La carence en vitamine A chez l’adulte altère la physiologie du cerveau
La vitamine A a été montrée comme particulièrement importante pour empêcher le déclin cognitif et mnésique. Une nouvelle étude démontre qu’une carence en vitamine A, appliquée chez le rat adulte, perturbe également la physiologie du cerveau et induit des altérations comportementales.
Publié le 08 mars 2024
L’alimentation est un facteur environnemental déterminant dans les trajectoires de vieillissement de la population générale. Parmi les micronutriments, la vitamine A a été montrée comme particulièrement importante pour empêcher le déclin cognitif et mnésique. Cependant, le vieillissement cérébral comprend aussi des altérations de la sphère motrice et notamment la capacité à exécuter avec aisance les comportements dirigés vers un but. Le striatum est une structure cérébrale clé dans le contrôle du mouvement volontaire et elle est très abondante en récepteurs aux rétinoïdes dont la vitamine A est précurseur.
Peu d’études avaient jusqu’alors étudié l’impact d’une carence en vitamine A chez l’adulte sur la physiologie de cette structure cérébrale, les conséquences comportementales et les mécanismes sous-jacents. Dans cette étude préclinique les chercheurs ont comparé des rats recevant à l’âge adulte une nourriture équilibrée ou carencée en vitamine A pendant 6 mois. Les chercheurs ont montré que les sujets carencés ont une baisse importante de vitamine A (sous la forme de rétinol) dans le sang et le foie, ce qui se répercute dans le striatum par une diminution conséquente des acteurs principaux du métabolisme et de la signalisation rétinoïde.
Cette altération de signalisation rétinoïde altère l’équilibre de certains neuromodulateurs au sein du striatum, occasionnant un dysfonctionnement de cette structure cérébrale. La carence en vitamine A induit une baisse significative des performances motrices des sujets dans une tâche complexe d’apprentissage moteur. La supplémentation en vitamine A chez des sujets carencés permet de rétablir partiellement leur métabolisme et leurs performances comportementales.
Cette étude révèle l’importance d’un apport suffisant en vitamine A tout au long de la vie. De plus, ces résultats ouvrent la voie à des études chez l’Homme qui viseraient à mesurer le rôle de l’apport en vitamine A dans le maintien des habiletés motrices chez les personnes âgées. Ces résultats pourront également contribuer à l’élaboration de nouvelles allégations nutritionnelles, pour favoriser le vieillissement cérébral en bonne santé et donc améliorer la qualité de vie.
Référence : DOI: 10.1096/fj.202300133R