Biodiversité 2 min

Vers une meilleure estimation du risque d’invasion d’arthropodes de quarantaine en Europe

Une gestion efficace des ravageurs envahissants consiste à anticiper l’introduction d’espèces présentant un risque phytosanitaire important. Les chercheurs du Centre de Biologie pour la Gestion des Populations de l’Inra à Montpellier proposent une approche intégrative impliquant phylogénie, phylogéographie, modélisation des aires de distribution et analyse de traits d’histoire de vie sur un ensemble d’espèces d’arthropodes de quarantaine bien documenté, afin de mieux caractériser le risque d’invasion en Europe.

Publié le 17 août 2016

illustration Vers une meilleure estimation du risque d’invasion d’arthropodes de quarantaine en Europe
© INRAE

Les invasions biologiques sont aujourd’hui considérées comme la deuxième cause d’extinction d’espèces et d’appauvrissement de la diversité biologique après la destruction des habitats naturels. Parmi les organismes envahissants, les arthropodes ravageurs occasionnent d’énormes pertes financières et menacent la santé des forêts, l’agriculture et la santé animale ou humaine. La lutte contre les espèces envahissantes doit donc privilégier le développement d’outils permettant l’analyse des risques (estimation) et l’identification efficace des espèces (détection). 

Les modèles corrélatifs d’aire de distribution d’espèces sont des outils largement utilisés pour prédire les aires de répartition potentielle de bioagresseurs envahissants. Ces modèles combinent des données d’occurrence et des données environnementales pour décrire la niche écologique des espèces. Un grand nombre de bioagresseurs d’importance agronomique ont été étudiés par les chercheurs, dont la majorité appartient à la liste des espèces de quarantaine pour l’Europe. 

Dans un premier temps, les chercheurs ont testé si les niches climatiques des lignées phylogéographiques de ces bioagresseurs différent puis ils ont étudié dans quelle mesure la diversité génétique a joué un rôle dans leur succès d’invasion. L’histoire évolutive du genre Dendroctonus a été reconstruite avec des marqueurs de type « RAD » (Restriction-Site Associated DNA markers) et cette information évolutive a été intégrée dans les estimations de risques d’invasion. 

Les résultats aboutissent à des prédictions d’aire de distribution potentielle qui seront utiles à la gestion des arthropodes envahissants et qui permettent de mieux comprendre les mécanismes responsables de la structure géographique de la diversité génétique des espèces. 
 

Références :
DOI : 10.1016/j.ympev.2019.106528
DOI : 10.1111/ecog.01474

Jean-Yves RASPLUSRédacteur

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Jean-Yves RASPLUS ChercheurCentre de Biologie et de Gestion des Populations (CBGP)

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