Agroécologie 3 min

La sélection participative d’une espèce allogame, le maïs

La sélection participative contribue à produire des semences adaptées et adaptables à l’agriculture biologique et plus généralement à l’agroécologie. Dans ce cadre, l’objectif du projet COVALIENCE, piloté par le laboratoire AGroécologie, Innovation et teRritoires (AGIR) du centre INRAE Occitanie-Toulouse et l'Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques (ITAB), est de concevoir et mettre à disposition des agriculteurs, des outils de pilotage et d’évaluation de la sélection d’espèce nécessitant une fécondation croisée, comme le maïs.

Publié le 09 mars 2021

illustration La sélection participative d’une espèce allogame, le maïs
© INRAE

La semence, élément majeur de la transition agroécologique

Disposer de semences adaptées et adaptables est capital pour obtenir des plantes robustes permettant de diminuer ou se passer d’utilisation d’intrants chimiques, répondant aux attentes diverses des producteurs et assurant la qualité des produits. C’est pourquoi des acteurs, engagés en agriculture biologique (AB) ou dans une démarche agroécologique, s’organisent pour développer leurs propres semences par la sélection participative. Celle-ci s’accompagne généralement d’une reconception des systèmes de production autour de pratiques agroécologiques. La semence est alors un élément déterminant de cette reconception, tant sur le plan technique, avec des variétés adaptées au système, que sur le plan social, par la mobilisation de l’intelligence collective qui émerge des réseaux d’échanges.

Le projet Covalience accompagne le développement de modes d’organisation permettant de sélectionner des espèces allogames à la portée des agriculteurs.

 

Le maïs comme espèce modèle

Ce travail est réalisé sur le maïs qui est une espèce modèle des allogames en amélioration des plantes. Cette espèce fait déjà l’objet d’une sélection à la ferme depuis plus de dix ans en France. Cette collaboration avec les agriculteurs engagés dans cette sélection se fait sur 3 actions interconnectées :

  1. Caractériser ce à quoi les acteurs concernés donnent de la valeur, ce qui est important pour eux
  2. Analyser les pratiques effectives de sélection participative dans les fermes et conduire des expérimentations pour tester et évaluer divers modes de sélection
  3. Apprendre de l’expérience pour former, accompagner et innover

Ce projet entend promouvoir  :

  • le développement de la biodiversité dans les agro-écosystèmes : la gestion collective des semences et la sélection participative sont reconnues et recommandées au niveau international, comme des moyens efficaces pour la gestion de la biodiversité cultivée.
  • la réduction d’intrants et de l’usage de l’eau : le projet est situé dans un contexte d’AB et de faibles intrants. Il vise également au développement de variétés plus rustiques et économes en eau (conduite du maïs en sec).
  • le développement de l’AB en développant des semences adaptées aux besoins des acteurs engagés dans cette démarche
  • la réappropriation des savoir-faire paysans autour des semences
  • la modification et l’évolution des pratiques agricoles vers plus de durabilité.
  • le développement de liens sociaux au sein des territoires par le partage de savoirs et l’innovation collective en réseau.

 

Découvrez le « maïs pop » d’hier à aujourd’hui, mais aussi comment et pourquoi des acteurs engagés en agriculture biologique ou en agroécologie s’y intéressent et en cultivent, à travers cette vidéo réalisée par l’École Nationale Supérieure d’Audiovisuel de Toulouse.

 

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