Alimentation, santé globale 5 min

La consommation de propolis limite le développement de l’obésité et des désordres métaboliques associés chez les souris

COMMUNIQUE DE PRESSE - L’équipe « Micronutrition Humaine » de l’unité de recherche C2VN de Marseille a évalué l'effet de la propolis, une substance naturelle produite par les abeilles et riche en polyphénols, sur l'obésité et la régulation du taux de glucose dans le sang chez la souris. L’étude a permis de comprendre les mécanismes moléculaires impliqués. Ces résultats sont parus le 30 juillet 2020, dans la revue scientifique Molecular Nutrition & Food Research.

Publié le 28 septembre 2020

illustration La consommation de propolis limite le développement de l’obésité et des désordres métaboliques associés chez les souris
© INRAE - Nicolas Morison

Les résultats de l’étude montrent que la supplémentation en propolis brune (produite par les abeilles ayant butiné sur des peupliers) chez des souris soumises à une alimentation riche en graisse induit un effet bénéfique sur la gestion de l'obésité et des comorbidités associées.
L’étude a été menée sur trois groupes de souris mâles : le groupe témoin avec une alimentation normale, un groupe avec une alimentation riche en graisse et un troisième groupe avec une alimentation riche en graisse, supplémentée en propolis.
Les chercheurs ont observé des phénotypes très différents après 12 semaines de régime avec, pour le troisième groupe, une moindre prise de poids, une réduction de l’adiposité et le maintien d’une régulation normale de la glycémie.
L’étude comparative de l’expression de gènes au niveau du tissu adipeux des trois groupes de souris a permis de suggérer que les polyphénols, contenus dans l’extrait de propolis brune, activent la voie de signalisation Nrf2, ce qui est associé avec une induction des ARNm codant les protéines impliquées dans l’oxydation lipidique. En effet, chez le troisième groupe de souris, les lipides sont plus dégradés et, de ce fait, seront moins stockés dans le tissu adipeux.
Les chercheurs ont aussi observé une inhibition de l’inflammation dans le tissu adipeux. En effet, le développement du tissu adipeux en cas d’obésité s’accompagne d’une augmentation de la production de cytokines pro-inflammatoires qui vont perturber la signalisation de l’insuline, dans le foie et dans le muscle. Ceci aboutit à ce que l’on appelle « l’insulino-résistance ». Dans cette étude, les souris ayant reçu un complément de propolis ne sont plus insulino-résistantes et leur taux de glycémie est normalement régulé.
Ces données ont ensuite été confirmées sur des modèles cellulaires, ce qui a permis de décrire pour la première fois les mécanismes moléculaires permettant d’expliquer les effets bénéfiques de la propolis dans la prise en charge de l’obésité et des désordres associés.

Pour aller plus loin, les chercheurs de l’équipe mènent actuellement une étude clinique visant à démontrer les effets de la propolis chez l’Homme (étude en cours, en partenariat avec le Centre de l’investigation clinique de l’hopital de la Conception de Marseille).

*L’étude a été réalisée en partenariat avec la société Pollenergie qui travaille depuis de nombreuses années sur tous les produits de la ruche.

Mol Nutr Food Res. 2020 Jul 30:e2000275. doi: 10.1002/mnfr.202000275

Armelle Favery Responsable Communication

Contacts

Jean-François Landrier Directeur de rechercheCenter for CardioVascular and Nutrition research

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