Alimentation, santé globale Temps de lecture 2 min
Un partenariat pour concevoir des systèmes agri-alimentaires biologiques
Dans un contexte où l’Occitanie est la première région bio de France mais où les fermes et filières sont en difficultés, l’unité mixte technologique CORSAIRE Bio a pour objectif de concevoir des systèmes agri-alimentaires au service de la transition agroécologique et de la souveraineté alimentaire. Ce projet d’une durée de 5 ans a démarré le 1er janvier 2025.
Publié le 25 février 2025

Les unités mixtes technologiques (UMT) sont des dispositifs originaux de partenariat scientifique et technique, créés et soutenus par le ministère en charge de l’agriculture. Elles visent à développer, autour d’un thème de recherche à finalité appliquée, des relations de travail approfondies entre des organismes de recherche publique, ou des établissements d’enseignement supérieur, et des instituts techniques agricoles ou agro-industriels.
Portée par l’Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques (ITAB) en partenariat avec INRAE et le laboratoire Agroécologie, innovations et territoires (AGIR) du centre INRAE Occitanie-Toulouse, l’UMT CORSAIRE Bio a pour objectif général de concevoir des systèmes agri-alimentaires biologiques productifs, durables et résilients, au service de la transition agroécologique et de la souveraineté alimentaire des territoires.
Sortir l’agriculture biologique de la crise…
Aujourd’hui, de nombreux systèmes en agriculture biologique (AB) se trouvent en difficulté, comme le montre la crise que traverse l’AB depuis 2021 et le mouvement de déconversion des fermes observé depuis 2022. Cela est particulièrement vrai pour les systèmes de production reposant sur des logiques de substitution des intrants chimiques par des intrants organiques. En effet, de telles pratiques questionnent la productivité à long terme, la durabilité et la résilience de ces systèmes face aux aléas environnementaux (ex. dérèglement climatique, émergence de nouveaux agents pathogènes) et socio-économiques (ex. baisse de la consommation de produits biologiques liée à l’inflation, augmentation des prix des intrants et de l’énergie). En revanche, il apparaît que lorsque l’AB opère la reconception nécessaire pour une mise en œuvre de l’ensemble des principes et pratiques de l’agroécologie (cultures associées, rotations diversifiées…), sa productivité, sa durabilité et sa résilience peuvent s’améliorer.
… en produisant des connaissances au service de la transition agroécologique
L’UMT CORSAIRE Bio repose sur le principe qu’une relance ambitieuse et un développement renforcé de systèmes agri-alimentaires biologiques agroécologiques sont des leviers majeurs pour soutenir la transition agroécologique. Cependant, relever ce défi requiert une re-conception globale des systèmes agri-alimentaires, y compris biologiques. Cela nécessite la production de nouvelles connaissances et innovations biotechniques et organisationnelles, ainsi que le renouvellement de l’accompagnement des transitions vers l’AB. Ceci en encourageant par exemple, l’expérimentation à l’échelle de la parcelle voire de la ferme, la reconnexion entre production et alimentation au sein des territoires, ou encore la création et l’animation d’espaces d'échange multi-acteurs et d’actions collectives.
C’est pourquoi les scientifiques du projet développent des démarches participatives avec des collectifs d’acteurs, afin de produire des connaissances, méthodes, outils et formation adaptés aux besoins du terrain. Ils ont pour objectif de concevoir ensemble des systèmes biologiques performants, c’est-à-dire capables de fournir des services agroenvironnementaux, une productivité durable et plus résilients face aux aléas climatiques et socio-économiques.
Un territoire avec des acteurs engagés
La région Occitanie est la première région bio de France avec un quart des surfaces certifiées AB à elle seule. Cela en fait un terrain propice pour l’UMT qui vise un ancrage territorial fort, afin de favoriser les collaborations entre une diversité d’acteurs locaux : professionnels du système agri-alimentaire, décideurs publics, enseignants... En mettant en synergie les projets existants et en incubant de nouvelles initiatives, elle aspire à alimenter des dynamiques concrètes entre productions végétales et animales et entre production, transformation et consommation locales.