Au Japon INRAE contribue au lancement du réseau international RhizoNet et au dialogue scientifique mondial

En octobre 2025, une délégation INRAE conduite par son PDG Philippe Mauguin s'est rendue au Japon. Elle a acté le lancement d’un réseau international sur la rhizosphère, contribué aux débats du Forum STS de Kyoto et ouvert de nouvelles perspectives de coopération scientifique avec les universités et instituts japonais. 

Publié le 13 octobre 2025

© INRAE

Lancé au Japon avec l’ouverture du processus de signature par le NARO et INRAE, le réseau international de recherche RhizoNet est structuré autour des ressources phytogénétiques et des technologies avancées de phénotypage. Les avancées de RhizoNet permettront de mieux outiller la recherche face aux défis de la neutralité carbone et de la sécurité alimentaire, en accélérant le développement de nouvelles variétés adaptées au changement climatique. 

Ce réseau international associe INRAE, le NARO, homologue d’INRAE et principal partenaire stratégique de l’Institut au Japon, , Wageningen UR (Pays-Bas), et l’Institut Leibniz de génétique des plantes et de recherche sur les cultures (Allemagne). 

Il s’appuie sur des systèmes de phénotypage racinaire à haut débit, développés et régulièrement améliorés grâce à la coopération entre l’INRAE et le NARO au cours des dernières années, dans le cadre des appels conjoints à la mobilité (Joint Linkage Calls – JLC), en combinant les expertises complémentaires des deux instituts.

Philippe Mauguin, PDG d'INRAE et Dr. KYUMA Kazuo, Président du NARO.

La coopération de long terme entre INRAE et le NARO, soutenue constamment à travers les projets du programme bilatéral JLC[1], a largement contribué à l’émergence de ce réseau, qui vient compléter d’autres instruments récents de la coopération franco-japonaise, comme le LIA Robotique signé en 2024 avec le NARO, le 2RI PisiNET démarré en 2018 avec plusieurs partenaires académiques japonais, le LIA FREQUENCE avec l’Université de Tsukuba ou les projets sélectionnés dans le cadre des JLC sur la fermentation notamment.

Dialoguer au plus haut niveau sur le climat et la sécurité alimentaire

INRAE a participé au Forum Science and Technology in Society (STS) de Kyoto et aux enceintes scientifiques qui l’entourent, portant la voix de l’institut et de la recherche française sur la scène internationale :

  • Lors du STS Forum, Philippe Mauguin est intervenu dans une session consacrée à la biodiversité, aux côtés des dirigeants des grands instituts de recherche internationaux. Il y a rappelé le rôle central de la biodiversité et de l’agroécologie dans la transition des systèmes agricoles et alimentaires.

« Les recherches menées à INRAE démontrent que l’agroécologie et la biodiversité ne s’opposent pas à la productivité : elles se complètent et se renforcent mutuellement. Rotations de cultures, associations de plantes, agroforesterie, intégration cultures-élevage, biodiversité des sols : autant de solutions fondées sur la nature qui améliorent à la fois les rendements, la résilience et la santé des écosystèmes.

Au-delà des parcelles cultivées, les haies, prairies, zones humides et autres espaces naturels contribuent à préserver la biodiversité, protéger la ressource en eau, stocker du carbone et maintenir la continuité des habitats. Les indicateurs de santé des sols et de biodiversité que nous avons développés à l’INRAE sont aujourd’hui utilisés par les pouvoirs publics pour guider les politiques agricoles durables. C’est une reconnaissance claire : une agriculture durable, innovante et ambitieuse peut se construire avec la biodiversité, et non contre elle. » Philippe Mauguin, président-directeur général d'INRAE

  • Lors du Global Summit of Research Institute Leaders, organisé par le RIKEN en marge du STS Forum, Philippe Mauguin a contribué aux échanges sur le rôle des instituts publics pour renforcer la confiance dans la science, en présentant les engagements d’INRAE en matière d’éthique, de science ouverte, d’expertises collectives et de co-construction de solutions avec les acteurs de terrain.
  • Au Regional Action on Climate Change (RACC17) : Thierry Caquet, vice-président international d’INRAE, a souligné l’urgence de repenser la sécurité alimentaire à l’aune du changement climatique, en s’appuyant sur des coopérations internationales et des solutions concrètes issues de la recherche.

« Trois leviers peuvent faire la différence à l’échelle mondiale : mieux anticiper les risques bio-climatiques grâce à des systèmes d’alerte partagés, déployer des pratiques sobres en ressources, adaptées aux réalités locales, et soutenir durablement les petits producteurs, là où la vulnérabilité est la plus forte. » Thierry Caquet, vice-président en charge de l’international à INRAE

Agriculture numérique et alimentation-santé : des synergies franco-japonaises en pleine expansion

Un séminaire scientifique organisé à l’Ambassade de France a par ailleurs mis en lumière la vitalité des coopérations entre INRAE et ses partenaires japonais dans deux domaines très porteurs pour les transitions agricoles et alimentaire : l’agriculture numérique et le lien entre alimentation et santé. 

  • Côté numérique, les projets présentés montrent une convergence sur l’utilisation de la robotique, des capteurs et de l’IA pour transformer les pratiques agricoles. Le laboratoire international TREASURE, co-piloté par INRAE et le NARO, s’attaque aux défis du phénotypage et du pilotage fin des cultures. Le réseau RhizoNet, tout juste lancé, s’inscrit dans cette logique : ses partenaires mobilisent l’imagerie non destructive et l’intelligence artificielle pour mieux comprendre la rhizosphère, clé de la santé des sols.
     
  • Sur le volet alimentation et santé, les projets communs cherchent à décrypter le rôle du microbiote et valoriser les microorganismes fermentaires. Le projet DIDGI-LAB explore, via des simulateurs digestifs, les effets des bactéries lactiques sur la santé humaine. D’autres travaux s’intéressent à la valorisation des coproduits alimentaires, via des fermentations innovantes mettant en œuvre des souches issues de la tradition japonaise.

Plusieurs rencontres ont également eu lieu avec d’autres institutions japonaises d’excellence, comme l’université de Tokyo NODAI et l’université de Kyoto. Elles préfigurent de prochains accords et proposent l’intensification des coopérations sur des domaines de recherche communs tels que le microbiote et les biotechnologies alimentaires.

Reçue à l’université de Tokyo NODAI, la délégation INRAE a échangé avec les équipes japonaises autour de sujets d’intérêt partagé.

[1] [1] Un JLC est un programme bilatéral d’appel conjoint à mobilités scientifiques. Les projets retenus financent des mobilités réciproques entre chercheurs d' INRAE et de l’organisme partenaire, afin de faciliter ou d’élaborer un projet en relation avec les thématiques scientifiques choisies conjointement par les deux organismes.