Alimentation, santé globale Temps de lecture 2 min
Initiative TSARA : la recherche partenariale au service de systèmes alimentaires durables en Afrique et en Europe s’élargit
COMMUNIQUÉ DE PRESSE - Face aux crises climatiques, à la pénurie d’eau et à l’insécurité alimentaire, TSARA* cherche à transformer les systèmes alimentaires en Afrique et en Méditerranée, combinant innovation locale et partage de connaissances internationales. Le renforcement stratégique et le développement de l’initiative ont été confirmés par la 3e assemblée générale, qui s’est tenue le 26 février, en marge du Salon international de l’agriculture et en présence des 32 institutions membres de TSARA. À cette occasion, et alors que le Maroc est cette année le pays invité d’honneur du salon, l’ENA de Meknès (Maroc) et le Cirad (France) ont pris la coprésidence de TSARA à la suite d’INRAE et de l’ISRA (Sénégal).
Publié le 26 février 2025

*Transformer les systèmes alimentaires et l'agriculture par la recherche en partenariat avec l'Afrique.
La 3e assemblée générale de TSARA* a permis de réaliser un point d’étape de la mise en œuvre du plan d’action de TSARA, de discuter de la contribution scientifique à la révision des lois agricoles en France, au Sénégal et au Maroc, et d’aborder les priorités de 2025. Six nouveaux membres associés ont été accueillis dans l’initiative et la coprésidence de l’initiative a changé d’institutions.
« Face aux défis majeurs dans les domaines de l’agriculture, de l’alimentation de l’environnement, auxquels l’Afrique et l’Europe sont confrontées, dans un contexte très marqué de changement climatique, l’initiative TSARA démontre notre capacité collective à travailler sur des enjeux clés. À l’interface entre sciences et politiques publiques, l’initiative est porteuse d’espoir, et on constate concrètement que l’agroécologie se développe sur le terrain », s’est réjoui Philippe Mauguin, PDG d’INRAE au moment de la passation de la co-présidence de l’initiative TSARA à l’École nationale d’agriculture (ENA) de Meknès et au Cirad.
« Cette dynamique s’inscrit en effet dans un contexte international où les enjeux de sécurité alimentaire, de transition agroécologique et de résilience climatique sont prioritaires. La contribution de la recherche scientifique aux futures lois agricoles nationales est essentielle. Au moment où la souveraineté alimentaire est au cœur de l’actualité, voir cette initiative grandir est très enthousiasmant. TSARA peut apporter énormément dans le dialogue entre l’Europe et Afrique », a complété Elisabeth Claverie de Saint Martin, PDG du Cirad.
Saïd Amiri, directeur de l’ENA de Meknès, a poursuivi : « C’est un honneur de prendre la présidence, avec le Cirad, de cette vaste initiative pour transformer les systèmes agricoles et alimentaires en Afrique, et dans la suite du séminaire que nous avons organisé en décembre dernier avec 17 institutions de 11 pays sur la capacité des sciences à transformer l’agriculture. Notre établissement est pleinement mobilisé dans la formation des jeunes agriculteurs à l’agroécologie, avec la création d’une nouvelle filière de formation et d’un centre national d’innovations en agroécologie, dans le cadre de la Stratégie génération green du Ministère de l’agriculture ». Cette stratégie vise une transformation juste et équitable du secteur agricole : il s’agit d’améliorer la vie des petits producteurs, favoriser l’émergence d’une classe moyenne agricole, promouvoir des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et adaptées au changement climatique, tout en utilisant les technologies numériques avec un objectif de 2 millions d’agricultrices et agriculteurs connectés aux services agricoles d’ici 2030. Un million d’hectares sont d’ores et déjà mis à disposition par l’État pour favoriser l’installation des agricultrices et agriculteurs.
Pays invité d’honneur du Salon international de l’agriculture, le Maroc participe à l’initiative TSARA à travers l’ENA de Meknès et l’École nationale forestière d'ingénieurs, tout nouveau membre de l’initiative.
Deux projets phares en matière d’alimentation et deux nouveaux projets européens pour la Méditerranée
Parmi les actions phares de TSARA qui associent des équipes scientifiques du Maroc, de la Tunisie, du Sénégal et de la France : le projet MAHDIA s’attache au nexus entre problématique de l’eau, alimentation et transition agroécologique. Ce projet est financé par le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères. Il associe l’Institut national agronomique de Tunisie (INAT), l’ENA de Meknès, l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), le CIHEAM Montpellier, le Cirad, INRAE et l’Institut Agro Montpellier.
Autre projet phare de l’initiative avec des partenaires d’Afrique du Sud, du Sénégal et de France : le projet FAMA – Alimentation et Microbiote en Afrique – s’intéresse à la nutrition du microbiome aux politiques publiques, en passant par le consommateur et l’environnement alimentaire, et avec une diversité d’acteurs de la recherche, de la société civile et du secteur privé. Le projet est soutenu par l’Ambassade de France en Afrique du Sud avec le financement du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères et implique le Cirad, lNRAE, l'université de Prétoria, l'université du Cap occidental, l'African Research council (ARC), le Council for scientific and industrialised research (CSIR) et le laboratoire LARTES-IFAN de l'université de Cheick Anta Diop, en collaboration avec l'ONG Siyazisisa Trust et le groupe privé Puratos.
En plus de ces 2 projets phares, 1,3 M€ ont par ailleurs été consacrés à des « projets starters » entre 2022 et 2025, s’attachant aux 9 thématiques de TSARA. L’appel à projets a mis l’accent en 2025 sur la nutrition, la transformation et la circularité.
En 2025, TSARA franchit une nouvelle étape avec le lancement de 2 premiers projets européens pour la Méditerranée : MORFeuS autour d’approches territoriales et d’outils d’aide à la décision pour la résilience (Algérie, France, Maroc, Portugal, Tunisie) et AQUEDUCT, sur les méthodes de comptabilisation de l'eau en situation de crise, changement climatique et chocs externes (Espagne, France, Italie, Maroc, Tunisie).
Un groupe de travail dédié à l’interface science & politique pour contribuer aux lois d’orientation agricoles
De plus, dans un contexte de réformes agricoles en Afrique et en Europe, l’initiative a acté la création d’un groupe de travail dédié à l’interface science & politique. Ce groupe consolidera les contributions scientifiques de TSARA aux politiques publiques agricoles sur des enjeux tels que la souveraineté alimentaire, l’emploi agricole, et la gestion des ressources communes.
« L’agriculture est un levier essentiel pour créer des emplois durables, notamment pour les jeunes. La conférence que nous avons organisée fin 2024 à Dakar a mis en lumière des pistes concrètes pour la nouvelle loi d’orientation agro-sylvopastorale. L’action de TSARA, en facilitant l’interface entre la science, la politique et le terrain, soutient ces réformes et met en œuvre des solutions pratiques pour moderniser le secteur et rendre les métiers agricoles attractifs », a souligné Moustapha Gueye, DG de l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA), co-président sortant de TSARA.
En termes de mobilisation des acteurs, l’originalité du projet TSARA repose ainsi sur des actions à fort effet de levier, comme cette conférence internationale sur l’enjeu et le futur de l’emploi en agriculture, mais aussi des webinaires co-construits sur d’autres thématiques comme les sols, les races animales locales…
Six nouveaux membres rejoignent TSARA
TSARA poursuit son ouverture vers l’Europe et les pays anglophones d’Afrique avec l’adhésion de 6 nouveaux membres en tant qu’associés :
- Addis Ababa University (Éthiopie)
- CIHEAM Montpellier (France)
- ENFI, École nationale forestière d'ingénieurs (Maroc)
- IRD, Institut de recherche pour le développement (France)
- NMAIST, Nelson Mandela African Institution of Science and Technology (Tanzanie)
- Obafemi Awolowo University (Nigéria)
Rappel de la liste des 26 autres institutions membres :
Afrique du Sud ARC
Afrique du Sud University of Pretoria
Afrique du Sud University of Western Cape
Bénin université Abomey Calavi
Burkina Faso INERA
Burkina Faso CIRDES*
Cameroun IRAD
Côte d’Ivoire INPHB/ESA
Égypte ARC
Kenya ICIPE
Madagascar université d'Antananarivo
Madagascar FOFIFA
Mali IER
Maroc ENA Meknès
Régional - Af Ouest CILSS*
Sénégal UCAD
Sénégal ISRA
Sénégal université Gaston Berger
Tunisie UCAR
Tunisie IRESA
Zimbabwe université
France INRAE
France Cirad
France Institut Agro
France AgroParisTech
* Organisations régionales du continent africain

