Agroécologie 2 min

Le carpocapse des pommes fait de la résistance !

Face à certains ravageurs de cultures, les pesticides chimiques peuvent être remplacés par des alternatives plus respectueuses de l'environnement, comme l'utilisation de micro-organismes bénéfiques. Cependant, cette solution peut se heurter à l'émergence d'insectes résistants. Une récente étude sur le carpocapse des pommes, publiée dans la revue Entomologia Generalis, permet de mieux comprendre ces mécanismes de résistance à des produits de biocontrôle afin de développer des solutions efficaces et durables.

Publié le 29 mars 2024

illustration Le carpocapse des pommes fait de la résistance !
© INRAE, Myriam Siegwart

Afin d’en limiter l’impact sur l’environnement, les pesticides chimiques peuvent être remplacés par des moyens de biocontrôle, comme les produits à base de granulovirus (CpGV-M), pour lutter efficacement contre les ravageurs, tels que le carpocapse des pommes (Cydia pomonella), en pomiculture. Utilisé en France depuis les années 90 pour lutter contre cet insecte lépidoptère, dont la larve se développe à l'intérieur du fruit, ces produits sont devenus moins efficaces au fil du temps avec l’émergence de populations d’insectes résistants. 

Face à cette situation complexe, la recherche s’est mobilisée afin de comprendre les mécanismes de résistance qui s’opèrent chez le carpocapse des pommes. Ainsi une équipe de recherche INRAE de l’unité Plantes et Systèmes Horticoles (PSH) à Avignon a mené une étude génétique qui a révélé huit régions du génome de l’insecte fortement associées à la résistance à CpGV-M, mettant en lumière trois gènes candidats impliqués dans les voies immunitaires chez les lépidoptères. Ces récentes découvertes parues dans la revue Entomologia Genralis offrent des pistes prometteuses afin de mieux comprendre, détecter et surtout contourner cette résistance du carpocapse des pommes.

En collaboration avec leur partenaire industriel, les chercheurs avignonnais s’intéressent de près aux interactions insecte-virus et explorent des solutions innovantes, comme l'utilisation de coopération entre virus pour surmonter ces résistances et protéger ainsi les cultures tout en préservant l'environnement.

Référence
Jérôme Olivares, Myriam Siegwart, Mathieu Gautier, Sandrine Maugin, Léa Gingueneau, et al. Genetic basis of codling moth (Cydia pomonella) resistance to the original isolate of C. pomonella Granulovirus (CpGV-M). Entomologia Generalis, 2023, 43 (3), pp.649-658. https://dx.doi.org/10.1127/entomologia/2023/2052, https://hal.inrae.fr/hal-04224150

Arnaud RidelRédacteurDépartement Santé des Plantes et Environnement

Contacts

Myriam Siegwart IngénieurePlantes et Systèmes Horticoles (PSH)

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