Société et territoires Temps de lecture 1 min
Exposition aux pesticides - Ce qu’en disent les sciences humaines et sociales
Cet ouvrage collectif, dirigé par Fabienne Goutille (Inserm, EpiCEnE), Jacqueline Candau (INRAE, ETTIS) et Élisabeth Lambert (CNRS, DCS), est accessible à toutes les personnes qui veulent acquérir des connaissances sur les expositions aux pesticides et découvrir les possibilités d’aborder et de nourrir ce sujet par les sciences humaines et sociales.
Publié le 20 février 2024


La notion d’exposition est centrale pour comprendre les effets délétères des pesticides sur la santé, de plus en plus définie comme One Health (« une seule santé » incluant celle humaine, animale et environnementale). Mais à quoi renvoie la notion d’exposition quand elle est mobilisée par les sciences humaines et sociales et quelles méthodologies l’appréhendent ? Avec quels apports complémentaires aux sciences de la santé qui s’en sont saisies historiquement ? Qu’apporte la notion d’exposition par rapport à celles de risque ou d’intoxication ?
Cet ouvrage est issu des troisièmes journées du réseau « SHS-Pesticides »1 organisées à Bordeaux le 17 et 18 mars 2022 avec le soutien de l’unité ETTIS et du département EcoSocio d’INRAE. Il prend comme fil rouge les différentes facettes de l’exposition aux pesticides -s’exposer, être exposé et/ou exposer d’autres personnes – non exclusives les unes des autres appréhendées à partir de différentes disciplines (économie, ergonomie, droit, sociologie, géographie, histoire, anthropologie).
L’ensemble de ces travaux révèle ainsi la chaîne d’acteurs hétéroclites impliqués dans la fabrique de l’exposition (de l’amont jusqu’aux consommateurs exposés aux résidus de pesticides), pointe les lieux où elle se construit et s’accumule dans le temps. Il en ressort une analyse critique des situations et des déterminants de l’exposition, des inégalités concomitantes et des moyens de prévention.
À partir d’un état de l’art inédit, le chapitre introductif dresse un tableau comparatif des approches en sciences de la santé et en sciences humaines et sociales pour en souligner les spécificités et les nécessaires complémentarités dans l’analyse systémique et pluridisciplinaire de l’exposition. Les différents déterminants de l’exposition sont ensuite examinés : ceux qui se construisent dans les situations de travail, à l’échelle des lieux de l’activité (co-activité professionnelle ou privée) ou encore ceux imbriqués dans des territoires (encadrements sociaux et réglementaires de l’usage), du local à l’international. Les trois premières contributions analysent comment des dispositifs d’action publique (dénombrement des travailleurs agricoles, gestion par les « bonnes pratiques », label « zéro résidus de pesticides ») sont paradoxalement producteurs d’ignorance sur l’exposition. Les chapitres suivants retracent la fabrique de l’exposition aux pesticides dans des contextes géopolitiques, économiques et culturels différents (France, Québec, Brésil, Tanzanie, Cameroun) à partir de situations dont la complexité est précisément informée. Ces travaux montrent aussi aux Nords comme aux Suds, une corrélation entre profils socio-ethniques des travailleurs agricoles, conditions de vie et exposition aux pesticides, qui soulève donc aussi d’importants enjeux d’inégalités sociales et environnementales.
REFERENCE
Goutille, F., Candau, J., Lambert, E. (coord.) (2024). Exposition aux pesticides. Ce qu'en disent les sciences sociales. Edition Octarès.
Collection : Travail & Activité humaine
février 2024 – 214 pages
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1Ce réseau a été créé en 2020 pour mieux faire connaître les travaux en sciences humaines et sociales sur la question des pesticides, développer l’interdisciplinarité et renforcer la place des sciences sociales dans les débats sur cet enjeu.