Changement climatique et risques 3 min

Connaissances et services climatiques pour l’agriculture, la forêt et l’eau : INRAE et Météo-France s’engagent pour soutenir l’adaptation des territoires au changement climatique

COMMUNIQUE DE PRESSE - Ce lundi 3 mai 2021, Virginie Schwarz, Présidente-Directrice Générale de Météo-France, et Philippe Mauguin, Président-Directeur Général d’INRAE ont signé un nouvel accord de partenariat pour cinq ans, renforçant les liens déjà solides entre les deux établissements publics. Ce nouveau partenariat vise à intensifier la production et l’échange de données clés en croisant projections climatiques et météorologiques avec des données sur l’agriculture, la forêt, le cycle de l’eau et la biodiversité, leur gestion et les risques associés.
Objectif : construire, consolider et mettre à disposition de l’ensemble des acteurs de la recherche, des responsables des politiques publiques ou des secteurs économiques, des services essentiels à l’adaptation des territoires face au changement climatique.

Publié le 03 mai 2021

illustration Connaissances et services climatiques pour l’agriculture, la forêt et l’eau : INRAE et Météo-France s’engagent pour soutenir l’adaptation des territoires au changement climatique
© INRAE

Face à l’urgence d’agir : accompagner les nécessaires transitions

La gestion des ressources en eau et des risques environnementaux, l’atténuation du changement climatique et l’adaptation des activités humaines, en particulier dans les filières agricoles et forestières, nécessitent de disposer de données issues d’observations et de modèles, pour accompagner les transitions nécessaires. Les impacts observés par le passé et projetés sur le futur, les prévisions météorologiques et les projections climatiques à différentes échéances temporelles et échelles spatiales, ainsi que leurs traductions dans ces filières, sont indispensables pour dessiner les voies possibles d’adaptation et d’atténuation, estimer les risques associés au changement climatique, tout en faisant face quotidiennement aux aléas météorologiques. Météo-France et INRAE, partenaires de longue date autour des enjeux de l’agriculture, de la forêt, de l’eau, des risques et de la gestion des ressources naturelles, ont la volonté commune d’être acteurs des transitions en structurant leurs actions pour les cinq prochaines années.

Mutualiser les compétences et les moyens : la clé d’une coordination renforcée

L’accord de coopération a vocation à entériner l’accès mutuel à des dispositifs d’observation, à des données, à stimuler l’élaboration communes de modèles. En amont, il s’agit aussi de mutualiser les prospectives et réflexions stratégiques sur des sujets d’intérêt commun. Au-delà de leurs collaborations, Météo-France et INRAE coopèrent dans un cadre multilatéral, au niveau national, avec les autres organismes de recherche au sein de l’Alliance AllEnvi, dans le cadre de projets tels « Explore 2 » pour la production de scénarios d’évolution de la ressource en eau d’ici la fin du siècle.

Leurs travaux doivent se traduire notamment par la production de connaissances, méthodes, de guides méthodologiques et de bonnes pratiques, et la mise au point de modèles hydro- ou agro-climatiques, à disposition des acteurs des territoires et des pouvoirs publics. Ils pourront également mener des expertises communes sur le plan territorial, national ou international.

Trois axes de recherches, basés sur un socle solide de résultats communs marquants

L’accord de partenariat vient renforcer l’effort de travaux communs sur trois grandes thématiques, sur le modèle de collaborations fructueuses passées et présentes.

  1. Développement de méthodes permettant de valoriser les prévisions météorologiques et scénarios climatique à haute résolution spatiale et temporelle

Pour améliorer la qualité prédictive des variables de projections climatiques futures (en visant le pas de temps horaire) sur les cinq variables de base que sont la température, les précipitations (pluie, neige), l’humidité de l’air, le vent et le rayonnement. Un autre enjeu important est d’améliorer les estimations de l’évapotranspiration, autre paramètre essentiel pour les applications liées à l’agriculture, à la forêt et à la ressource en eau.

Des succès communs sur l’enjeu des risques naturels d’inondation : mise au point de la méthode SHYREG pour l’estimation des pluies et des débits extrêmes ; l’outil APIC, un outil national d’alertes aux pluies intenses mis à disposition des collectivités, a été développé sur cette base en 2011 ; le dispositif Vigicrues Flash transforme les pluies radar en débit et est l’équivalent d’APIC pour les crues rapides, il a été mis en service à partir de 2017.

2. Amélioration de la compréhension et de la représentation de processus liés au cycle de l’eau et à la végétation

Pour mieux apprécier les effets météo-climatiques sur les termes du cycle de l’eau (évapotranspiration, fonte de la neige, etc.) ou les écosystèmes agricoles et forestiers (stades phénologiques, productivité), notamment lors d’épisodes courts et extrêmes (sécheresses, vagues de chaleur, épisodes de pluies intenses, incendies, tempêtes) ou sur le long terme (changement climatique).

Un dispositif commun : les développements du Land Data Assimilation System qui tire parti des observations spatiales les plus récentes pour documenter l’évolution de la biosphère.

3. Amélioration des modèles numériques jusqu’à la fourniture de services

Pour favoriser l’intégration des informations météo-climatiques (prévision événementielle, saisonnière et décennale), des informations sur les propriétés des sols, les systèmes de culture, à partir d'observations au sol ou de données issues de télédétection (dont indice foliaire, phénologie, propriétés biophysiques des couverts), dans des modèles, puis des services de veille et des outils d'aide à la décision pour la gestion des systèmes agricoles et forestiers, la gestion de l’eau et l’aménagement du territoire.

Un projet commun : ISOP, système opérationnel de suivi de la production des prairies françaises, mis en œuvre pour le compte du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation depuis 20 ans et fortement amélioré en 2021.

Météo-France et INRAE soulignent leur engagement à répondre à leur mission d’information des publics. La diffusion des nouvelles connaissances, par des actions de formation et de sensibilisation auprès des publics professionnels mais aussi par des actions d’information pour le plus large public sera un marqueur fort de leurs travaux communs.

Ensemble, ils souhaitent ancrer dans le temps leur complémentarité sur les services climatiques et environnementaux, et mobiliser la science des données au service des transitions, en cohérence avec leurs stratégies scientifiques respectives.

A gauche : Philippe Mauguin, Président-Directeur Général d’INRAE et à droite : Virginie Schwarz, Présidente-Directrice Générale de Météo-France.

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