Alimentation, santé globale Temps de lecture 3 min
Alimentation et santé des étudiants
David Val-Laillet, chercheur INRAE à Rennes a réalisé un projet de science participative aux côtés de 8 étudiants de l’Institut Agro Rennes-Angers, qu’il a encadrés avec Aymery Constant (psychologue de la santé EHESP, UMR NUMECAN) et Romain Jeantet (directeur des études, Institut Agro Rennes-Angers). Retour sur ce projet réalisé par et pour des étudiants afin de diagnostiquer leurs comportements en lien avec leur santé.
Publié le 03 février 2025

Quels sont les objectifs de ce projet mené avec les étudiants ?
David Val-Laillet : Le projet, dont l’idée initiale en 2021 revient à Alessia Lefébure, directrice de l’Institut Agro Rennes-Angers, vise à étudier les comportements de santé des étudiants pour proposer des actions concrètes. Développé en collaboration avec Aymery Constant, psychologue de la santé, il s’est concrétisé en 2023 avec l’appui de Romain Jeantet, adjoint à la directrice de l’Institut Agro et directeur des études, et un groupe de 8 étudiants de Master 1. Ce projet participatif place les étudiants au centre des actions, favorisant leur écoute par l’administration et leur implication dans les changements.
Avec Aymery Constant, nous avons précédemment étudié l’impact du stress psychosocial sur les habitudes et troubles alimentaires des étudiants rennais. C’est dans la même optique que ce projet est conduit pour identifier des comportements à risque précoces afin de concevoir des interventions adaptées, qu’elles soient préventives comme ce que nous voulons mettre en place au sein de l’Institut Agro, ou thérapeutiques dans d’autres projets que nous menons dans l’unité.
Comment se structure ce projet de recherche participative ?
David Val-Laillet : La première étape a recensé les comportements à risque (activité physique, alimentation, santé sexuelle, addictions, alcool) via un questionnaire diffusé par les étudiants, qui ont récolté 452 réponses sur les sites de Rennes et Angers. Cela a permis d’identifier les comportements favorables, ceux à améliorer, et ceux à risque, et aussi de formuler des propositions d’actions.
La seconde étape, prévue avec un autre groupe d’étudiants en 2025, visera à mettre en œuvre des actions pour améliorer l’information, la prévention et modifier les comportements. Parmi les pistes : campagnes sur les comportements sexuels à risque, distributeur de snacks sains, ou possibilité d’emporter les restes du restaurant universitaire pour mieux manger le soir.
Quels sont les éléments saillants qui vous intéressent en tant que chercheur ?
David Val-Laillet : Je travaille sur les comportements alimentaires, en les étudiant dans un contexte global (activité physique, alcool, addictions) pour mieux comprendre et identifier les profils à risque tout comme leur hétérogénéité. Les comportements alimentaires et leurs anomalies, influencés par de nombreux facteurs, reposent sur les mêmes circuits cérébraux que ceux impactés par d'autres addictions. Étudier ces liens aide à éclairer les comportements alimentaires et la manière de les changer. L’intérêt est d’autant plus fort chez les jeunes adultes, à une période où ils acquièrent leur autonomie alimentaire. C’est le moment idéal pour instaurer des habitudes saines.