Société et territoires 4 min

30 ans de recherches en élevage De grands défis et des solutions pour l’élevage

PARUTION - Pour marquer le passage des 30 ans de la revue, ce numéro spécial INRAE Productions animales contribue à la mise en débat des grands défis auxquels l’élevage est confronté aujourd’hui et sans doute demain, et à la recherche de solutions pour son avenir, dans une agriculture qui devra produire, améliorer l’état de l’environnement aujourd’hui largement dégradé, et répondre aux attentes d’une société plus urbanisée et plus éloignée de la réalité agricole et biologique.

Publié le 06 février 2020

illustration 30 ans de recherches en élevage  De grands défis et des solutions pour l’élevage
© INRAE

De nombreuses questions sont abordées dans ce numéro parmi lesquelles : Quelle place pour les produits animaux dans l’alimentation de demain ? Comment l’élevage en tant que transformateur et producteur de bioressources peut être un important moteur de la bioéconomie ? De quels animaux les systèmes d’élevage auront-ils besoin demain et comment les conduire ? Pour clore le numéro, une synthèse de la réflexion scientifique prospective « Science pour les élevages de demain » conduite par INRAE permet de mettre en perspective l’ensemble des priorités de recherche en sciences animales et élevage.

Coordination éditoriale : René Baumont, éditeur en chef INRAE à l’UMR Herbivores.

Editions Quae - coll. INRA Productions animales,  numéro spécial, volume 32, 256 pages, novembre 2019 – 30 euros

 

Extraits de l’avant-propos de Philippe Mauguin, président-directeur général d’INRAE

(...) En trois décennies, le contexte et les enjeux des productions animales ont considérablement évolué. Il y a 30 ans, l’élevage et son intensification en France, en Europe et dans le monde étaient synonymes d’une meilleure productivité permettant de couvrir les besoins alimentaires des populations humaines, une plus grande efficacité de la production avec une moindre consommation de ressources pour chaque unité de viande, de lait ou d’œuf produite, une meilleure performance économique des exploitations agricoles et des industries agro-alimentaires. Aujourd’hui lorsqu’on entend parler d’élevage dans les médias européens, c’est le plus souvent pour pointer du doigt des aspects négatifs : contribution de l’élevage au réchauffement climatique via les gaz à effets de serre émis, concurrence pour l’utilisation des terres dans un contexte où il faut nourrir une population croissante, perte de biodiversité, pathologies nutritionnelles liées à des consommations trop élevées de produits animaux dans les pays occidentaux, conditions d’élevage « intensives » pouvant entraîner des souffrances animales. C’est aussi une demande voire un plébiscite des produits, y compris animaux issus de l’agriculture biologique et plus généralement de systèmes plus extensifs. Mais, de façon partagée entre ces deux périodes éloignées d’une génération humaine, l’élevage permet la subsistance des populations pauvres dans de nombreuses régions du monde, les animaux peuvent valoriser de nombreuses ressources alimentaires non directement consommables par l’Homme, l’élevage est le premier producteur de fertilisants pour les cultures, les protéines animales sont des nutriments de haute qualité et les vecteurs de nombre de micronutriments et sont difficilement substituables en totalité dans l’alimentation de l’Homme, et l’élevage contribue au patrimoine culturel de l’Humanité notamment à travers les paysages qu’il façonne et par l’utilisation des produits animaux dans les gastronomies de toutes les régions du monde.

La construction de ce numéro est le fruit d’une réflexion croisée entre le comité de rédaction de la revue, les directions des départements de recherche « Physiologie Animale et Systèmes d’Élevage », « Génétique Animale », « Santé Animale », « Sciences pour l’Action et le Développement » et « Sciences sociales, Agriculture et Alimentation, Espaces et Environnement », et la direction scientifique « Agriculture » d’INRAE. Après un article introductif qui analyse le positionnement de la revue dans la production scientifique internationale, ce numéro propose une série de 15 articles partant des aspects globaux - économiques, territoriaux et sociétaux – pour aller vers les questions relatives aux animaux de demain et à leur conduite. (...)

 

 

En savoir plus

Alimentation, santé globale

[Infographie] Elevage et compétition alimentaire avec l'homme

Certains types d'élevage, comme les ruminants à l'herbe ou les élevages qui utilisent beaucoup de coproduits de l'agriculture, sont producteurs nets de protéines. C'est-à-dire qu'ils produisent plus de protéines (d'origine animale) consommables par l'homme qu'ils n'utilisent de protéines végétales consommables par l'homme pour nourrir les animaux. Ce sont ces élevages qu'il faut favoriser pour réduire la compétition alimentaire avec l'homme.

20 janvier 2020