Christelle Desvernes, médecin de prévention par passion

Médecin... un intérêt qui nait très tôt chez Christelle Desvernes. Le baccalauréat en poche, Christelle s’engage donc en toute logique dans des études de médecine. Elle y consacrera pas moins d’une décennie, obtenant successivement et parmi d’autres, un diplôme de docteur en médecine et un diplôme d’études spécialisées en médecine du travail.

Au service des entreprises

Au sortir de ses études, Christelle rejoint un grand service inter-entreprises parisien de médecine du travail. Durant 20 ans, elle va alors prendre en charge la surveillance de salariés d’horizons très divers - santé, automobile, bâtiment, transports, services à la personne… apprenant beaucoup grâce à cette collectivité aux risques variés.

Mais la législation évolue et C. Desvernes doit augmenter peu à peu son rayon d’interventions. « Je passais mon temps en voiture » soupire-t-elle. Un sentiment de lassitude, l’impression d’une motivation qui s’étiole… Christelle regarde alors ailleurs et pose finalement sa candidature à l’Inra, qui deviendra quelques temps plus tard INRAE.

INRAE, pour une grande diversité de personnes, d'activités et de risques

Fin 2019, Christelle signe un contrat avec l’Institut dont elle devient alors salariée. Une pratique de recrutement qu’INRAE privilégie plutôt que, comme ce fut l’usage auparavant, de déléguer la médecine préventive à des associations ou prestataires extérieurs dédiés.

Le service de médecine préventive de Centre a pour mission de prévenir toute altération de la santé des agents du fait de leur présence au travail.
Il conduit les actions de santé au travail, dans le but de préserver la santé physique et mentale des travailleurs tout au long de leur parcours professionnel.
Article 10 du décret n°82-453 du 28 mai 1982 modifié

Médecin de prévention, Christelle est épaulée, dans son quotidien, par une équipe soudée de deux infirmières spécialisées en santé au travail et de trois assistantes administratives, pour s’occuper de la santé, physique et mentale, au travail de quelques 1 500 personnels des deux centres INRAE franciliens. Elle travaille également en lien étroit avec ses collègues INRAE des domaines de la prévention, du handicap, de l’orientation professionnelle ou du secteur social. Son fil rouge, le maintien dans l’emploi. Un leitmotiv que C. Desvernes décline avec ses collègues en veillant à mettre en place des conditions de travail adaptées à toutes les situations quand celles-ci, au gré des évènements de la vie, le nécessitent - horaires, matériel ergonomique, transports et autres aménagements. 

En pratique, C. Desvernes passe les 2/3 de son temps à assurer le suivi médical des personnels INRAE, à l’affut notamment des troubles musculo-squelettiques, liés par exemple, au pipetage ou au travail sous sorbonne de laboratoire.
Le reste de son temps, que l’on qualifie de tiers temps, Christelle le consacre aux tâches de prévention et de conseil à l’employeur. Cela va de la visite des unités pour en étudier les postes de travail à sa participation à de nombreux conseils et instances tels que la Mission des ressources humaines de Versailles, la Gestion des ressources humaines de proximité de Jouy-en-Josas – Antony ou le Conseil hygiène et sécurité au travail des deux centres franciliens.

Alors qu'elle avouait s’intéresser, jusque-là, peu aux plantes et connaître le monde animal essentiellement au travers des vétérinaires croisés dans son cabinet inter-entreprises, Christelle Desvernes « en apprend ici tous les jours » comme elle aime à le répéter.

 « J’ai accès à toutes les unités, je découvre toutes les activités dans le cadre des études de poste. Juste en traversant la route, les univers sont différents. Alors quand on change de centre… ».
Sexage du poisson zèbre à Jouy-en-Josas, battage des céréales à Versailles… elle parle avec enthousiasme du quotidien des personnels INRAE.
« Ce que je trouve génial, c’est aussi, par exemple, de voir, dans la même matinée, comment on assoit un mouton, puis comment on s’habille pour passer dans un laboratoire P3 ! » détaille C. Desvernes, enjouée.

Vous avez dit Covid ?

Mars 2020, le quotidien de Christelle Desvernes a été vite rattrapé par ce qui va devenir une pandémie et dont le responsable est le virus Sars-CoV2.
Confinement, gestes barrières ou encore règles de distanciation… à l’image de l’Institut qui a immédiatement mis en place une continuité de service, Christelle et son équipe ont dû s’adapter et vite. « Il a fallu tout ré-inventer, et notamment tout passer au numérique, informatiser la fiche de visite, coupler la prise de rendez-vous avec la messagerie électronique, passer à la téléconsultation... » Il était aussi essentiel de contacter les gens pour les écouter, les rassurer et voir notamment si leurs conditions de travail étaient bien compatibles avec leur état de santé. Tout cela sans oublier la rédaction de nouveaux protocoles et documents à laquelle se sont attelées Christelle et son équipe.

Début mai, libérées, délivrées…. Ces dames ont eu à cœur de reprendre très rapidement leurs activités sur site pour être, entres autres, au plus près de ceux qui revenaient sur leurs lieux de travail.

Nous nous devons d’être toujours très réactives

Un an plus tard, celle qui dit avoir « besoins de contacts humains au quotidien » se réjouit de ne plus être en télétravail. Ses activités ont évolué avec la crise sanitaire : récemment, 50 personnes éligibles à la vaccination anti-Covid ont été vaccinées par ses soins.
Aujourd’hui, la Covid-19 est toujours là et la volontaire qu’elle est, suit avec intérêt les ajustements de chaque jour, prête à s’adapter. 

Et demain ?

Christelle Desvernes se plait dans son travail, à l’aise avec chacun : son équipe dont elle parle avec enthousiasme, ses collègues avec qui elle travaille main dans la main, façon pluridisciplinaire, la hiérarchie et les instances qui sont des éléments déterminants de la prévention. Chaque jour qui passe est l’occasion pour elle d’apprécier la diversité des situations et donc des risques, de mesurer la passion des gens qu’elle côtoie, pour leurs métiers. Si elle concède qu’elle a « encore énormément de choses à voir et à découvrir », Christelle avoue être loin de s’ennuyer : en ligne de mire, la collection de plaquette de prévention qu’elle entend bien continuer d’enrichir ou encore les prélèvements et mesures qu’elle souhaite mettre en œuvre de façon systématique dans les unités.