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Covid-19 : une piste pour le traitement contre la perte d’odorat

COMMUNIQUÉ DE PRESSE - L’un des symptômes persistants et invalidants de la Covid-19 est la perte de l'odorat (ou anosmie). Des scientifiques d’INRAE et de l’EnvA ont montré l'efficacité des corticoïdes dans la restauration des capacités olfactives impactées suite à l’infection virale. Ces résultats, parus le 27 février dans Brain, Behavior, and Immunity, marquent une avancée importante dans la compréhension et le traitement de ce symptôme.

Publié le 27 février 2024

illustration Covid-19 : une piste pour le traitement contre la perte d’odorat
© INRAE

La Covid-19 provoque chez certains patients la perte de l'odorat. Alors que ce symptôme est généralement temporaire, il peut persister chez environ 10 % des patients pendant plus de 6 mois.

 

Des travaux précédents menés par une équipe de chercheurs d’INRAE et de l’EnvA ont montré que la muqueuse olfactive, affectée par le SARS-CoV-2, était envahie par des cellules immunitaires, provoquant sa destruction et une inflammation prolongée. S'appuyant sur ces découvertes, la même équipe a évalué l'efficacité des corticoïdes, connus pour leurs propriétés anti-inflammatoires, dans la récupération de l’odorat[1].

 

Les résultats de ces recherches sont doubles : ils confirment l'existence d'un lien direct entre la perte d'odorat induite par le virus et la diminution des populations de neurones olfactifs[2] dans la muqueuse nasale ; et ils montrent qu’un traitement précoce à la dexaméthasone, un corticoïde couramment utilisé, améliore la récupération des capacités olfactives chez l’animal.

 

Cette récupération des capacités olfactives est associée à une réduction de la présence des cellules immunitaires dans la muqueuse et à une meilleure régénération de la population des neurones olfactifs. Ces résultats suggèrent que les traitements aux corticoïdes actuellement utilisés avec peu d’effets bénéfiques dans le cas d’anosmie prolongée pourraient être utilisés de manière efficace s’ils étaient prescrits rapidement lors de l’apparition des symptômes de la perte d’odorat.

 

[1] Financée par l'ANR (CORAR) et l'ANRS (UCRAH).

[2] Les neurones olfactifs localisés dans la muqueuse olfactive sont directement en contact avec les odeurs qui arrivent dans le nez, ce sont eux qui assurent la détection des molécules odorantes.

 

Référence

Merle-Nguyen L., Ando-Grard O., Bourgon C. et al. (2024). Early corticosteroid treatment enhances recovery from SARS-CoV-2 induced loss of smell in hamster. Brain, Behavior, and Immunity, ISSN 0889-1591, https://doi.org/10.1016/j.bbi.2024.02.020.

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Un projet de vaccin nasal français contre la COVID-19 bloquant toute transmission du virus - une nouvelle étape franchie

COMMUNIQUE DE PRESSE - La mise au point du candidat vaccin protéique à administration nasale vient de franchir une nouvelle étape. Porté par l’équipe de recherche BioMAP de l’UMR INRAE - Université de Tours - Infectiologie et Santé Publique, ce projet soutenu par le ministère de l'Enseignement Supérieur de la Recherche et de l'Innovation, et accompagné par l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes passe à la vitesse supérieure. Alors que de nouveaux résultats pré-cliniques, obtenus avec le variant Delta cet hiver, démontrent la robustesse du concept de ce vaccin bloquant toute contagiosité au SARS-CoV-2, la start-up française LoValTech, labellisée Deeptech par BPI France, vient d’être créée. Pour accélérer le développement du projet et consolider les annonces d’investissement, cette nouvelle société détient désormais une licence exclusive d’exploitation mondiale du brevet portant sur le vaccin, concédée par l’Université de Tours et INRAE. Elle a pour objectif de piloter le projet des phases de développement de la formulation vaccinale jusqu’aux essais chez l’homme qui aboutirait à une autorisation de mise sur le marché du vaccin fin 2023, début 2024. Au sein d’un écosystème de partenaires académiques, du monde hospitalier et de l’innovation, et sous réserve du respect d’un planning serré et d’investissements externes suffisants, ce projet peut contribuer à la sortie de crise pandémique.

20 janvier 2022