Agroécologie 2 min

Les associations de plantes potagères à grande échelle, est-ce possible ?

Face aux changements globaux, le modèle agricole conventionnel est amené à évoluer pour réduire son impact environnemental et être plus résilient. Et si les associations de plantes potagères, qui ont déjà fait leur preuve de façon empirique, étaient une solution ? Pour répondre à cette question, des scientifiques du centre INRAE Occitanie-Toulouse entreprennent des travaux innovants sous forme de projets interdisciplinaires et participatifs avec des maraichers et jardiniers.

Publié le 13 novembre 2024

© INRAE

Trouver des solutions pour produire plus durablement au bénéfice de la santé globale, est un enjeu majeur auquel essayent de répondre les scientifiques ainsi que les agriculteurs et les jardiniers. Or, l’agroécologie répond à ces problématiques en stimulant les régulations naturelles favorables aux services écosystémiques, en particulier grâce à la diversification végétale. Les associations de plantes potagères (APP), pratiques agroécologiques développées dans des jardins et en agriculture urbaine et périurbaine, concilient rendement élevé et biocontrôle. Mais des verrous scientifiques, agronomiques et sociaux ralentissent leur adoption par les agriculteurs.

Afin de proposer des solutions d’APP « clef en main » Mathieu Hanemian, chercheur INRAE au Laboratoire des interactions plantes-microbes-environnement (LIPME) et Camille Dumat, professeure à Toulouse INP et chercheuse au laboratoire Dynamiques et écologie des paysages agriforestiers (DYNAFOR) coordonnent 2 projets de co-innovation agroécologique pour favoriser une production maraîchère durable, en collaboration avec Anaïs Botello, ingénieure d’étude et coordinatrice des projets (voir encadré). L’objectif est d’étudier les APP sous de multiples dimensions par la communauté d’acteurs du continuum société-recherche-formation de la région toulousaine.

La première étape de la démarche consiste à réaliser un état des lieux initial des APP et autres pratiques agroécologiques dans un panel de 50 jardins et de 5 exploitations maraichères variées. Ainsi que l’étude des motivations associées à ces pratiques et leur transmission entre les différents acteurs.

Une expérimentation participative d’APP, coconstruite lors d’ateliers, a également été mise en œuvre en 2024 et sera suivie deux saisons de plus sur les sites d’agriculture urbaine. Les composantes clés de ces socio-écosystèmes seront analysées, en particulier les transformations agrobiologiques et les pratiques des acteurs. Ces travaux permettront de générer des données scientifiques interdisciplinaires de terrain intégrant la complexité des processus socio-agronomiques.

In fine, les résultats comprenant notamment des solutions d’APP directement actionnables seront valorisés par les différents acteurs (maraîchers, jardiniers, et scientifiques) contribuant ainsi à la transmission et l'essaimage grâce aux canaux scientifiques, pédagogiques et médiatiques des structures.

Projet AssoCultures financé par l’ANR Sciences avec et pour la Société (SAPS) 

  • Partenaires : LIPME, DYNAFOR et La MILPA
  • Financement : 149 547 euros
  • Durée : 2 ans

Projet CoCultures financé par le programme TIRIS "Scaling-up Science program"

  • Partenaires : LIPME, DYNAFOR, Centre d'étude et de recherche travail, organisation, pouvoir (CERTOP) et Laboratoire interdisciplinaire solidarités, sociétés, territoires (LISST)
  • Financements : 315 000 euros
  • Durée : 4 ans 

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