Alimentation, santé globale 2 min
Des protéines artificielles en guise de vaccin
COMMUNIQUE DE PRESSE - Des scientifiques de l’EPFL et d’INRAE ont développé une nouvelle approche pour créer des protéines artificielles, dont les résultats in vivo, en tant que vaccins, s’avèrent prometteurs. Cette démarche ouvre la possibilité de concevoir des vaccins plus sûrs et plus efficaces. L'étude est publiée dans la revue Science.
Publié le 20 mai 2020
Les vaccins sont l’une des interventions les plus efficaces pour prévenir la propagation des maladies. Ils incitent le système immunitaire à produire des anticorps qui nous protègent contre les infections. Cependant, nous manquons toujours de vaccins efficaces contre de nombreux agents pathogènes importants. Lorsque les vaccins ne fonctionnent pas bien c’est bien souvent le système immunitaire qui ne produit pas le bon type d’anticorps capables de neutraliser l’agent pathogène. Dans le Laboratoire de conception de protéines et d’immuno-ingénierie de la Faculté des Sciences et Techniques de l’Ingénieur de l’EPFL, des scientifiques ont développé une stratégie pour concevoir des protéines artificielles qui indiquent très précisément au système immunitaire quels anticorps produire. Les scientifiques de INRAE ont fourni un support adapté pour présenter ces protéines artificielles au système immunitaire.
Construire des protéines comme des Lego
L’équipe de scientifiques de l’EPFL a créé des protéines artificielles à l’aide de méthodes de calcul qui n’existent pas dans la nature. Ils ont développé un algorithme de conception appelé TopoBuilder qui permet de construire virtuellement des protéines comme des Lego. Ces constructions ont elles-mêmes été greffées sur un support breveté par INRAE, des nano-anneaux formés par la nucléoprotéine du virus respiratoire syncytial, pour créer un environnement immunogénique et ainsi stimuler les réponses immunitaires.
Une maladie sans vaccin
Les chercheurs se sont concentrés sur la conception de protéines de novo qui peuvent aboutir à un vaccin contre le virus respiratoire syncytial (VRS). Le VRS provoque de graves infections pulmonaires et est l’une des principales causes d’hospitalisation des nourrissons (bronchiolite) et des personnes âgées. Mais malgré plusieurs décennies de recherche il n’existe toujours pas de vaccin ou de remède contre ce virus.
Les protéines artificielles ont été créées en laboratoire, puis testées sur des animaux. Ces constructions vaccinales ont déclenché la production d’anticorps spécifiques, par le système immunitaire, contre les points faibles du VRS. Cette étude s’avère encourageante, car elle permettra de générer des vaccins beaucoup plus précis qui induiront une fabrication d’anticorps spécifiques et fonctionnels en fonction de la maladie que l’on désire combattre.
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