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Une nurserie pour veaux inaugurée au centre Inra Val de Loire

Catherine Beaumont, présidente du centre Inra Val de Loire, Tiphaine Aguirre-Lavin et Christophe Staub, directeurs de l’unité expérimentale Physiologie animale de l’Orfrasière (UEPAO) et Philippe François, sous-préfet de Loches, ont inauguré vendredi 15 novembre à Nouzilly une nurserie pour les veaux. Cette infrastructure permettra le suivi de 40 veaux de la naissance à la puberté avec la possibilité de deux conduites nutritionnelles différentes. L’ensemble constitue un dispositif unique en France dédié à l’étude de l’alimentation des génisses laitières et de son impact sur leurs capacités de reproduction.

Publié le 15 novembre 2019 (mis à jour : 19 décembre 2019)

illustration Une nurserie pour veaux inaugurée au centre Inra Val de Loire
© Inra, Laurent Cario

Au sein de l’unité expérimentale UE PAO, la nurserie veaux est intégrée au dispositif expérimental bovin constitué d’un bâtiment pour les génisses et d’un bâtiment pour les vaches laitières. L’ensemble permettra le suivi des animaux et de leurs descendances. Sur 400 m2, ces nouvelles installations accueillent des expérimentations pour mieux appréhender l’impact des pratiques d’élevage sur la physiologie de l’animal. La nurserie bénéficie de l’expertise scientifique et technique d’une équipe de recherche appliquée qui travaille depuis dix ans sur le phénotypage des animaux d’élevage, c’est-à-dire la mesure de l’ensemble des caractéristiques visibles d’un animal.

Des connaissances acquises à développer en situation expérimentale

L’âge d’une génisse au premier vêlage est dépendant de la conduite nutritionnelle utilisée de la naissance des veaux jusqu’à l’âge de la puberté. En élevage, un apport insuffisant de lait peut entrainer un retard de développement des animaux au sevrage. A l’inverse une supplémentation trop importante en lait ou une introduction tardive de fibres dans l’alimentation entrainent un mauvais développement du rumen et une croissance sous-optimale des veaux après le sevrage. De plus, on sait qu’il existe une relation positive entre l’apport nutritionnel chez le veau avant sevrage et sa production laitière ultérieure pendant les trois premières années de lactation.

Les recherches porteront sur les conséquences de la mise en place de plans de nutrition de la naissance au sevrage puis jusqu’à la puberté. Deux lots de veaux seront différenciés : un lot « témoin » et un lot « optimisé ». Les études concerneront également la mesure des performances obtenues par ces deux types d’alimentation en mesurant plus d’une centaine de paramètres liés à la croissance, la capacité de reproduction, la santé de l’animal, les effets sur les descendants.

Un bâtiment de haute-technologie

Les premiers veaux nés en 2019, sont hébergés dans une nurserie répondant aux normes en vigueur sur le plan du bien-être animal, équipée d’automates d’alimentation en lait, en eau et en concentré céréalier, permettant un suivi des consommations individuelles. La nurserie est également équipée de dispositifs permettant le phénotypage des génisses laitières en croissance. Les veaux sont équipés d’un collier permettant de transmettre des données sur leurs mouvements, leur activité, leur rumination, facilitant le repérage d’animaux éventuellement malades avant l’apparition de signes cliniques.

Une recherche en partenariat

Les sociétés Bonilait et Axereal fournissent respectivement des aliments lactés et céréaliers à fort potentiel énergétique, sans soja, obtenus à partir de productions locales. L’entreprise JMV Imaging développe une sonde échographique et un échographe pour effectuer des ponctions ovariennes chez les génisses. L’union des coopératives d’élevage ALLICE, apporte son expertise en biotechnologie de la reproduction et assure le transfert de connaissances auprès des éleveurs. Enfin, la société Senovia fournit des colliers permettant le suivi télémétrique des animaux.

Les partenaires académiques sont : l’unité mixte de recherche voisine, Physiologie de la reproduction et des comportements (PRC) (Inra, CNRS, Université de Tours, IFCE), l’unité mixte de recherche Physiologie, environnement et génétique pour l'animal et les systèmes d'élevage (Pegase) (Inra, Agrocampus Ouest) située sur le centre Inra Bretagne-Normandie, l'unité mixte de recherche Biologie du développement et reproduction (BDR) (Inra-École nationale vétérinaire d'Alfort) située sur le centre Inra Île-de-France-Jouy-en-Josas et la plateforme Analyse des systèmes biologiques (ASB) de l’université de Tours.

Chiffres clés

Le budget global de l’opération s’élève à 550 000 euros dont 115 000 euros issus du Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles (financements du fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER)) et 200 000 euros de subvention du Conseil régional Centre-Val de Loire pour le projet de recherche.

L’unité PAO emploie 46 personnes et exploite 400 ha de terres agricoles, elle gère un cheptel de 350 porcs, 165 bovins dont 60 vaches laitières, 1800 ovins, 200 caprins, 160 poneys et une dizaine d’ânes dans le cadre du conservatoire de ressources biologiques animales. Elle dispose également d’une animalerie hébergeant 2000 rongeurs.

Christophe Staub Contact scientifiqueUnité expérimentale Physiologie animale de l’Orfrasière (UEPAO)

Contacts

Laurent Cario Contact presseCommunication Inra Val de Loire

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