Agroécologie 5 min

Une production éco-responsable d’aliments efficients pour les porcs : c’est possible !

La production d'aliments (origine et mode de production des ingrédients) contribue largement aux impacts négatifs sur l'environnement de la production porcine. Une production éco-responsable, c’est-à-dire intégrant une évaluation de ces impacts dans le processus de formulation des aliments, peut permettre de les réduire, sans conséquences sur les performances zootechniques des animaux.

Publié le 06 octobre 2021

illustration Une production éco-responsable d’aliments efficients pour les porcs : c’est possible !
© Michel Meuret

Les chercheurs des UMR PEGASE et SAS ont testé la capacité de méthodes innovantes de formulation des aliments à réduire les impacts environnementaux négatifs de la production porcine, sans altérer les performances zootechniques des animaux.
Pour cela, ils ont comparé trois méthodes de formulation : une formulation au moindre coût, conformément aux pratiques standards actuelles ; une formulation éco-responsable prenant en compte les impacts environnementaux calculés par l'analyse du cycle de vie des ingrédients (ACV) ; et une formulation éco-responsable donnant la priorité aux ingrédients locaux, produits sur place, afin de réduire l'impact environnemental du transport.
Quatre-vingt-seize porcs de 40 kg ont été répartis dans trois groupes expérimentaux. Les porcs ont été pesés individuellement et nourris à l'aide d'un système d'alimentation individuel jusqu’à atteindre le poids de 115 kg. Pour l’analyse du cycle de vie, six catégories d'impacts ont été évaluées : changement climatique (CC), consommation d'énergie non renouvelable (ENR), acidification (AC), eutrophisation (EU), occupation des sols (OS) et la consommation de phosphore (CP).
Dans les formulations éco-responsables, la proportion de céréales et de tourteaux dans l’aliment (ingrédients des aliments pour animaux ayant des impacts élevés) a été réduite (de 5 à 30% pour les céréales et de 40 à 100% pour les tourteaux), tandis que la proportion de sources de protéines alternatives, comme les pois, les féveroles ou les coproduits agricoles à haute teneur en protéines (coproduits de blé), ingrédients à faibles impacts, a augmenté (de 60 à 70%).

La formulation éco-responsable réduit efficacement les impacts environnementaux

Comparées à la formulation « moindre coût », les formulations éco-responsables ont réduit les impacts CC (de 20 à 30%), ENR (de 15 à 20%), AC (de 20%) et CP (de 30 à 40%) mais les impacts OS et EU ont augmenté respectivement de 20 et 3% lorsque l’ingrédient était produit sur place. En effet, les protéagineux du fait de leur rendement de production plus faible, ont un impact d’occupation des terres supérieur à celui des céréales ou des coproduits de blé.
Les performances de croissance, d’efficience alimentaire et les caractéristiques des carcasses (rendement carcasse, taux de muscle des pièces) des animaux n'ont pas été affectées par les différents régimes.

Un nouveau marché à préparer

La disponibilité des ingrédients alternatifs produits près des zones d’élevage devra être prise en compte, car leur incorporation à grande échelle dans les régimes pourrait se traduire par une pénurie, sachant que pour le moment, les cultures riches en protéines (protéagineux, légumineuses fourragères...) ne représentent que 2 % des terres cultivées en France.
Par ailleurs, la demande croissante en coproduits pourrait affecter le prix des aliments pour animaux et, par conséquent, l'allocation économique des impacts environnementaux c’est-à-dire la
répartition des impacts en fonction de la valeur économique du produit et de ses coproduits. Ces contraintes potentielles doivent être prises en compte dans les efforts futurs pour mettre en œuvre ces méthodes de formulation innovantes à grande échelle.

Sylvie Andrérédactrice

Contacts

Francine de Quelen Contact scientifiquePhysiologie, Environnement et Génétique pour l'Animal et les Systèmes d'Élevage

Le centre

Le département

En savoir plus

Agroécologie

« Des graines pour nourrir l’avenir » : retour sur la journée technique PSDR dédiée aux légumineuses

Jeudi 16 janvier, le PSDR (Programme de Recherche pour et sur le développement régional) Bourgogne-Franche-Comté a organisé au Lycée agricole de Quétigny (21), une journée de valorisation de ses travaux sur les légumineuses, une famille de plantes qui ont leur rôle à jouer dans la lutte contre le changement climatique et la réduction de l’utilisation des intrants de synthèse.

21 janvier 2020

Alimentation, santé globale

Journées de la Recherche Porcine INRAE LRDE

Le LRDE est intervenu aux 52èmes Journées de la Recherche Porcine qui se tenaient à Paris, les 4 et 5 février 2020, rassemblant les acteurs de la recherche et de la profession porcine française et internationale. Le LRDE a présenté les travaux sur la co-conception d’un nouveau dispositif de gestion de la maladie d’Aujeszky en Corse. Les résultats sont issus du projet de recherche NovPath (Nouvelles organisations pour la gestion des pathosystèmes), piloté conjointement par NRAE et le GDS Corse, et financé par la Collectivité de Corse.

13 février 2020