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Syndrome métabolique : découverte d’une signature biologique pour guider le diagnostic
COMMUNIQUE DE PRESSE - Développer des outils pour aider au diagnostic du syndrome métabolique. C’est l’ambition des chercheurs d’INRAE, en collaboration avec le CEA, l’Université de Montréal et l’Université McGill. Leur étude menée sur 3 ans leur a permis d’identifier un dérèglement de 26 métabolites, typique du syndrome. Leurs résultats, parus le 5 juillet dans EBioMedicine - The Lancet, proposent une aide cruciale pour le diagnostic de ce syndrome qui touche plus de 20% des Français.
Publié le 08 juillet 2021
Mieux dépister le syndrome métabolique est nécessaire pour améliorer sa prise en charge. Ce syndrome, caractérisé par une association d’anomalies, touche en France 20% de la population, mais son hétérogénéité le rend difficile à identifier. C’est pourquoi il est capital de développer des outils pour en faciliter le diagnostic.
Les scientifiques en tirent une signature singulière de 26 métabolites, robustes pour un futur diagnostic.
C’est l’objectif d’un groupe de scientifiques d’INRAE et du CEA, au sein de l’infrastructure française MetaboHUB*, investi dans une collaboration internationale avec des chercheurs de l’Université de Montréal et de l’université McGill, membres du Réseau québécois de recherche sur le vieillissement. Ils ont cherché à savoir s’il existait une signature métabolique du syndrome. Par des approches innovantes et l’utilisation de technologies performantes permettant une investigation sans a priori (étude des produits du métabolisme), les chercheurs ont analysé des échantillons sanguins de 123 hommes âgés (68 à 82 ans) issus de la cohorte québécoise NuAge, à 3 ans d’intervalle. Et parmi les milliers de signaux qui ont été passés au crible dans cette étude de grande ampleur, ce ne sont pas moins de 476 métabolites et lipides qui se sont révélés perturbés lorsqu’un patient souffre de ce syndrome. Les scientifiques en tirent une signature singulière de 26 métabolites1, robustes pour un futur diagnostic.
Mais leurs travaux ne se sont pas arrêtés là. Les données fournies par la cohorte québécoise incluent de nombreuses informations diverses sur les participants, comme leurs habitudes alimentaires, leur mode de vie, leur activité physique…. Et les scientifiques montrent des liens entre l’alimentation, le microbiote intestinal, la signature métabolique et le diagnostic du syndrome.
Cette preuve de concept ouvre la porte à des nouveaux outils de diagnostic plus robustes et précis. Des travaux complémentaires permettront d’établir une procédure simplifiée pour intégrer cette approche en routine. Faciliter le diagnostic de ce syndrome permettra de limiter les risques de complications graves comme les AVC, les problèmes cardiovasculaires ou le diabète de type 2.
Le syndrome métabolique, qu’est-ce que c’est ?
Le syndrome métabolique est une association de perturbations biologiques. Celles-ci sont liées à la présence d’un excès de graisse à l’intérieur du ventre. On parle de syndrome métabolique lorsque sont présentes au moins trois des anomalies parmi les 5 suivantes :
- un tour de taille élevé (>102 cm pour les hommes) ;
- un excès de sucre dans le sang (hyperglycémie) ;
- une tension artérielle élevée ;
- un excès de triglycérides dans le sang (hypertriglycéridémie) ;
- un taux bas de cholestérol-HDL (« bon » cholestérol).
Référence
B. Comte et al., Multiplatform metabolomics for an integrative exploration of metabolic syndrome in older men, EBioMedicine, Volume 69, 2021, 103440, ISSN 2352-3964, https://doi.org/10.1016/j.ebiom.2021.103440.