Quand INRAE s’emploie à réduire sa consommation d’énergie

Pour atteindre son objectif de neutralité carbone, INRAE travaille dès à présent à réduire l’impact de ses activités dans le cadre de sa stratégie de responsabilité sociétale et environnementale. Cela passe notamment par une contribution de l’institut à l’effort national des établissements publics en matière de sobriété énergétique. Retour sur un engagement institutionnel et son déploiement en cours à l’échelle des centres et des unités.

Publié le 06 octobre 2022

illustration Quand INRAE s’emploie à réduire sa consommation d’énergie
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Depuis la mise en place du dispositif État exemplaire (2009), les établissements publics ont un devoir d’exemplarité énergétique qui impose de réduire leur consommation avec, en particulier, des objectifs fixés par la loi Elan pour les bâtiments à vocation tertiaire (de 40 % en 2030 à 60 % en 2050 par rapport aux consommations de 2010), auxquels vient s’ajouter récemment pour la fonction publique d’État, par circulaire interministérielle, une réduction globale annuelle de 10 %.

L’énergie à INRAE

Les crises climatiques et énergétiques que nous traversons soulignent la nécessaire prise en compte des enjeux de maîtrise énergétique pour toutes les activités et à toutes les échelles de l’institut.

À elle seule, la consommation directe d’énergie d’INRAE (gaz et électricité hors mobilité) représente aujourd’hui 145 GWh, ce qui équivaut à 5 400 voitures à essence parcourant le tour de la Terre et correspond à 17 % de ses émissions de GES, pour un budget de 10 millions d'euros en 2019 (source BEGES 2020). Dans le cadre de sa stratégie de responsabilité sociétale et environnementale (RSE), INRAE s’est engagé à déployer une politique de management durable de l’énergie au travers d’une démarche articulée autour de trois leviers pour maîtriser sa consommation : performance du parc immobilier et de ses équipements,  optimisation de l’exploitation technique et évolution des comportements individuels et collectifs pour un meilleur usage des locaux et des installations scientifiques et expérimentales. 

À court terme, cette politique s’exprimera, au niveau national et dans chaque centre, au travers d’un plan de maîtrise énergétique dont la rédaction est d’ores et déjà en cours. Les premiers résultats sont attendus dès 2023.

Dès 2021, une expérimentation pilote a été lancée sur le centre INRAE Pays de la Loire : la direction et les unités souhaitaient réduire leur consommation d’énergie et les agents étaient motivés pour des actions concrètes et des efforts partagés. Du périmètre centre à celui de l’unité, une démarche structurée a été déployée. Des pistes ont été identifiées et des actions ont été amorcées. Retour d’expérience.

SENSIBILISER TOUS LES ACTEURS À LA DEMARCHE DE SOBRIÉTÉ ÉNERGÉTIQUE

Afin d’accélérer les actions menées en matière de sobriété énergétique, INRAE s’attache à sensibiliser tous les personnels aux gestes et aux usages favorisant les économies d’énergie.

Une campagne initiée courant octobre 2022 s’attache à exposer le profil de consommation énergétique de l’établissement et ses impacts, à contextualiser les enjeux et objectifs à l’échelle nationale et européenne, à expliciter la stratégie de l’établissement et les initiatives déjà engagées et, enfin, à promouvoir les écogestes énergie au travail. Au programme : un jeu sérieux, une campagne d’affichage, des moments d’échanges, des partages de bonnes pratiques…  et bien d’autres activités partagées au profit de la sobriété énergétique de l’institut.

Retour d’expérience d’un centre pilote

Dès 2021, Céline Pire-Laigle, responsable RSE du centre INRAE Pays de la Loire, a constitué une équipe énergie, rassemblant autour d’elle le responsable travaux du centre et les trois techniciens de son équipe, sous la houlette d’un comité de pilotage, à savoir le directeur des services d’appui et des membres du groupe projet national. Au sein de chacun des bâtiments du centre, une personne référente s’est portée volontaire pour participer au projet.

Deux bâtiments particulièrement énergivores ont été identifiés parmi la trentaine de bâtiments que compte le centre. Les caractéristiques de construction et d’usage des installations techniques (chauffage, ventilation, climatisation…) et scientifiques (équipements, process…) de ces bâtiments ont été inventoriées par les agents en place. À partir de là, un bureau d’études en a réalisé le diagnostic énergétique.

L’implication de tous et toutes dans la phase de recensement a permis une sensibilisation de terrain aux consommations énergétiques et une recherche de solutions pour diminuer les consommations et donc l’impact environnemental.

Des actions simples à mettre en œuvre ou rapidement bénéfiques ont été déterminées au niveau technique :

  • le remplacement des équipements vétustes par des récents, plus performants (par ex. : centrale de traitement d’air double flux) ;
  • l’optimisation du réglage des débits d’extraction d'air des sorbonnes, ces enceintes ventilées en dépression destinées à protéger les opérateurs et leurs collègues ;
  • la vérification de la bonne isolation de la tuyauterie ;
  • la cohérence entre les températures de consigne (chauffage, ventilation, climatisation) et les besoins effectifs.

Des pistes d’amélioration des pratiques utilisateurs ont été identifiées :

  • la rationalisation de l’utilisation des appareils de stérilisation des vaisselles et matériels de laboratoire en préférant des jours fixes d’utilisation plutôt qu’une mise en service à la demande ;
  • l’arrêt de chambres froides pendant la période estivale ;
  • le fonctionnement nocturne plutôt que diurne, durant l’été, des appareils de laboratoires munis de blocs thermiques pour économiser la climatisation destinée à refroidir la pièce.

Les actions techniques sont désormais intégrées au plan gros entretien-renouvellement du centre pour l’année 2022 et seront progressivement mises en œuvre. Une réunion des utilisateurs de ces bâtiments sera prochainement l’occasion d’envisager l’adaptation des températures de consigne (chauffage, ventilation, climatisation) et de discuter des pistes d’amélioration (choix des jours d’autoclavage, planning d’arrêt des chambres froides de stockage…) pour en formaliser l’usage. 

 

En savoir plus

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