Changement climatique et risques
Des sols pour la sécurité alimentaire et le climat
L’initiative « 4 pour 1000» propose d’améliorer la teneur en matières organiques et d’encourager la séquestration de carbone dans les sols, à travers la mise en œuvre de pratiques agricoles et forestières.
Publié le 13 décembre 2019
Grâce aux plantes et aux organismes vivants, les sols contiennent deux à trois fois plus de carbone que l’atmosphère. Riche en carbone, la matière organique des sols est essentielle : elle retient l’eau, l’azote et le phosphore, indispensables à l’agriculture. Mais l’alternance de phases de dessèchement et de précipitations intenses renforcent les phénomènes érosifs. À terme, près de 30 millions d’hectares de terres arables pourraient être perdus chaque décennie. La dégradation des sols menace 40% des terres.
La solution : stocker le carbone
Augmenter chaque année le stock de carbone des sols de 4 pour 1000 dans les 40 premiers centimètres du sol permettrait, en théorie, de stopper l’augmentation actuelle de la quantité de CO2 dans l’atmosphère, à condition de stopper la déforestation.
Les moyens : 5 pratiques à développer pour la gestion des sols et l’agroécologie
- Éviter de laisser le sol à nu pour limiter les pertes de carbone
- Restaurer les cultures, les pâturages et les forêts dégradées
- Planter arbres et légumineuses qui fixent l’azote atmosphérique dans le sol
- Nourrir le sol de fumiers et de composts
- Collecter l’eau au pied des plantes
Appliquée à l’horizon de surface des sols mondiaux, soit à un stock d’environ 860 milliards de tonnes de carbone, la cible 4‰ se traduirait par un stockage annuel de 3,4 milliards de tonnes de carbone dans le sol qui contrebalancerait l’augmentation du CO2 atmosphérique. Cette mesure serait étendue, au-delà des sols agricoles, à la plupart des sols et usages y compris les forêts.
570 millions de fermes dans le monde et plus de 3 milliards de personnes en zone rurale pourraient mettre en place ces pratiques.
Le coût
Pour les cultures, 20 à 40 dollars US par tonne de CO2. Pour les prairies et les forêts, 50 ou 80 dollars la tonne de CO2
L’accumulation de carbone dans les sols se poursuivrait vingt à trente ans après la mise en place des bonnes pratiques, si celles-ci sont maintenues.