Alimentation, santé globale 4 min

PIMENTO : un nouveau réseau européen pour promouvoir l'innovation en matière d'aliments fermentés

Une action européenne de type COST (Coopération européenne en science et technologie) appelée PIMENTO (pour " Promoting Innovation of ferMENTed fOods") va démarrer en novembre 2021. Elle a pour principal objectif de fédérer et structurer les communautés scientifique et socio-économique travaillant sur les aliments fermentés, en développant une vision multiacteurs avec une approche transdisciplinaire.

Publié le 15 juillet 2021

illustration PIMENTO : un nouveau réseau européen pour promouvoir l'innovation en matière d'aliments fermentés
© Gordon Johnson pixabay

Les aliments fermentés jouent un rôle clé dans l'alimentation humaine depuis des millénaires. Historiquement, le rôle principal des micro-organismes fermentaires était de contrecarrer l'action des micro-organismes d'altération et/ou pathogènes, améliorant ainsi la durée de conservation en l'absence de chaîne du froid.

La diversité des matrices et des pratiques de fermentation a conduit à une énorme diversification des goûts et des textures des aliments fermentés à l'échelle du monde entier.

Selon les pays, les aliments fermentés représentent 5 à 40% de notre alimentation

Plusieurs d'entre eux sont fortement emblématiques de la culture et de la diversité culinaire des régions européennes et sont consommés chaque jour pour notre plus grand plaisir. Depuis quelques années, on observe un regain d'intérêt chez les consommateurs européens. De nombreuses études et données parues récemment mettent en avant les avantages de la consommation d'aliments fermentés pour la santé. Cependant, une réflexion scientifique sur une harmonisation des évaluations des bénéfices santé et des risques s'avère nécessaire. Le défi est aussi de fédérer et structurer tous les acteurs impliqués dans les différentes communautés s'intéressant aux aliments fermentés pour favoriser l'innovation multimodale et la production locale au niveau européen voire au-delà.


FÉDÉRER LES COMMUNAUTÉS

Cette action de coopération européenne scientifique et technique (COST) a été retenue parmi les 460 présentées au comité de sélection en mai 2021 et débutera en novembre 2021. Elle s'inscrit dans la continuité de premières propositions portées par le département de recherche INRAE Microbiologie et chaine alimentaire (MICA) et plus particulièrement par Sylvie Lortal, alors directrice de recherche INRAE, qui fût à l'origine de ce projet pour fédérer ces collectifs.

Échanger les savoirs & Disséminer l'innovation

La présence de non-scientifiques dans cette action COST PIMENTO est une des clefs de la réussite afin de favoriser pleinement son impact sociétal. Leur participation aux groupes de travail est primordiale pour accroitre les connexions science-société et favoriser la dissémination et les échanges de savoir et de l'innovation.

Toutes les personnes intéressées peuvent intégrer cette action à condition d'être adossées à une entité institutionnelle ou une personne morale et d’avoir les compétences pour contribuer aux différents groupes de travail. Les participants attendus sont issus de différentes communautés de travail : des scientifiques, des membres de PME, PMI et de l'industrie, de la santé publique, des consommateurs engagés et représentants des associations de consommateurs, des journalistes et média, des chefs, des écoles hôtelières... La participation à l'action COST PIMENTO n’est pas seulement ouverte aux citoyens ressortissants d'un pays membre de l'Union européenne et du réseau COST (38 pays). L'action COST PIMENTO se veut délibérément inclusive notamment dans un objectif de parité de genre et d'inclusion des jeunes chercheurs.

Les membres du réseau créé par l'action COST PIMENTO intégreront différents groupes de travail pour :

  • construire un réseau opérationnel multiacteurs
  • cartographier la place actuelle des aliments fermentés dans l'alimentation des pays participants à l'action COST PIMENTO
  • analyser les bénéfices santé et risques de la consommation d'aliments fermentés
  • concevoir et mettre en œuvre des actions de dissémination, de formation et évènements vers différentes cibles : les scientifiques, les acteurs des PME, PMI et de l'industrie, la santé publique, l'EFSA et les agences nationales de sécurité des aliments, les consommateurs, les média, les chefs et les écoles hôtelières
  • fédérer les scientifiques et les producteurs d'aliments fermentés pour développer les innovations pour la société.

Pour chaque groupe de travail des actions concrètes sont attendues. Notamment, le développement d'une plateforme web à l'échelle européenne (HUB) qui diffusera les savoirs et les ressources, à destination du grand public et des acteurs s'intéressant ou contribuant à la production des aliments fermentés (base de données sur les aliments fermentés notamment). Un Cluster scientifique sera mis en place pour développer l'innovation à l'échelle eruopéenne ; il réunira les chercheurs et les acteurs de l'innovation sur les aliments fermentés du monde académique et du monde socio-économique.

À plus long terme, l'objectif de l'action COST PIMENTO est de placer l'Europe à l'avant-garde de l'innovation sur les aliments fermentés en promouvant la santé, la diversité régionale, les productions locales à différentes échelles, contribuant ainsi au développement et à la souveraineté alimentaire. Cette vision, en droite ligne de la vision stratégique d'Horizon Europe, requière de construire les trois piliers que sont la recherche transdisciplinaire, l'innovation et la dissémination des savoirs.

C'est le chalenge que propose l'action COST PIMENTO aux scientifiques et non scientifiques qui souhaitent participer en joignant leurs forces pour coconstruire une vision multipartenaires dans le champ des aliments fermentés.

 

 

Laurent Marché Responsable communication département MICAdépartement MICA

CONTACT SCIENTIFIQUE

Christophe Chassard PIMENTO Main proposer - Directeur de recherche INRAEUMR-F Unité Mixte de recherche sur le fromage

Le centre

Le département

En savoir plus

Alimentation, santé globale

Galactinnov : création d’un réseau de recherche international au service d’une production laitière de qualité et durable

COMMUNIQUE DE PRESSE -La convention du Réseau de recherche à l’international (2RI) GALACTINNOV a été signée le vendredi 7 mai, lors d’une réunion virtuelle à l’invitation de Marie-Josée Hébert, Vice-rectrice recherche, découverte, création et innovation à l’Université de Montréal et de Philippe Mauguin, Président directeur général d’INRAE. Cet événement de lancement s’est tenu en présence des représentants et scientifiques des huit partenaires du réseau franco-canadien : INRAE, l’institut Agro, l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse, l’Université de Tours en France et l’Université de Montréal, l’Université Laval, l’Université de Sherbrooke et l’Université McGill au Québec, Canada. Objectif commun : structurer leur collaboration au service d’une production laitière de qualité dans le respect de l’environnement, du bien-être et de la santé des animaux.

10 mai 2021

Alimentation, santé globale

FLEGME : un projet de recherche participative sur la fermentation des légumes

Ce projet de recherche mené sur le mode participatif vise à explorer de nouvelles voies durables de valorisation de légumes cultivés en Pays de la Loire et Bretagne en utilisant la fermentation afin d’obtenir des produits : aux qualités organoleptiques nouvelles ; à forte valeur ajoutée proposant de nouveaux modes de consommation ; conçus dans le respect de l’environnement et sans additif.

Alimentation, santé globale

Une alimentation riche en fromage dès le plus jeune âge protègerait des allergies

COMMUNIQUE DE PRESSE - Une étude menée par le CHU de Besançon et l’Inra met en évidence l’intérêt d’une alimentation riche en fromage dès le plus jeune âge. Pour la première fois, est établie une association entre la consommation de fromage et la probabilité de développer des maladies allergiques alimentaires ou dermatologiques, indépendamment de la consommation de divers autres aliments (légumes ou fruits, céréales, pain, viande, gâteaux et yaourts) et des conditions de vie en milieu fermier (présence et diversité des animaux de ferme). Ces résultats ont été publiés dans la revue Allergy.

16 décembre 2019