IMMERGE : Comprendre l’impact multi-environnemental des retombées volcaniques et sahariennes en Guadeloupe

Dans le cadre du projet IMMERGE, une station de mesure mobile sera installée à la Faculté Roger Toumson (campus du Camp Jacob à Saint-Claude) de l’Université des Antilles, afin de permettre l’analyse en continu du sulfure d'hydrogène et du dioxyde de soufre gazeux en provenance de la Soufrière. Une présentation du projet et de la station de mesure a lieu le mercredi 16 juin à 11h30.

Publié le 16 juin 2021

illustration IMMERGE : Comprendre l’impact multi-environnemental des retombées volcaniques et sahariennes en Guadeloupe
© IPGP

La Guadeloupe est fortement exposée aux aérosols naturels, parmi lesquels les suspensions d'origine volcanique et saharienne qui peuvent avoir un impact environnemental et sanitaire important sur le territoire guadeloupéen et ses habitants. Pour mieux comprendre ces impacts, des scientifiques de l’Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP, organisme porteur du projet) représenté par l’Observatoire de l'Eau et de l'éRosion aux Antilles (ObsERA) et l’Observatoire Volcanologique et Sismologique de Guadeloupe (OVSG), l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), l’Institut Pasteur de la Guadeloupe, l’Université des Antilles (Pôle Guadeloupe) avec, en partenariat, Gwad'air, s’associent dans le cadre du projet de recherche IMMERGE. Ce projet (2020-2022), est co-financé par l’Europe (FEDER) et la Région Guadeloupe.

 

Quels enjeux pour le projet IMMERGE

L'impact cumulé des aérosols volcaniques et sahariens, a été très peu étudié jusqu'à présent en Guadeloupe, alors que les enjeux identifiés sont multiples. Ils concernent :

  • la santé publique : dégradation de la qualité de l'air entrainant des problèmes d'irritation des yeux et des voies respiratoires, transport de pathogènes par les poussières sahariennes ;
  • l'acidification des sols et le dépérissement de la flore du massif de la Soufrière avec des risques accrus d'érosion du dôme ;
  • la fertilisation des sols de l'archipel par les poussières sahariennes ;
  • les effets sur le climat local ou régional lié au passage des brumes désertiques.

 

Ce manque de connaissance est un verrou critique qu'il faut lever afin de sensibiliser les collectivités, les institutions, les agences et les citoyens à cette problématique des « aérosols naturels » et ainsi d'apporter de nouveaux outils de connaissance qui permettront de mieux prendre en considération ces enjeux. Ceci est d’autant plus important que les poussières sahariennes risquent de s’intensifier avec le réchauffement climatique.

 

Un projet pour mieux comprendre l’impact multi-environnemental
des aérosols naturels (volcaniques et sahariens) sur le territoire guadeloupéen

 

Installation d’une station d’analyse de gaz volcaniques fumerolliens

C’est le mercredi 16 juin prochain que sera présentée la station de mesure, en présence du Président de l’Université des Antilles le professeur Eustase Janky et, du doyen de la Faculté Roger Toumson, Pascal Nanhou. Cette station de mesure installée par l’association Gwad’air (partenaire du projet de recherche) permettra l’analyse des émissions de sulfure d'hydrogène (H2S) et de dioxyde de soufre (SO2) en provenance de la Soufrière. L’instrument sera déployé sur le site durant une semaine, chaque mois, jusqu’à la fin de l’année.

 

Il s’agit de mesurer la dispersion et l’impact des émissions volcaniques en période non éruptive. En effet, les gaz relâchés dans l’atmosphère peuvent présenter un désagrément pour la population vivant à proximité du volcan sur le long terme. Des odeurs de soufre sont d'ailleurs régulièrement perçues par les habitants de Saint-Claude (commune la plus exposée aux émissions volcaniques). Cette campagne de mesures s’accompagne de la mise en ligne d’un questionnaire à destination des habitants de Saint-Claude, permettant de témoigner à chaque perception d’odeur de soufre.

Logo IMMERGE

 

Cette opération est l’une des actions de ce projet. D’autres actions ont déjà débuté, aussi bien pour la caractérisation des aérosols volcaniques que pour celle des aérosols désertiques sahariens :

  • Caractérisation de la composition chimique des particules et des gaz fumerolliens ainsi que de leur flux au sommet de la Soufrière
  • Modélisation numérique de la dispersion du panache gazeux volcanique autour de la Soufrière
  • Caractérisation de l’impact des aérosols volcaniques acides sur les sols et la flore du massif de la Soufrière
  • Caractérisation physique et chimique des évènements de brumes désertiques
  • Caractérisation de l’impact des poussières désertiques sur le climat régional
  • Impact des poussières désertiques sur les hospitalisations pour problèmes respiratoires ou cardiaques
  • Communication grand-public des avancées du projet sur la page Facebook Immerge-guadeloupe

 

Céline Dessert – dessert@ipgp.fr 

Coordonnatrice du projet

IPGP

 
Plaquette_IMMERGE.pdfpdf - 1.14 MB

Catherine Odet Chargée de communication

Contacts

Antoine Richard Unité de Recherches AgroSystèmes TROpicaux (ASTRO)

Le centre

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