Alimentation, santé globale Temps de lecture 3 min
Des taxes pour garder la santé
Comment limiter la consommation de boissons sucrées ? Un piste : taxer les sodas et autres boissons sucrées.
Publié le 23 novembre 2020

Pour lutter contre les boissons sucrées, dont on connait les effets nocifs sur la santé, une quarantaine de pays, dont la France, a choisi la voie de la fiscalité. Généralement, la stratégie a payé : les taxes ont bien réduit la soif des consommateurs pour ces boissons. Mais les économistes d’INRAE de l’École d’économie de Paris et du laboratoire ALISS d’Ivry-sur-Seine ont voulu en savoir plus et comprendre en détail le fonctionnement de ces taxes. Ils se sont intéressés pour cela au cas français. Première observation : la taxe s’est traduite par une hausse du prix de vente. Pour les marques leaders, 20 % environ de la taxe ont été transférés au prix de vente. Pour les marques de distributeur (les sodas vendus sous le nom d’un supermarché) ainsi que pour les marques plus modestes, cette hausse a été plus prononcée : 60 % de la taxe est passée dans le prix. La réduction observée de la consommation, en particulier chez les ménages défavorisés, s’explique en partie par cette hausse des prix. Mais il y a aussi une autre raison.
Taxes : faire réagir le consommateur et le producteur
Taxer l’alcool, les cigarettes ou les sodas est un signal fort qui parle à tout le monde : il montre que l’État a identifié ce produit comme nocif. Ainsi, le coup de projecteur lors de la mise en place de la taxe a servi à informer les citoyens sur l’impact santé des boissons sucrées. Au-delà de leurs impacts sur les prix et la consommation, les taxes peuvent également faire réagir les producteurs. Ainsi, les marques leaders ont diversifié leur offre en boostant leurs lignes « light » « 0 % de sucre ajouté », ainsi que des produits alternatifs comme les thés glacés. Suite à la réforme de la taxe SODA en 2018, qui indexe le montant de la taxe sur le contenu en sucre, certaines marques plus modestes ont reformulé leurs boissons afin de réduire leur contenu en sucre et gagner en compétitivité. Ceci illustre le double impact des taxes nutritionnelles : elles réduisent la consommation et améliorent la qualité de l’offre.