Comment diminuer la charge énergétique des goûters des enfants ?
Publié le 23 octobre 2023

L’objectif de la présente étude est d’évaluer l’impact d’une intervention « à domicile » visant à stimuler le plaisir de consommer des aliments « sains » recommandés pour le goûter. Pour répondre à cet objectif, 187 binômes mère-enfant ont été conviés à renseigner, via des carnets de suivi alimentaire, leurs consommations de l’après-midi à 3 périodes clés (en février avant l’intervention, en avril soit 2 mois après l’intervention, et en juin). Les participants ont été assignés soit à un groupe « intervention hédonique », soit à un groupe « contrôle ». Dans le groupe « intervention hédonique », 3 colis (« Miam boxes ») contenant des fiches sur les 5 sens impliqués dans la dégustation, des recettes, des jeux, des quiz et des ustensiles de cuisine ont été envoyés au domicile familial des 94 binômes dans le but de stimuler le plaisir sensoriel, symbolique et social lié à la consommation des aliments recommandés pour le goûter (fruits, produits laitiers et céréaliers). Dans le groupe « contrôle », 3 colis contenant des fiches, jeux, quiz et objets de décoration sur le thème des arts de la table ont été envoyés aux 93 binômes.
En France, 70 % des enfants prennent le goûter. Les goûters sont souvent composés de gâteaux, viennoiseries, et non d'aliments recommandés (fruits, produits laitiers et céréaliers).
Au bout de deux mois, l’analyse des carnets indique une diminution significative des apports énergétiques dans le groupe « intervention hédonique » mais pas dans le groupe contrôle. Cette diminution persiste au bout de quatre mois. En somme, l’intervention hédonique, en stimulant l’attention portée aux sensations, en anticipant le plaisir de la consommation tout en favorisant le partage (la commensalité) au sein de la dyade mère-enfant, a permis de diminuer la quantité d’aliments consommés spontanément par les enfants. Il est intéressant de souligner que cet eff et de réduction de la prise énergétique est plus marqué chez les enfants ayant un « grand appétit » en comparaison des « petits » mangeurs. Une intervention visant à stimuler le plaisir de consommer des aliments « sains » peut donc conduire à une diminution de la valeur énergétique des goûters des enfants.
Référence : doi: 10.1086/720452