Alimentation, santé globale

Comment diminuer la charge énergétique des goûters des enfants ?

En France, le goûter de l’après-midi est une occasion de consommation très ancrée dans les habitudes des enfants. Cette pause représente un apport d’énergie avant le repas du soir tout en diversifiant l’alimentation, par la consommation recommandée de fruits, de produits laitiers et céréaliers. Cependant, un grand écart existe entre les recommandations et les consommations réelles. L’Anses a ainsi établi que 17 % de l’apport énergétique total des enfants jusqu’à 10 ans provient des collations de l’après-midi caractérisées par la consommation d’aliments gras/sucrés comme les pâtisseries, viennoiseries et biscuits. Selon cet organisme, 25 % du sucre consommé par les enfants provient de ces collations. On sait par ailleurs que la consommation excessive d’aliments denses en énergie et pauvres en micronutriments peut être à l’origine de problèmes de santé ultérieurs. Dans ce contexte, il parait crucial d’évaluer l'efficacité d'interventions pour accompagner les enfants vers des choix moins riches en énergie.

Publié le 23 octobre 2023

illustration Comment diminuer la charge énergétique des goûters des enfants ?
© Istock

L’objectif de la présente étude est d’évaluer l’impact d’une intervention « à domicile » visant à stimuler le plaisir de consommer des aliments « sains » recommandés pour le goûter. Pour répondre à cet objectif, 187 binômes mère-enfant ont été conviés à renseigner, via des carnets de suivi alimentaire, leurs consommations de l’après-midi à 3 périodes clés (en février avant l’intervention, en avril soit 2 mois après l’intervention, et en juin). Les participants ont été assignés soit à un groupe « intervention hédonique », soit à un groupe « contrôle ». Dans le groupe « intervention hédonique », 3 colis (« Miam boxes ») contenant des fiches sur les 5 sens impliqués dans la dégustation, des recettes, des jeux, des quiz et des ustensiles de cuisine ont été envoyés au domicile familial des 94 binômes dans le but de stimuler le plaisir sensoriel, symbolique et social lié à la consommation des aliments recommandés pour le goûter (fruits, produits laitiers et céréaliers). Dans le groupe « contrôle », 3 colis contenant des fiches, jeux, quiz et objets de décoration sur le thème des arts de la table ont été envoyés aux 93 binômes.

En France, 70 % des enfants prennent le goûter. Les goûters sont souvent composés de gâteaux, viennoiseries, et non d'aliments recommandés (fruits, produits laitiers et céréaliers).

Au bout de deux mois, l’analyse des carnets indique une diminution significative des apports énergétiques dans le groupe « intervention hédonique » mais pas dans le groupe contrôle. Cette diminution persiste au bout de quatre mois. En somme, l’intervention hédonique, en stimulant l’attention portée aux sensations, en anticipant le plaisir de la consommation tout en favorisant le partage (la commensalité) au sein de la dyade mère-enfant, a permis de diminuer la quantité d’aliments consommés spontanément par les enfants. Il est intéressant de souligner que cet eff et de réduction de la prise énergétique est plus marqué chez les enfants ayant un « grand appétit » en comparaison des « petits » mangeurs. Une intervention visant à stimuler le plaisir de consommer des aliments « sains » peut donc conduire à une diminution de la valeur énergétique des goûters des enfants.

Référence : doi: 10.1086/720452

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