illustration Lin Kang, entre voyage et phénotypage !
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Agroécologie 5 min

Lin Kang, entre voyage et phénotypage !

Lin Kang est doctorante dans l'unité de recherche Agroécologies, innovations et ruralités, dans le cadre du laboratoire international associé franco-chinois sur l'agroécologie et le développement agricole vert. Ce LIA vise à produire des connaissances pour promouvoir des systèmes agricoles plus largement fondés sur la biodiversité et les agroécosystèmes, à différentes échelles, dans les plaines céréalières du nord de la Chine comme en France.

Publié le 22 novembre 2021

Comment êtes-vous arrivée à INRAE ?

Lin Kang : « Je suis arrivée en France il y a peu et j’ai rejoint le centre INRAE Occitanie-Toulouse dans le cadre du laboratoire international associé franco-chinois sur l'agroécologie et le développement agricole vert (LIA-AAGD)*.
Auparavant, j'ai passé deux ans aux Pays-Bas, à l’université de Wageningen en tant qu'étudiante en sciences de l'environnement. Je travaillais sur la gestion internationale des terres et des eaux dans le cadre de mon master. Pendant le confinement, certains collègues partageaient des offres d'emploi dans un groupe de messagerie. Un jour, sur une des offres, j'ai lu "crop modeling" dans le sujet. Il s'agissait d'un projet pour une application dans la plaine du nord de la Chine et le sud de la France, et mes recherches concernaient alors justement ces régions.
J'ai immédiatement pensé à une coïncidence, et j'ai contacté les responsables. Ils m'ont proposé un entretien par Skype, avec quatre professeurs (chinois et français). Deux semaines plus tard, j'ai reçu une réponse positive. A partir de ce moment, c'était le début d'une nouvelle aventure !
En mai 2021, j'ai intégré l'unité Agroécologies, innovations et ruralités et déménagé à Toulouse. Mon directeur de thèse, Philippe Debaeke et ma collègue Claire Jouany, m'ont aidée à trouver un logement, et je vis désormais avec trois étudiants français. »

* Un laboratoire international associé est un laboratoire « sans murs » et sans personnalité morale, qui reconnait et formalise pour une durée déterminée une collaboration internationale de qualité autour d’un projet scientifique commun.

Quel est votre projet de recherche ?

L.K. : « Notre objectif est de concevoir et d'évaluer des systèmes de culture diversifiés pour atteindre à la fois la productivité et la durabilité dans la plaine de Chine du Nord et le sud de la France. Plus précisément, il s'agit de réduire les apports d'eau et d'azote tout en assurant le rendement des cultures. En raison de la demande d'autosuffisance en protéines pour les deux pays, nous avons choisi le soja comme principale culture de recherche avec un focus sur la culture en dérobée*.
La réponse fonctionnelle d’une gamme de variétés de soja sera étudiée au champ et en plateforme semi-contrôlée. Pour explorer la réponse des plantes aux disponibilités en eau et en azote, nous utiliserons le
modèle STICS - Simulateur multidisciplinaire pour les cultures standard, développé par INRAE, pour simuler des systèmes de culture potentiels à base de soja sous différents climats (actuels et futurs) et modes de gestion des cultures. STICS est un modèle dynamique, générique et robuste permettant de simuler le système sol-atmosphère-culture. Il est aujourd’hui adapté à près d’une vingtaine d’espèces cultivées, annuelles, pérennes, herbacées ou ligneuses. »

* Une culture dérobée, ou culture intermédiaire, est une culture intercalaire, à croissance rapide, qui est cultivée entre deux cultures principales annuelles successives, pendant la période plus ou moins longue dite d'interculture.

Qu'est-ce qui vous a surpris dans la façon de travailler en France ?

L.K. : « Ce qui me surprend le plus en France, c'est la proximité entre les collègues. Lorsque j'étais aux Pays-Bas ou même en Chine, il était normal de sortir ou de manger seul. Ici, il m’est arrivé une fois d’aller déjeuner seule à la cafétéria. Mes collègues m'ont vue et m'ont demandé pourquoi je ne mangeais pas avec eux. J'ai alors réalisé que l'activité de groupe est une manifestation d’attention mutuelle importante ici.  Dans une certaine mesure, influencée par mes collègues, je suis maintenant plus attentionnée qu'avant ! »

Qu'aimez-vous faire pendant votre temps libre ?

L.K. : « Pendant mon temps libre, je regarde souvent des documentaires ou des films. J'aime aussi être seule, mais mes amis s'inquiètent pour moi, alors ils m'invitent parfois à des fêtes, auxquelles j’irai certainement. »

Comment vivez-vous la distance avec votre famille ?

L.K. : « Je suis allée à l'internat à l'âge de 13 ans et depuis, j'ai arrêté de vivre avec mes parents. Nous soutenons et respectons toujours les décisions de chacun, donc la relation a toujours été très harmonieuse.
En Chine, pour décrire ce type de relation, nous utilisons une expression dédiée : « la distance produit la beauté ».

Bouchra Bouabouch Rédactrice

Le centre

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