Agroécologie 2 min

Améliorer la durabilité de la production porcine

En améliorant à la fois le choix génétique et la nutrition des porcs, une équipe du laboratoire Génétique physiologie et systèmes d'élevage (GenPhySE) du centre INRAE Occitanie-Toulouse montre qu’il est possible de réduire l’impact environnemental de leur élevage.

Publié le 30 septembre 2021

illustration Améliorer la durabilité de la production porcine
© INRAE

Comme activité de production, l’élevage de porcs contribue aux pollutions environnementales et au changement climatique. La production de l’alimentation des animaux utilise beaucoup de terres arables. Pour réduire ces impacts, un levier important est d’améliorer l’efficacité alimentaire des animaux, c’est-à-dire qu’ils aient besoin de moins d’aliment pour assurer leur gain de poids. Ce gain d’efficacité peut se faire soit par la génétique, en sélectionnant les animaux plus efficaces pour devenir des reproducteurs ; soit par la nutrition, en ajustant au mieux les rations et le choix des aliments aux besoins des animaux. Ces besoins varient selon l’âge et le type génétique des animaux. Certains types de ressources alimentaires ne permettent pas aux animaux les plus efficaces d’exprimer au mieux leur potentiel de croissance.

« Nos travaux montrent qu’en combinant génétique et nutrition, il est possible de réduire notablement les impacts environnementaux et de faire évoluer les systèmes de production porcine vers plus de durabilité. » Hélène Gilbert, directrice de recherche au laboratoire GenPhySE (tutelle INRAE/école nationale vétérinaire de Toulouse/Institut national polytechnique de Toulouse)

 

Alléger l’empreinte écologique

En modélisant les élevages, leurs intrants (aliment, énergie…) et leurs productions (porcs, lisier…) sous les angles environnementaux et économiques, les chercheurs ont quantifié les impacts de différents scénarios de sélection et d’élevage, pour trouver ceux qui optimisent le résultat économique tout en réduisant les désavantages écologiques. Par exemple, avec un aliment à moindre coût, la lignée des animaux les plus efficaces avait un impact environnemental réduit de 7 % et une meilleure efficacité économique. Avec des aliments à moindre impact environnemental ou combinant les deux critères, moindre coût et moindre impact, l’avantage environnemental était réduit, respectivement de 4,9 et 4,3 %. L’aliment combinant ces deux critères permet d’atteindre une efficacité économique similaire pour les lignées les plus et les moins efficaces.

Pouvoir anticiper les liens entre performances et impacts environnementaux et économiques permet d’anticiper les stratégies de sélection à mettre en place pour diminuer les impacts négatifs et améliorer la durabilité de cette filière.

« L’utilisation combinée de la génétique et de la nutrition permet donc, par l’ajustement des rations alimentaires aux besoins, de compenser partiellement ou en totalité les désavantages génétiques des animaux les moins efficaces. » Hélène Gilbert

 

Ces premiers résultats ouvrent des perspectives intéressantes pour orienter les choix de sélection et de conduite alimentaire vers des systèmes de production plus durables en intégrant aux aspects économiques des paramètres environnementaux. Ils permettent aussi d’envisager de mieux valoriser des ressources de moindre qualité nutritionnelle mais à impact environnemental réduit, comme des coproduits d’industrie, pour nourrir les porcs les moins efficaces.

 

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