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INRAE et ses partenaires nord-américains renforcent leurs collaborations scientifiques et institutionnelles

Philippe Mauguin, président-directeur général INRAE, et Jean-François Soussana, vice-président à l’international, se sont rendus au Canada et aux États-Unis du 31 mai au 7 juin 2023. Ils y ont rencontré des partenaires clés de l’institut, afin de structurer les nombreuses collaborations scientifiques existantes avec l’université Laval, l’université Mc Gill, le Fonds de recherche du Québec et la Michigan State University. Retour sur les moments forts de cette visite.

Publié le 06 juin 2023

illustration INRAE et ses partenaires nord-américains renforcent leurs collaborations scientifiques et institutionnelles
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De nouvelles avancées pour le partenariat d’excellence avec l’université Laval

Le déplacement au Canada du PDG d’INRAE a permis de renouveler l’accord-cadre entre INRAE et l’université Laval au Québec pour la période 2023-2027, et de signer la création du Laboratoire international associé pour la nutrition des animaux d’élevage et la modélisation pour des systèmes alimentaires durables (LIA Nutri-Mod). Associant l’université Laval et AgroParisTech, ce LIA est porté par le département PHASE d’INRAE.

Ce partenariat clé pour INRAE repose sur des relations historiques de confiance et de qualité, appelées à s’intensifier. Au Canada, l’université Laval est le premier partenaire de copublications pour INRAE, sur des thématiques variées. Les collaborations se sont structurées et comptent désormais 2 LIA et 3 réseaux internationaux de recherche (2RI) portant sur l’impact de la nutrition sur la santé mentale, la qualité des produits laitiers et les produits forestiers. Des experts de l’université Laval sont également impliqués dans 2 futurs Programmes prioritaires internationaux portant sur l’agroforesterie pour l’adaptation au changement climatique et sur la protection agroécologique des cultures.

La signature du nouvel accord-cadre fait suite à celui signé entre Irstea et l’université Laval, poursuivi par INRAE en 2020. Il est l’occasion d’élargir le précédent périmètre scientifique à des thématiques portées par INRAE et aux nouvelles orientations en cours à l’université Laval.

Cérémonie de signature entre INRAE et l'Université Laval

Le nouveau LIA Nutri-Mod, coordonné par Agnès Narcy (INRAE) et Marie-Pierre Létourneau-Montminy (FSAA à l’U. Laval), est le fruit d’une aventure humaine entre les deux porteuses du projet. « Nous nous sommes rencontrées en 2007, Marie-Pierre faisait sa thèse à INRAE. De retour au Canada, elle a obtenu une chaire de recherche à l’université Laval en 2013 et nous avons poursuivi cette collaboration autour de l’alimentation minérale », explique Agnès Narcy. Celle-ci s’est progressivement étendue et a donné lieu à un réseau de chercheurs aboutissant à plusieurs cotutelles de thèse, des mobilités scientifiques et des collaborations de recherche. Ces échanges ont permis de copublier plus de 20 articles originaux.

 

Ce LIA vise à renforcer la dynamique de production de connaissances sur les systèmes d’alimentation des animaux monogastriques, dans le but d’améliorer la durabilité des élevages tant en Europe qu’au Canada. Il répond aux enjeux partagés de nos deux pays sur l’élevage en contribuant au développement de stratégies innovantes d’alimentation des animaux et en intégrant les exigences environnementales. Celles-ci concernent en premier lieu la gestion des ressources naturelles, mais aussi les enjeux de santé et de bien-être animal ainsi que l’efficacité économique.

 

Une des originalités de leur démarche est d’intégrer la connaissance fondamentale dans des modèles pour développer des outils permettant d’évaluer l’impact des stratégies multicritères. Cette combinaison des connaissances fondamentales à des outils d’aide à la décision permet d’apporter des solutions concrètes aux acteurs sur le terrain.

« Nous voyons dans ce LIA l’opportunité d’officialiser cette belle collaboration qui est à la fois fluide et complémentaire. Cela nous encourage à poursuivre nos efforts et potentialise notre recherche qui revêt un intérêt particulier en termes de production de connaissances ainsi que pour les professionnels de l’alimentation animale et plus globalement pour tous les acteurs des filières animales concernées. », Agnès Narcy. La formation bidiplômante proposée dans le cadre de cotutelles de thèses de ce LIA devrait aussi favoriser l’attractivité internationale auprès d’étudiants.

Communiqué de presse

Cette visite a également permis de faire le point sur des collaborations scientifiques déjà engagées

La venue de la délégation INRAE à l’université Laval aura aussi permis de visiter les 3 facultés de l’université (sylviculture, pharmacie et agriculture) et l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF), avec lesquelles des collaborations structurées existent déjà.

Visite de l'INAF, unité de complexe alimentaire

« Les coopérations entre l’université Laval et INRAE se situent au meilleur niveau mondial et seront source d’innovations dans des domaines aussi variés que l’élevage laitier, la nutrition préventive et la forêt. »

Philippe Mauguin

 

  • Le réseau international de recherche (2RI) FORWARD sur la transition écologique et systèmes forêt-bois associe 5 autres partenaires francocanadiens : Bordeaux Sciences Agro, l’université de Bordeaux, l’Institut technologique forêt cellulose bois‐construction ameublement, le Service canadien des forêts (Ressources naturelles Canada) et FPINNOVATIONS. Signé en 2022, il vise notamment à soutenir l’innovation de pointe en vue d’accompagner le secteur forestier dans la mise en place d’initiatives majeures d’atténuation et d’adaptation aux changements globaux.
  • Le LIA OptiNutriBrain sur la nutrition en lien avec la santé du cerveau a été le premier LIA lancé à INRAE. Signé en 2014 avec l’université de Bordeaux, Bordeaux INP et l’université Laval, il a pour objectif de définir une nutrition optimisée pour le fonctionnement cérébral tout au long de la vie afin de protéger du développement de pathologies neuropsychiatriques et neurodégénératives.
  • Le réseau Food4BrainHealth « Nutrition et santé cérébrale : de la biologie prédictive à la prévention et au traitement des maladies » permet d’étendre cette coopération à 13 prestigieux partenaires institutionnels français et canadiens.
  • Le 2RI Galactinnov implique 10 unités et équipes de recherche INRAE ainsi que 4 universités québécoises, regroupées au sein du regroupement Op+lait pour structurer une collaboration au service d’une production laitière de qualité dans le respect de l’environnement, du bien-être et de la santé animale et humaine. L’organisation de symposiums, le développement de mobilités et d’échanges entre laboratoires sont déjà en cours. En 2022, 3 projets notables ont été soutenus par Galactinnov. Le premier porte sur l’étude des déterminants de l’enrichissement en vitamines B des produits laitiers, le deuxième sur les approches microbiennes de prévention des infections intramammaires bovines, et le troisième sur la gestion durable de la santé animale et du bien-être des animaux liée à l’accès à l’extérieur des vaches.

 

L’université McGill est également partie prenante des 2RI Galactinov et Food4BrainHealth, et est le 3e partenaire de copublications pour INRAE au Canada. Les échanges ont permis d’explorer les bases d’un développement des collaborations autour de la traçabilité alimentaire, des sols et des écosystèmes environnementaux, du biocontrôle et de la prévention des zoonoses. McGill est par ailleurs membre de l’initiative internationale PREZODE.

En savoir plus sur PREZODE

Rencontre avec l'université McGill

Un laboratoire international associé concrétise la collaboration avec la Michigan State University

Un nouveau LIA sur les mécanismes moléculaires de l’adaptation au changement climatique de la nutrition minérale des plantes (IN-COMBI) a été signé lors de la visite de Jean-François Soussana à la Michigan State University (MSU). Cela concrétise la dynamique engagée en octobre 2022 au travers de la lettre d’intention entre la MSU et INRAE, reconnaissant le potentiel de collaboration existant. Un accord-cadre de collaboration sera préparé à l’automne 2023.

Visite de la Michigan State University et des laboratoires du département Plant and Microbial Science (PSM) du College of Agriculture and Natural Resources

« Plus ancienne université agricole aux États-Unis, la MSU constitue un partenaire important. Plusieurs domaines de collaboration ont été discutés, concernant notamment les sciences du végétal et la santé des sols. »

Jean-François Soussana

Porté par le département BAP à INRAE, le LIA IN-COMBI associe l’Institut Agro de Montpellier et l’université de Montpellier, à l’initiative de Benoît Lacombe et Sandrine Ruffel (INRAE, unité IPSiM) et Hatem Rouached (MSU) qui collaborent depuis longtemps ensemble. Il prévoit l’étude de l’interaction des éléments nutritionnels des plantes en réponse au changement climatique. À l’origine, une démarche visant à dépasser une organisation de la recherche où chacun des nutriments était étudié individuellement. « À INRAE il y avait des équipes pour chaque nutriment, mais on savait que tous ces éléments interagissaient entre eux pour créer des propriétés émergentes. Il est donc très intéressant de travailler avec le département Plant Soil and Microbial Science à la MSU qui a une approche davantage pluridisciplinaire », explique Benoît Lacombe. Une volonté de collaborer qui s’explique aussi pour les équipes de la MSU par la grande qualité de la formation des étudiants en France et de la formation par la recherche.

Ce LIA est l’occasion de formaliser et de maintenir dans le temps cette collaboration qui répond aux attentes sociétales liées aux changements climatiques et aux défis environnementaux. Au cœur de cette démarche : l’enseignement et la formation, grâce à des échanges et des mobilités de chercheurs et de doctorants dans cet accord qui implique aussi l’Institut Agro et l’université de Montpellier. Des interventions de chercheurs de la MSU dans des formations en France sont déjà prévues dans le cadre du LIA. Il devrait également permettre d’accéder à davantage de financements pour la recherche.

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