Agroécologie Temps de lecture 4 min
Co-Click’eau ou comment imaginer collectivement l'agriculture de demain sur des territoires
Co-click’eau est une démarche participative qui permet aux acteurs d’un territoire d’explorer collectivement des scénarios prospectifs d’évolution des pratiques agricoles, en évaluant leurs conséquences sur l’environnement, la rentabilité ou encore le temps de travail. Elle peut être mobilisée dans les aires de captage d’eau potable et tous les territoires où l’évolution de l’agriculture est en discussion.
Publié le 16 mars 2021

Principe de la démarche
La démarche Co-click’eau a été conçue en 2010 par l’UMR Agronomie (INRAE - AgroParisTech) – Université Paris Saclay, de Grignon. Sa mise au point s’est inscrite dans le cadre de l’Action 21 du Plan Ecophyto, piloté par le ministère de la transition écologique.
Cette démarche participative a d’abord été conçue et mobilisée dans un contexte de préservation de la qualité de l’eau dans les Aires d’Alimentation de Captages (AAC). Déjà mise en œuvre sur une quinzaine de territoires, elle peut s’appliquer à tous les territoires qui souhaitent réfléchir collectivement à l’évolution des pratiques agricoles.
La mise en oeuvre de Co-click’eau se déroule sur une période comprise entre 4 à 18 mois et nécessite de réaliser 2 à 6 ateliers selon le parcours de mise en oeuvre choisi.
La démarche consiste dans un premier temps à décrire les situations culturales d’un territoire et leurs performances environnementales et socio-économiques. Ces situations culturales correspondent à des pratiques culturales types, décrites par culture, mode de conduite et grandes zones à l’échelle du territoire en question.
- Une zone est un sous-ensemble homogène du territoire, en termes de type de sol ou d’orientation technico-économique des exploitations (élevage, viticulture, grandes cultures, etc.) ;
- Les cultures à décrire sont celles qui sont déjà cultivées sur le territoire, voire d’éventuelles cultures de diversification qui pourraient être introduites ;
- Les modes de conduite correspondent à l’ensemble des pratiques qui caractérisent une manière de cultiver : par exemple, agriculture biologique, raisonnée, etc. Ces modes peuvent être déjà mis en oeuvre sur le territoire ou pourraient se développer dans le futur.
Ces informations sont synthétisées sous la forme d’une base de données appelée « matrice technique », qui constitue le paramétrage de base pour la simulation de scénarios.
Une fois cette première étape accomplie, les acteurs locaux peuvent explorer des scénarios qui tiennent compte de leurs objectifs respectifs.
Un outil de simulation est disponible sur coclickeau.fr, pour illustrer les conséquences des scénarios imaginés sur l’environnement, la rentabilité ou encore le temps de travail. Chaque scénario précise l’assolement des conduites culturales et une estimation de leurs impacts à l’échelle du territoire. Les objectifs saisis dans le simulateur sont ajustés au fur et à mesure jusqu’à identifier le scénario qui convient le mieux aux attentes du collectif d’acteurs. Le scénario retenu peut servir de base pour élaborer un programme d’actions, par exemple sur une AAC, sur le volet des pollutions diffuses d’origine agricole.
Des ressources disponibles
La démarche est documentée par des guides méthodologiques, qui permettent d’aider les animateurs de territoires à mettre en oeuvre et animer Co-click’eau. Ces documents sont disponibles sur coclickeau.fr.
INRAE propose aussi des formations de 2 jours, à Paris ou délocalisées. Elles s’adressent à un public diversifié : animateurs des collectivités territoriales, services de l’état, bureaux d’études, etc. INRAE peut également apporter un appui pour la caractérisation des situations culturales, la conception d’une stratégie de concertation autour de Co-click’eau ou encore le choix des techniques d’animation d’ateliers.