illustration Nathalie Nesi, une nouvelle directrice pour l’IGEPP
© INRAE, Géraldine BLONDEL

Biodiversité 3 min

Nathalie Nesi, une nouvelle directrice pour l’IGEPP

Nathalie Nesi, chercheuse en génomique fonctionnelle et en physiologie moléculaire et cellulaire végétales devient la nouvelle directrice de l’Institut de Génétique, Environnement et Protection des Plantes (IGEPP) au 1er janvier 2022. Elle prend la tête d’une unité qui mène des recherches scientifiques innovantes de haut niveau académique en forte interconnexion avec l’enseignement supérieur dans le domaine de la santé des plantes cultivées, dans un contexte de réduction des intrants chimiques.

Publié le 19 mai 2022

De la racine à la graine

Ce n’est pas un hasard si Nathalie Nesi est devenue directrice d’une unité de recherche INRAE. Toute petite, elle se passionne déjà pour les plantes et se lance dans la fabrication d’herbiers. Plus tard, au lycée, elle choisit de suivre une filière scientifique et hésite ensuite à se diriger vers des études de Médecine mais « finalement je me suis dégonflée au dernier moment, je suis allée en prépa Bio » précise-t-elle. Elle rentre à l’Agro de Paris en 1994 après deux ans de classes préparatoires. Les cours l’intéressent beaucoup mais ce qu’elle affectionne par-dessus tout, ce sont les modules et les stages en laboratoire. En première année, elle suit un module dans le laboratoire de Martin Crespi à l’Institut des Sciences du Végétal (ISV, CNRS à Gif-sur-Yvette) où elle étudie le développement de la racine de Medicago truncatula. Cette découverte du monde de la recherche est une première expérience réussie pour Nathalie Nesi. Les stages qu’elle effectue se succèdent avec beaucoup d’intérêt et de plaisir durant ses 3 années à l’Agro avec notamment, en dernière année, un DEA de physiologie cellulaire et moléculaire des plantes à Orsay.  

Ce sont ensuite ses premiers pas à INRAE, où elle réalise sa thèse à Versailles dans le laboratoire de Biologie des Semences dirigé par Michel Caboche et Anne-Marie Lescure. « C’est une révélation » dit-elle. Elle étudie alors le métabolisme des flavonoïdes et plus précisément des tannins dans la graine d’Arabidopsis sous la direction de Loïc Lepiniec « Trois années merveilleuses dans un laboratoire super dynamique » selon elle. Le monde de la graine deviendra par la suite son sujet de prédilection tout au long de sa carrière scientifique. Sa thèse en poche en 2001, elle part en post-doc jusqu’en 2003 au John Innes Center à Norwich où elle étudie des mutants d’Arabidopsis affectés dans la composition de la graine.

En 2003, elle réussit le concours de Chargée de Recherche INRAE pour travailler à Rennes dans l’unité Amélioration des Plantes et Biotechnologie Végétale (APBV) où elle prend en charge les programmes de recherche visant à identifier et caractériser les déterminants génétiques et moléculaires du rendement et de la qualité de la graine chez le colza. Nathalie Nesi travaille ainsi sur le développement de la graine en condition de stress abiotique (moins d’azote et moins d’eau) au sein de l’équipe Rendement sous Contrainte Abiotique (RCA) dont elle prendra la direction en 2020. Entre temps, Nathalie Nesi a passé un an aux Etats-Unis à l’Université de Washington à Seattle sur un projet en lien avec l’allocation des nutriments chez les Brassica.

L’IGEPP, entre formation, recherche et partenariat 

Forte de son expérience au sein de l’Institut de Génétique, Environnement et Protection des Plantes (IGEPP), Nathalie Nesi en prend la direction le 1er janvier 2022. Elle est alors à la tête d’une unité mixte de recherche de 250 agents qui a pour mission de répondre à des enjeux sociétaux importants pour une agriculture plus économe en engrais et en pesticides pour les plantes cultivées dans les systèmes d’Europe du nord. La nouvelle directrice de l’IGEPP souligne « que l’on travaille tous sur la biodiversité et que l’on s’intéresse à décrire cette biodiversité mais également à la conserver, décrire son évolution et à l’exploiter pour la santé des plantes et la qualité des productions végétales ». L'IGEPP rassemble des experts d’INRAE, de l'Institut Agro Rennes Angers et de l'Université de Rennes 1, aux compétences théoriques et appliquées multiples et complémentaires (génétique et physiologie végétale, génomique des plantes et des bioagresseurs, entomologie, écologie, dynamique des populations, pathologie, modélisation, mathématiques, statistiques...). 

Chercheurs et enseignants-chercheurs travaillent en symbiose à l’IGEPP. Nathalie Nesi indique « qu’avec les établissements d’enseignement supérieur, il existe un véritable socle de formation cohérent avec les ambitions scientifiques de l’IGEPP ». L’unité accueille et forme ainsi des jeunes aux différents métiers de la recherche et de l’enseignement supérieur. Le partenariat est également bien présent dans cet environnement, notamment avec des agents de la Fédération Nationale des Producteurs de Plants de Pomme de Terre (FN3PT) associés aux équipes de recherche de l’IGEPP. La création récente d’un laboratoire partenarial associé Terres Inovia – INRAE pour la protection intégrée du colza et des légumineuses confirme la place importante du partenariat dans l’unité. C’est un véritable écosystème de recherche qui gravite autour de l’IGEPP, propice à une recherche scientifique innovante de haut niveau académique avec des applications directes dans les systèmes agricoles. 

Nathalie Nesi s’appuie sur une équipe dynamique de trois directeurs adjoints pour mener à bien le projet d’unité de l’IGEPP (Gaël Le Trionnaire, Sylvain Fournet et Franck-Olivier Jedrzejak-Hévin. « Je souhaite que les responsables d’équipes, les responsables de plateformes, les responsables de groupes transversaux participent pleinement à la vie de l’unité. Il est essentiel que chacun se retrouve sous une même identité et dans un collectif unique au sein de l’IGEPP » précise-t-elle. 

Les nouvelles responsabilités de Nathalie Nesi en tant que directrice de cette imposante unité de recherche ne lui laisse que peu de temps pour continuer à mener des recherches au sein de son labo. Mais elle compte bien y arriver notamment en poursuivant l’encadrement de doctorants ou de personnels permanents, tout en recentrant ses recherches sur la graine de colza.
 

Arnaud RIDELRédacteurDépartement SPE

Contacts

Nathalie NESI ChercheuseInstitut de Génétique Environnement et Protection des Plantes (IGEPP)

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