Prévenir et guérir la Cryptosporidiose
La Cryptosporidiose est une maladie intestinale grave chez l'enfant, les patients immunodéprimés et les ruminants. Les chercheurs d'INRAE ont identifié deux stratégies pour lutter contre cette maladie parasitaire : interrompre le développement du parasite et renforcer l'immunité de l'hôte.
Publié le 30 juin 2020

La Cryptosporidiose est une maladie parasitaire causée par un minuscule organisme unicellulaire. Infectant les cellules de l’intestin, il provoque de fortes diarrhées et une déshydratation rapide de l’organisme pouvant entraîner la mort. Transmissible à l’Homme, cette zoonose affecte principalement les très jeunes enfants élevés notamment dans des conditions d’hygiène précaires, mais aussi les personnes immunodéprimées souffrant d’un déficit de lymphocytes (greffés, infectés par le VIH...). Dans le monde animal, les veaux sont particulièrement exposés à la maladie, qui les frappe dès les premiers jours de la vie. Les anticorps apportés par la mère, via le colostrum, ne sont pas efficaces pour protéger le nouveau-né et un vaccin administré au jeune animal n’aurait pas le temps d’agir, tant la maladie se déclare rapidement.
Deux stratégies pour lutter contre le parasite
Dans une approche One Health, pour lutter contre ce parasite, les chercheurs développent des
stratégies pour protéger les animaux identiques à celles qui peuvent être utilisées pour l’Homme. Ils explorent actuellement deux pistes conjointes. La première consiste à identifier des molécules capables d’interrompre le développement du parasite dès l’apparition des premiers symptômes. Bonne nouvelle, ils ont tout récemment mis la main sur un candidat très prometteur. Cette molécule, nommée AN3661, empêche la maturation des ARN messagers indispensables à la survie du pathogène. Les premiers tests sur souris ont révélé une efficacité remarquable.

Des chercheurs de l’Inserm et de l’Inra viennent de découvrir un nouveau candidat-médicament pour contrôler la cryptosporidiose. Au-delà de cette maladie, ces travaux sont une piste pour trouver de nouvelles pistes thérapeutiques pour d’autres infections apparentées comme la toxoplasmose ou le paludisme.
La seconde piste vise à renforcer l’immunité de l’hôte. Cette fois, l’idée consiste à utiliser des immunostimulants capables d’interagir avec les récepteurs des cellules de l’immunité innée mimant le comportement d’un agent pathogène, de manière à stimuler la réponse immunitaire protectrice. Administrés dès la naissance, ces leurres pourraient permettre à l’organisme de mieux réagir en cas d’infection par le parasite. Certains composés naturels se révèlent efficaces et, leur utilisation étant bien acceptée par les consommateurs, cela pourrait améliorer sensiblement le bien-être des animaux, et le profit des éleveurs. Enfin, les deux pistes étudiées sont tout à fait compatibles entre elles pour engendrer un maximum d’efficacité.