Agroécologie 7 min
Projet PulvéDrone : étude sur la faisabilité de la pulvérisation par drone
Le développement actuel des drones offre de nouvelles alternatives pour la protection des cultures en fortes pentes, où les techniques actuelles sont à risque pour les opérateurs. PulvéDrone a pour objectif d’évaluer les performances techniques et environnementales des drones de pulvérisation pour alimenter la réflexion sur leur autorisation potentielle en France.
Publié le 12 février 2020
Le projet PulvéDrone vise à évaluer l’intérêt des drones pour la pulvérisation de produits de protection des plantes. Lancé en Avril 2019, le projet PulvéDrone vise à répondre aux interrogations du secteur agricole et des autorités publiques (notamment de l’ANSES) sur la maturité et les bénéfices de cette technologie de pulvérisation. La pulvérisation par drone pourrait en effet constituer une alternative aux traitements au sol dans les zones de forte pente, traitements aujourd’hui réalisés par des opérateurs au prix d’une exposition aux produits phytosanitaires et à des risques d’accidents (renversement des engins) accrus. La réglementation française s’est récemment ouverte afin de permettre la réalisation, à titre dérogatoire jusqu’en octobre 2021, des vols expérimentaux de pulvérisation par drone car du point de vue réglementaire, un traitement par drone correspond à un traitement aérien. Ces traitements ne concernent que des matières actives utilisables en agriculture biologique ou dans le cadre d’une exploitation certifiée de haute valeur environnementale, et uniquement sur parcelles de pente supérieure à 30 %. Mené au sein de l’UMT EcoTech, le projet PulvéDrone a pour objectif de fournir d’ici la fin de cette phase d’expérimentation, à la filière agricole et aux autorités, les références techniques nécessaires pour appuyer les décisions à venir sur l’utilisation des drones de pulvérisation en protection des cultures.
Il s'agira : |
(i) d’acquérir des références sur la qualité et la performance de pulvérisation permise par les drones ; (ii) d’étudier les risques de dérive de produits lors d’une pulvérisation par drone ; (iii) de vérifier en conditions opérationnelles la capacité des drones à effectuer des applications compatibles avec les objectifs de protection phytosanitaire, en tenant compte de l’organisation des chantiers et de la réglementation aérienne. |
De premiers essais au champ avec pulvérisation de traceur se sont ainsi déroulés au printemps-été 2019 avec différents opérateurs de drone et stades de végétation, en Ardèche, en Alsace ainsi que dans le Rhône. Les premiers résultats confirment la régularité du traitement et la constance des paramètres de vol des drones utilisés, permettant ainsi d’avoir des performances similaires à celles d’un pulvérisateur à dos. De premiers points d’amélioration et points clés ont pu être identifiés sur les machines : importance d’un positionnement et d’une mesure précise de l’altitude, nécessité d’embarquer des pompes suffisamment puissantes pour permettre l’utilisation de buses antidérive notamment.
Dans les mois à venir, des essais en conditions contrôlées seront réalisés sur le site INRAE de Montpellier – La Valette (sous réserve d’obtenir les autorisations de vol nécessaires) afin d’étudier les andains de pulvérisation générés sur banc de répartition, la qualité de la pulvérisation sur EvaSprayViti (vigne artificielle) ainsi que la dérive aérienne générée grâce au dispositif EoleDrift (vent artificiel). Une partie de ces travaux seront menés en mars prochain en collaboration avec Agroscope (centre de compétences de la Confédération pour la recherche agricole en Suisse). Leur venue permettra de bénéficier de leur expertise sur l’évaluation des performances agroenvironnementales des drones de pulvérisation, et l’acquisition de données sur des modèles de série. Viendra ensuite une nouvelle campagne de mesure de qualité de pulvérisation et de dérive au champ lors du retour des beaux jours.