illustration Mathieu Fauvel, de l'analyse d'images  à la compréhension de la biosphère
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Biodiversité 3 min

Mathieu Fauvel, de l'analyse d'images à la compréhension de la biosphère

Mathieu Fauvel, chargé de recherche, a rejoint l’équipe "Modélisation du fonctionnement et télédétection des surfaces continentales" du Centre d’études spatiales de la biosphère (CESBIO) pour s’épanouir dans des missions comme : le traitement des images satellitaires, l’écriture du code informatique et le travail d’accompagnement des doctorants.

Publié le 20 mai 2021

 Quel a été votre parcours avant INRAE ?

Mathieu Fauvel : « J’ai effectué des études d’ingénieur dans le traitement du signal et des images à l'École nationale supérieure d'ingénieurs électriciens de Grenoble (ENSIEG), puis j’ai poursuivi par une thèse sur le traitement d’images hyperspectrales à Grenoble en cotutelle avec l’Université d’Islande.

En 2008, j’ai intégré l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria) pour réaliser un post doctorat sur le traitement des données à grandes dimensions et les images satellitaires.
A la suite de ce post doc, j’ai travaillé comme attaché temporaire d’enseignement et de recherche puis, j’ai été recruté en 2011 en tant que maître de conférences en télédétection appliqué à l’écologie des paysages à l’INP-ENSAT de Toulouse.

Enfin, en 2018, j’ai rejoint l’équipe "Modélisation du fonctionnement et télédétection des surfaces continentales" du Centre d’études spatiales de la biosphère (CESBIO) en tant que chargé de recherche INRAE. »

Quelles sont vos missions principales ?

J'analyse des images satellitaires de paysages pour produire des connaissances sur le fonctionnement de la biosphère

M. Fauvel : « Mon travail consiste à produire des connaissances sur le fonctionnement de la biosphère continentale en analysant des images satellitaires de paysages (parcelles agricoles, prairies, forêts). Ainsi, je m’applique à développer des outils d’intelligence artificielle pour décrire le fonctionnement des surfaces étudiées à l’aide des images satellitaires. Celles-ci sont collectées tous les cinq jours, et nous permettent d’observer la phénologie (étude de l'apparition d'événements périodiques) de ces zones.

Ces outils d’analyse permettent d’extraire des données sur l’état et le fonctionnement des surfaces continentales, afin de surveiller la végétation et de suivre les évolutions à court et long terme. Une attention particulière est portée sur la mise en place d’outils permettant de cartographier la végétation à larges échelles (nationale, européenne ...)

Ce travail s’effectue dans le cadre de plusieurs projets comme le développement de l’outil Iota2, chaîne de production de cartes d'occupation des sols, outil utilisé à l’échelle nationale pour traiter ce type de données. Je travaille également sur l’un des programmes du projet Aniti, et plus précisément sur le traitement de données hétérogènes de différents satellites (mesures physiques, radars, optiques) pour extraire de l’information sur les paysages

J'anime un groupe de travail et j'encadre aussi des doctorants

En parallèle, je fais de l’animation scientifique au sein du laboratoire, j'anime un groupe de travail intitulé "Cartographie de l'état et de l'évolution des surfaces continentales".  Nous y discutons des besoins méthodologiques (méthodes de traitement) et thématiques de travail (objet d’étude : prairies, cultures…) ainsi que des projets en cours ou en préparation.

J’encadre plusieurs doctorants que j’accompagne tout au long de leur travail de recherche.
Nous travaillons aussi en équipe pour faire de la veille bibliographie, sur les dernières publications des collègues et les codes informatiques.

Enfin, plus ponctuellement, je participe à des conférences, séminaires pour présenter et valoriser notre travail, et j’essaie de me déplacer une fois de temps en temps pour me confronter à la réalité ! »

Qu’est-ce qui vous plait dans vos missions ?

Mathieu Fauvel : « Ce qui me plait, c’est l’ensemble du « cycle de production de la connaissance », partir d'un questionnement ou d’une idée, creuser la littérature et proposer une piste de recherche. Puis, réaliser le développement théorique du modèle, le valider (ou pas) dans des simulations et expériences, pour ensuite écrire un papier et valoriser les résultats dans des colloques ou séminaires. »

Quelles sont vos ambitions pour le futur ?

J'aimerais que les produits issus de la télédétection soient inclus dans les outils de gestion de l'environnement

Mathieu Fauvel : « Je souhaiterais passer mon Habilitation à Diriger les Recherches (HDR) afin de valoriser mon travail d’encadrant de jeunes chercheurs.

Dans les prochains 10 ans, je souhaiterais que les produits issus de la télédétection puissent être inclus dans les outils de gestion de l'environnement (observatoire de la biodiversité …) comme c’est le cas pour les prévisions météorologiques.
Actuellement, on utilise les données de télédétection pour observer et prédire la météo quotidiennement, mais les données de la télédétection pour l'environnement ne sont pas encore exploitées au mieux, on est beaucoup sur du cas par cas. Il nous faut donc créer des observatoires avec un réel couplage entre terrain et télédétection pour gérer les variables environnementales. »

Avez-vous des missions transversales ?

M. Fauvel : « Oui, je fais partie d’un groupe d’animation sur la cartographie des surfaces continentales réunissant développeurs et agents sur le terrain, afin de développer des méthodes de travail permettant de répondre aux besoins sur le terrain en fonction de nos capacités et favoriser la communication entre ces deux entités.
Je suis également éditeur associé à la revue scientifique IEEE Transactions on Geoscience and Remote Sensing.  Enfin, je suis le correspondant CESBIO des usagers de la cantine. »

Et en dehors du bureau ?

Mathieu Fauvel : « Je profite de mon temps libre pour être en famille, faire des activités avec mes deux enfants et j’évite au maximum l’ordinateur.
En semaine, je vais aussi courir pendant ma pause entre 12 et 14h. »

Service communication INRAE Occitanie-Toulouse Rédacteur

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Mathieu Fauvel chargé de rechercheCentre d'Etudes Spatiales de la BIOsphère (CESBIO) (UT3 Paul Sabatier-CNES-CNRS-IDR-INRAE)

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