Agroécologie 2 min

OPTIMA : un projet participatif sur l’adaptation des plantes à leur environnement

Une équipe du Laboratoire Interactions Plantes Micro-organismes (INRAE-CNRS) d’Occitanie-Toulouse, a lancé une expérience participative dans 11 départements du Sud-Ouest (Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Gers, Lot, Tarn, Tarn-et-Garonne, Ariège, Aveyron, Aude, Pyrénées Orientales, Lot-et-Garonne). Elle vise à définir une carte génétique de l’adaptation de la plante modèle Arabidopsis thaliana à son environnement (sol, microbiote, climat).

Publié le 03 décembre 2018

illustration OPTIMA : un projet participatif sur l’adaptation des plantes à leur environnement
© INRAE

On trouve dans la littérature scientifique de très nombreuses recherches sur les capacités d’adaptation des plantes à un environnement changeant. Les stratégies employées par les plantes pour répondre à un changement environnemental sont au nombre de trois : la migration, la plasticité phénotypique ou la sélection génétique. Mais les études menées se sont essentiellement intéressées aux variations environnementales d’un point de vue climatique. Or, l’environnement de la plante est beaucoup plus complexe. Il est aussi composé du sol et de son microbiote.

C’est à l’ensemble de ces composantes écologiques qu’a décidé de s’intéresser une équipe du Laboratoire Interactions Plantes-Microorganismes (INRAE-CNRS) en prenant l’exemple de la plante Arabidopsis thaliana, plante modèle en biologie moléculaire mais avant tout une plante sauvage présente dans toute la zone identifiée. En effet, à partir de missions de terrain dans cette région, l’équipe du LIPM a observé qu’A. thaliana pouvait vivre dans des habitats très contrastés (prairies permanentes, murs, fossés, champs cultivées, parking…) et s’est posée les questions suivantes : à quelle composante écologique est adaptée A. thaliana ? et quelles sont les gènes permettant cette adaptation ?

L’objectif principal du projet OPTIMA est donc d’établir une carte génomique de l’adaptation locale d’Arabidopsis thaliana au climat, aux propriétés agronomiques du sol et au microbiote du sol. Financé par le labex TULIP, ce projet doté de 88 000 euros est actuellement en cours et s’étendra sur deux années.

Inspirés d’expériences passées et afin d’obtenir une grande variété de données, ils ont eu l’idée de lancer un projet participatif pour mener à bien ce projet, en faisant appel à des particuliers ayant un jardin. Ce type d’expérience est complexe car les lieux d’expérimentations sont multipliés mais les résultats potentiels sont très intéressants.

Concrètement, pour réaliser cette expérience, 168 populations sauvages de cette plante ont été récoltées. Toutes ces populations ont été caractérisées pour leur environnement climatique, les propriétés agronomiques du sol, le microbiote du sol mais aussi au niveau de leur génome. Trois lignées de chaque population ont été semées puis transplantées au mois de novembre dans des environnements différents (cour gravillonnée, potager, prairie permanente, verger…), chez des particuliers volontaires (45 au total). Ceux-ci, parmi lesquelles figure un établissement scolaire et le Conservatoire Botanique de Bagnères-de-Bigorre, devront photographier régulièrement les plantes pour estimer la survie des plantes au cours de l’hiver mais aussi la vitesse de croissance de celles qui auront survécu. Au total ce ne sont pas moins de 56 parcelles qui sont en cours d’utilisation, couvrant non seulement l’entière étendue géographique des 168 populations, mais aussi d’autres régions géographiques.

Les résultats issus de ce projet collaboratif sont attendus d’ici l’été 2019 et devrait nous en apprendre plus sur l’adaptation des plantes sauvages aux changements globaux en cours.

Contacts

Fabrice ROUX Directeur de rechercheLaboratoire des Interactions Plantes Micro organismes (LIPM)

Le centre

En savoir plus

Agroécologie

Isabelle Cousin : Le sol, de la motte au climat

Isabelle Cousin, directrice de l’unité de recherche Science du Sol de l’Inra Val de Loire, reçoit le prix de la fondation Xavier-Bernard pour ses recherches sur la structure des sols, leurs propriétés et leurs fonctions hydriques, ainsi que pour ses collaborations avec le développement agricole, et leurs applications à une gestion durable et efficiente de l’eau pour la production agricole et l’environnement.

19 décembre 2019

Société et territoires

TATA-BOX : une boîte à outils pour accompagner la transition agroécologique

TATA-BOX est un projet de recherche de 4 ans, financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR). Arrivé à son terme fin 2017, il a développé des méthodes et outils permettant aux acteurs locaux de concevoir une transition agroécologique à l’échelle locale. Pour retranscrire les étapes-clé du dispositif, un support original a été choisi : la bande-dessinée.

27 mars 2024

Changement climatique et risques

Relier les processus de la sécheresse et du feu

Le réchauffement climatique accroît les risques de sécheresse et d’incendie pour les forêts françaises. L’adaptation à ces risques passe par la prévision du danger d’incendie et par une gestion forestière réduisant la vulnérabilité des peuplements à la sécheresse et au feu. Drought & Fire vise à comprendre et prévoir la réponse des plantes ligneuses au déficit hydrique et son impact sur la sensibilité au feu des peuplements forestiers, afin de proposer à terme des indicateurs de danger d’incendie et de vulnérabilité à la sécheresse plus pertinents.

01 décembre 2019