illustration Claire Dumas, en symbiose avec la valorisation des déchets
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Changement climatique et risques 3 min

Claire Dumas, en symbiose avec la valorisation des déchets

Claire Dumas, responsable de l’équipe Symbiose au sein du laboratoire Toulouse Biotechnology Institute (TBI) du centre INRAE Occitanie-Toulouse s’intéresse à l’élimination et la valorisation des matières résiduaires (déchets) en énergie et molécules biosourcées pouvant remplacer les molécules pétrosourcées.

Publié le 03 février 2022

Comment êtes-vous arrivée à INRAE ?

Claire Dumas : « J’ai intégré INRAE sur concours en 2008 en tant que chargée de recherche au sein du Laboratoire de Biotechnologie de l'Environnement (LBE) situé à Narbonne, mes travaux portaient sur la caractérisation des solides (physique et biochimique) pour comprendre et prédire leur biodégradabilité en méthane.

Puis pour des raisons personnelles, en 2014, je me suis installée à Toulouse et j’ai rejoint l'équipe Ecosystème microbien et procédés de purification et de valorisation au sein du Laboratoire d'ingénierie des systèmes et procédés biologiques (LISBP), aujourd’hui devenu Toulouse Biotechnology Institute (TBI).

Enfin, depuis janvier 2020, je suis responsable de l’équipe Symbiose (Ecosystèmes microbiens et bioprocédés d’épuration et de valorisation) à TBI, composée de deux chercheurs INRAE, trois enseignants-chercheurs de l’Institut national des sciences appliquées de Toulouse (Insa Toulouse) et d’un centre technique (CRITT GPTE). En tout, une trentaine de personnes (chercheur.e.s, enseignant.e.s-chercheur.e.s, technicien.ne.s, ingénieur.e.s, doctorant.e.s et post-doctorant.e.s…) travaillent chez nous. »

En quoi consistent vos recherches ?

C.D. : « Nos recherches se déclinent autour de trois axes : la réduction de l’impact environnemental des bioprocédés par un mécanisme de bio épuration ; la valorisation et la production de molécules biosourcées ; la maîtrise des risques sanitaires liés aux micropolluants et bio contaminants. Notre but n’est plus simplement de traiter les déchets, les eaux usées ou des effluents industriels mais de proposer une alternative comme la production plastiques biodégradables ou de substituants d’engrais afin de limiter l’utilisation du pétrole. »

Je travaille en particulier sur les processus microbiens qui se produisent pendant la fermentation à l'état solide des résidus dans les bioprocédés. Ceci en vue de valoriser le carbone organique et optimiser l'interaction entre les microorganismes et les substrats pendant ces transformations microbiennes.
Je m’intéresse également au processus de transformation du dioxyde de carbone (CO2) et du monoxyde de carbone (CO) en molécules d’intérêts pour produire de l’énergie ou des biocarburants.

Quelle est votre thématique, votre projet de recherche actuel ? 

C.D. : « Actuellement, j’encadre une doctorante dont le sujet de recherche est la transformation du carbone en acide organique. On a pu ainsi prouver qu’il était possible de transformer du carbone en acide acétique, molécule d’intérêt en chimie.
Pour y parvenir, ce sont les doctorant.e.s, et post-doctorant.e.s qui suivent les expérimentations, les mettent en place, les analysent et nous fournissent des comptes rendus détaillés avec l’appui d’un service technique dédié.
Je les supervise et les accompagne tout au long des manipulations. Elles peuvent durer plusieurs semaines voire plusieurs mois et demandent des vérifications journalières. Pour cela, j’organise des points à minima une fois par semaine, pour suivre, contrôler et interpréter les résultats. »

Quel est votre rôle en tant que responsable d’équipe ?

C.D. : « C’est assez nouveau pour moi cette casquette de responsable d’équipe, en plus du côté administratif à gérer, le volet humain est très important. Ainsi, je fais au mieux pour rencontrer le personnel et être à l’écoute de leurs besoins, afin d’assurer tant que faire ce peut une cohésion d’équipe. Actuellement, nous avons dû faire face à beaucoup de mouvements (départs et arrivées), il a donc fallu accompagner ces changements.
Cette nouvelle responsabilité est pour moi très enrichissante, j’en apprends tous les jours. J’aimerais mettre en place une veille scientifique et humaine pour aider l’équipe à se projeter sur nos sujets de recherche. »

Avez-vous des missions complémentaires ?

C.D. : « Oui ! Depuis 2017, je suis animatrice du département scientifique Transform. Pour cela, je participe à l’organisation de séminaires et journées d’animation pour les scientifiques concernés par notre thématique de recherche, la transformation de matières organiques en aliments et produits bio-sourcés et la valorisation des résidus de l’activité humaine. D’ailleurs, cette année les journées scientifiques de Transform auront lieu du 22 au 24 mars à AgroParisTech avec un programme sur le thème de la variabilité.

De plus, pour la première fois, je fais partie du conseil scientifique du département (en tant que suppléante) et participe ainsi à la construction de son schéma stratégique mais aussi à l’émission d’avis des certaines demandes de poste, c’est très intéressant. »

Quelles sont vos ambitions, vos projets pour le futur ?

C.D. : « Que ce soit dans le cadre de mes travaux sur les processus de transformation des déchets solides (ordures ménagères) ou du dioxyde de carbone en acides organiques, une des satisfactions serait de voir se développer ces thématiques à l’échelle (semi)-industrielle. Ainsi l’objectif serait de faire du transfert technologique de nos recherches vers l’industrie pour aller vers une échelle supérieure dans la valorisation des déchets. La plateforme SOLIDIA de l’INSA est un outil clé pour ce genre de transfert de la recherche vers l’industrie »

Et après le bureau ?

C.D. : « Ma priorité, ce sont mes enfants ! J’essaie de passer le plus de temps possible avec eux. Ensuite, j’aime courir et faire du sport. »

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