Agroécologie 3 min

Des microorganismes du sol pour une agriculture durable

Certains microorganismes présents dans les sols sont des acteurs clés de la productivité des cultures dans les systèmes à bas niveaux d'intrants. Le réseau européen ROOT-BENEFIT, porté par Benoit Lefebvre du Laboratoire des interactions plantes-microbes-environnement (LIPME) du centre INRAE Occitanie-Toulouse, vise à proposer des stratégies pour l'amélioration des services fournis par ces microorganismes en agriculture.

Publié le 16 octobre 2024

© Inoq GmbH, Louis Mercy, ROOT-BENEFIT

Champignons ou bactéries, nombreux sont les microorganismes bénéfiques du sol associés aux racines et contribuant à nourrir et protéger la plante. Cela concerne notamment les champignons mycorhiziens à arbuscules, les bactéries fixatrices d'azote induisant des nodosités et de nombreux autres bactéries et champignons favorisant la croissance des plantes.

L'identification des déterminants environnementaux et génétiques contrôlant leurs interactions avec les cultures est primordiale pour le développement d'une agriculture plus durable, ce qui nécessite des approches de recherche multidisciplinaires. Cependant, le champ de recherche reste fragmenté et les interactions des microorganismes bénéfiques avec les racines des plantes sont souvent négligées dans la conception des systèmes de culture et dans les programmes de sélection.

Le projet ROOT-BENEFIT, financé par le programme de coopération européenne en science et technologie (COST), vise à rassembler des spécialistes de ces différents types d'interactions bénéfiques travaillant à différents niveaux d'étude, ainsi que des acteurs socioéconomiques, afin de créer un réseau capable de :

  • synthétiser et diffuser les connaissances actuelles sur les impacts agronomiques, environnementaux et économiques des services fournis par les microorganismes bénéfiques associés aux racines ;
  • réaliser des méta-analyses avec les données existants ;
  • identifier les lacunes dans les connaissances actuelles et définir les priorités de recherche futures ;
  • proposer des méthodologies et des stratégies pour mettre en œuvre ou améliorer les interactions entre les cultures et les microorganismes bénéfiques associés aux racines en agriculture ;
  • proposer des recommandations sur l’utilisation des microorganismes bénéfiques associés aux racines aux producteurs d'inoculum, aux décideurs politiques et aux agriculteurs.

Pour relever ces défis, 4 groupes de travail ont été créés, allant de la caractérisation fonctionnelle à l’étude des mécanismes moléculaires en passant par les services écosystémiques et les applications en agriculture.

« Dans le cadre du réseau SYMBIPHYT financé par INRAE, visant à structurer la communauté française de recherche sur les microorganismes bénéfiques associés aux racines, nous avons identifié la nécessité de fédérer la communauté européenne et de réunir les compétences pour réaliser une recherche interdisciplinaire combinant les leviers qui permettent d’optimiser les services fournis par ces microorganismes, tels que la génétique végétale, les pratiques agricoles, la sélection de souches pour l’inoculation... » Benoit Lefebvre

Le projet en quelques chiffres :

  • Financement : 600-700 k€
  • Durée : 4 ans
  • Membres : 300
  • Pays : 34

Beneficial root-associated microorganisms for sustainable agriculture (ROOT-BENFIT) is a project funded by the European Union (CA22142). 

En savoir plus

Agroécologie

Stimuler le développement des racines du blé

Des scientifiques du Laboratoire des interactions plantes–microbes–environnement (INRAE-CNRS) du centre INRAE Occitanie-Toulouse, en collaboration avec le Laboratoire des symbioses tropicales et méditerranéennes (INRAE-IRD-CIRAD) de Montpellier, ont identifié des souches de Rhizobium leguminosarum symbiovar viciae (Rlv) naturellement compétentes pour coloniser les racines de blé. Ces résultats contribuent à comprendre et à concevoir des consortiums microbiens pour améliorer le rendement et la qualité du blé dans un contexte de réduction de l’utilisation d’intrants chimiques. Ces travaux ont été publiés dans la revue Environmental Microbiology.

29 août 2023

Agroécologie

Des plantes et des bactéries collaborent depuis plusieurs millions d’années pour bénéficier de l’azote présent dans l’air

Des chercheurs d’INRAE et du CNRS identifient chez neuf espèces de plantes symbiotiques des gènes qui permettent l’établissement de la symbiose fixatrice d’azote de l’air présents chez leur ancêtre commun de près de 90 millions d’années ! Cette découverte ouvre de nouvelles voies, pour que des plantes d’intérêt agronomique puissent, grâce à la biologie de synthèse, bénéficier de cette aptitude qui permettrait ainsi de réduire l’utilisation d’engrais chimique dans les sols.

26 janvier 2024