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Le prix Jeunes Talents France L’Oréal-UNESCO « Pour les Femmes et la Science » récompense Young-Kyoung Park, biotechnologiste
Young-Kyoung Park, post-doctorante fait partie des lauréates de l'édition 2021 pour ses recherches sur « le développement de la levure via l’ingénierie métabolique pour la production d’huiles microbiennes comme alternatives aux combustibles fossiles ». Elle est accueillie à l’Institut Micalis, une unité de recherche qui associe INRAE, AgroParisTech et l’université Paris-Saclay.
Publié le 07 octobre 2021
Dans quel domaine des biotechnologies êtes-vous spécialisée ?
L'épuisement des « énergies fossiles » et la « nourriture pour tous » font partie des préoccupations majeures de notre temps. Dans ce contexte, la recherche d’énergie renouvelable et d'alternatives à la pétrochimie sans toutefois être en compétition avec l’alimentation, devient une priorité. Je m’intéresse à la bioproduction : la production de molécules biologiques par des systèmes vivants. Ce type de production durable et écologique peut être appliqué à divers procédés industriels (pharmaceutiques, alimentaires, cosmétiques, chimiques...).
Après des études de biotechnologie en Corée du Sud, à l’Université nationale de Séoul, j’ai fait mon doctorat en France à INRAE dans l’équipe Biologie intégrative du métabolisme lipidique microbien BIMlip, au sein du pôle Microbiologie des systèmes et de synthèse de l’Institut Micalis. Les huiles microbiennes sont considérées comme des alternatives prometteuses aux combustibles fossiles qui suscitent de plus en plus de préoccupations environnementales et énergétiques. Les acides gras à chaîne impaires (AGI), un type de lipide inhabituel, sont des composés d’intérêt ayant diverses applications biotechnologiques.
Quelle nouveauté vos recherches apportent-elles ?
Mon travail porte sur les microorganismes, en particulier la levure oléagineuse Yarrowia lipolytica : elle redessine et reconstruit les voies de métabolique de Yarrowia lipolytica pour lui permettre de produire des acides gras spécifiques aux applications multiples.
Au cours de ma thèse, soutenue en 2020, j’ai construit de nouvelles « usines cellulaires» capables de produire de grande quantité d’AGI par ingénierie du métabolisme lipidique de la levure Y. lipolytica. Actuellement intégrée à l’Institut Micalis, je travaille sur la production de biomolécules à plus haute valeur ajoutée, dans une approche multidisciplinaire pour « Développer la levure via l’ingénierie métabolique pour la production d’huiles microbiennes comme alternatives aux combustibles fossiles ».
Quels sont vos projets ?
J’ai des objectifs scientifiques de haut niveau, mais également des ambitions sociétales dans les domaines de la biotechnologie et de la bioéconomie circulaire en participant à deux projets de recherche. Je souhaite poursuivre le développement de souches productrices d’acides gras de chaine impaires. Je participe au projet YaliOL - L’oléochimie à partir d’huile de Y. lipolytica riche en acide gras à chaîne impaire (en anglais, Y. lipolytica oleochemicals based on odd chain fatty acids). Je suis aussi impliquée dans la supervision du projet Val2O - Valorisation des déchets alimentaires et organiques optimisée, pour la valorisation des déchets alimentaires et organiques (DAO), vers une voie alternative au compostage ou méthanisation (Biogaz), consistant en une fermentation anaérobie des DAO pour la production d'acides gras volatils (AGVs). Ces AGVs sont transformés par fermentation avec la levure Y. lipolytica en biomolécules à plus haute valeur ajoutée.
Comment la bourse Jeune Talents France L'Oréal‐UNESCO va-t-elle vous aider à poursuivre vos projets de recherche ?
J’ai l’ambition de contribuer à bâtir une bioéconomie circulaire, pour les générations futures.
Cette dotation va me permettre de renforcer mon réseau de collaboration afin de développer mes « usines cellulaires » pour la bioproduction de ces acides gras et de tester certaines applications pour l’oléochimie.
Elle va aussi me donner la possibilité de déployer des réseaux de collaboration pour mettre enoeuvre des approches dans le domaine médical et dans ceux des plastiques biodégradables à partir de source de carbone renouvelable.
L’objectif est d'accélérer l'industrialisation de la production microbienne d'AGI et de biomolécules à plus haute valeur ajoutée pour la biotechnologie et la bio-économie.
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