Société et territoires

Accompagner la transition environnementale et outiller les fermes de polyculture-élevage en zone humide de marais littoraux

Avec le soutien de l’Union européenne, l’unité expérimentale de Saint-Laurent-de-la-Prée a modernisé sa ferme et s’est équipé d’outils pour les opérations de fanage. Ces travaux et équipements permettent de limiter le rejet d’effluents, faciliter le travail des animaliers, améliorer le bien-être animal, économiser l’énergie fossile et gagner en autonomie fourragère. L’unité pourra ainsi accompagner plus précisément la transition environnementale des exploitations agricoles en marais.

Publié le 11 décembre 2023

illustration Accompagner la transition environnementale et outiller les fermes de polyculture-élevage en zone humide de marais littoraux
© INRAE

Les marais littoraux sont de véritables « laboratoires de recherche » pour étudier la résilience des écosystèmes, car les impacts du changement climatique s’y font particulièrement ressentir : intensité des périodes de sécheresse, baisse de la ressource en eau, risque de submersion marine.

Près de Rochefort au cœur des marais littoraux, la ferme expérimentale de la Prée conduit des recherches pour accompagner la transition environnementale des exploitations agricoles (Expérimentation Système Transi’marsh). C’est une ferme de polyculture-élevage en agriculture biologique. Elle possède un troupeau de 50 vaches de race locale rustique Maraîchine, et cultive plusieurs espèces végétales pour l’alimentation animale et humaine sur ses 160 hectares. En hiver quand les prairies sont inondées, le troupeau est en stabulation (environ 5 mois). Le restant de l’année, les vaches pâturent de l’herbe fraîche dans les prairies. La viande est vendue localement : directement à la ferme, aux grandes surfaces, aux restaurants de proximité et aux cantines de Rochefort.

L’expérimentation système Transi’marsh vise à relever plusieurs défis :

  • restaurer la biodiversité terrestre et aquatique,
  • approvisionner le territoire en alimentation humaine de proximité,
  • contribuer à l’atténuation du changement climatique,
  • assurer la viabilité du système.

Modernisation de la ferme expérimentale

Derrière la stabulation à bardage bois qui abrite les vaches l’hiver, une dalle bétonnée permet de peser les animaux et de déplacer le fumier jusqu’à la fumière. La construction d’une toiture à cet endroit, avec 100 m² de panneaux photovoltaïques, permettra de :

  • limiter les rejets d’effluents d’élevage susceptibles de rejoindre les marais environnants,
  • assurer la propreté des animaux, impactant leur santé et leur bien-être, facteur influençant lui-même le niveau de résilience du troupeau,
  • faciliter le travail des animaliers, techniciens et techniciennes de recherche, pour peser les animaux et recueillir les données.

Equipement pour l’autonomie fourragère

Le travail sur l’autonomie fourragère est un axe de travail fort pour la résilience des systèmes d’élevage en marais. Au-delà de la conception du système entre prairies naturelles et parcelles cultivées (pour fournir foin et grain), des équipements opérationnels et polyvalents sont nécessaires pour explorer de nouvelles ressources locales. La ferme expérimentale s’est donc équipée :

  • d’un semoir orienté vers de petits volumes et petites graines pour semer des prairies permanentes et des légumineuses destinées à l’alimentation du troupeau mais concourant également à l’objectif de diversification des systèmes de cultures et d’allongement des rotations pour la qualité des sols et leur meilleure adaptation face aux aléas.
  • d’une presse et d’une pailleuse pour faner l’herbe et le roseau.

En effet, toujours dans la logique de résilience du système, la ferme expérimentale valorise les ressources locales comme le roseau, afin d’améliorer son autonomie en paille pour le logement du troupeau en hiver.

Le soutien de l’Europe permet de moderniser l’outil support de recherche et d’aller plus loin dans le projet scientifique pour accompagner la transition environnementale des exploitations et leur autonomie.

 

Financement dans le cadre de la réponse de l’Union à la pandémie de COVID 19

Logos Europe et Nouvelle-Aquitaine : financement dans le cadre de la réponse de l'UE à la pandémie de Covid-19

L’Union européenne a financé l’achat d’équipements, dans le cadre du Fonds européen de développement régional (FEDER-FSE) 2014-2020. Les mesures permises par ces équipements répondent à l’un des objectifs de sa politique de cohésion économique, sociale et territoriale : accompagner la relance verte, résiliente et numérique du territoire néo-aquitain.

https://www.europe-en-nouvelle-aquitaine.eu/fr


En savoir plus

Agroécologie

Le roseau commun utilisé en litière pour les bovins : un capital naturel mobilisable pour l'élevage en zones humides

L'élevage bovin utilise des ressources végétales pour l'alimentation des animaux, mais aussi pour leur logement en bâtiments. L'unité expérimentale de Saint-Laurent-de-la-Prée, située en zone de marais, a expérimenté avec succès l'utilisation du roseau commun en alternative à la paille de céréales pour la litière des animaux. Le développement de roselières s'avèrerait intéressant dans les exploitations qui souhaitent ainsi préserver et valoriser les ressources naturelles locales.

26 juillet 2022

Favoriser la transition agroécologique en élevage porcin avec le numérique

En Nouvelle-Aquitaine, INRAE possède deux élevages expérimentaux de porcs : l’un en système conventionnel et l’autre en agriculture biologique. Ce dispositif unique est destiné à établir des comparaisons entre les deux systèmes. Les données pouvant être comparées sont par exemple l’efficience alimentaire, l’impact environnemental, la santé et le comportement des animaux, leurs émotions et la cognition animale. Une aide de l’Union européenne, dans le cadre du programme FEDER-FSE, a permis d’acquérir des équipements afin de mesurer ces données.

09 novembre 2023