Bioéconomie 5 min

Une nouvelle étape dans l’optimisation de la récolte des microalgues

Les microalgues représentent aujourd’hui une ressource prometteuse, notamment pour la production de biocarburants. Cependant, leur récolte est actuellement un frein à leur exploitation à grande échelle. Des chercheurs du Laboratoire d’Ingénierie des Systèmes Biologiques et des Procédés (LISBP, Toulouse) ont mené des travaux ouvrant de nouvelles perspectives dans l’optimisation de méthodes de récolte efficaces.

Publié le 28 août 2018

illustration Une nouvelle étape dans l’optimisation de la récolte des microalgues
© INRAE

Dans le contexte du changement climatique, l'intérêt pour les sources d'énergie renouvelables grandit. Les microalgues constituent une ressource prometteuse pour la production de biocarburants en raison de leur importante capacité à produire des lipides. Mais, à l’heure actuelle, leur utilisation industrielle est limitée par l’absence de techniques de récolte efficaces. La récolte consiste à séparer les microalgues de leur milieu de culture aqueux, où leur concentration est très faible (quelques grammes par litre) tout en conservant leur paroi cellulaire intacte pour ne pas perdre leur production dans le milieu de culture.

La flottation est actuellement la technique de récolte la plus prometteuse : elle consiste à générer des bulles d’air ou de gaz dans une suspension de microalgues, auxquelles les cellules se fixent, conduisant alors à leur accumulation en surface. Cependant l’efficacité de cette technique peut être encore améliorée grâce à la floculation préalable des cellules, en large flocs facilement séparables de l’eau par les bulles en ascension. Les chercheurs du LISBP se sont intéressés à ce mécanisme de floculation des cellules, au sujet duquel des incertitudes demeurent.

Pour cela, ils ont mis en place une stratégie multi-échelles qui a permis dans un premier temps de quantifier le phénomène de floculation à l’échelle de populations entières de microalgues. Ces expériences ont permis de montrer l’efficacité d’un flocculant naturel, se formant dans le milieu de culture des microalgues au cours de leur croissance. Les chercheurs ont ensuite utilisé une technique avancée de microscopie (la microscopie à force atomique) pour comprendre comment ce flocculant naturel permettait aux cellules de floculer, en interagissant avec elles. Ces expériences, à l’échelle de la cellule unique, ont ainsi permis de comprendre le rôle du flocculant, qui constitue au final un « pont » entre les microalgues, permettant ainsi de les agglomérer.

Finalement, l'ensemble de ces résultats permet de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents à la floculation/flottation des microalgues ; ces nouvelles informations ouvrent alors de nouvelles voies pour améliorer et optimiser leur récolte. De nouveaux travaux sont actuellement en cours pour cette fois-ci mesurer à l’échelle moléculaires les interactions entre les bulles et les cellules, afin d’aller plus loin dans la compréhension des mécanismes de la flottation des microalgues.

 

Contacts

Cécile Formosa-Dague UMR Ingénierie des systèmes biologiques et des procédés (INRAE, INSA, CNRS)

Pascal Guiraud UMR Ingénierie des systèmes biologiques et des procédés (INRAE, INSA, CNRS)

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