illustration Marlène Lacroix, du bien-être animal à la protection de l’environnement
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Biodiversité 3 min

Marlène Lacroix, du bien-être animal à la protection de l’environnement

Ingénieure de recherche au sein de l’unité de recherche Innovations thérapeutiques et résistances (InTheRes) du centre de recherche INRAE Occitanie-Toulouse, Marlène Lacroix développe, avec sourire et enthousiasme, des méthodes pour un usage modéré des antibiotiques afin de protéger l’environnement.

Publié le 06 juillet 2021

Comment êtes-vous arrivée à INRAE ?

Marlène Lacroix : « J’ai toujours voulu faire de la recherche dans le domaine de la chimie, c’est donc tout naturellement que je me suis dirigée vers un doctorat avec une spécialisation en chimie analytique. Une fois mon diplôme en main, j’envisageais de partir à l’étranger pour y réaliser un post doctorat. Seulement, cinq jours avant ma soutenance de thèse, une opportunité s’est présentée à moi, et j’ai ainsi intégré un laboratoire ayant des besoins en chimie analytique à l’école nationale vétérinaire de Toulouse.
J’ai par la suite été recrutée à INRAE sur la plateforme de Métabolomique et de chimie analytique en toxicologie (Metatoul-AXIOM) suite à un concours externe d’ingénieur de recherche en 2010. Enfin, j’ai intégré l’unité de recherche Innovations thérapeutiques et résistances (InTheRes) à sa création en 2018 et tout cela sans changer de bureau (rires). »

Quelle est votre mission principale ?

Je travaille et développe des méthodes pour doser des molécules antibiotiques utilisées en élevage

M.L. : « Je suis responsable du plateau analytique du laboratoire et collabore avec une petite équipe de trois personnes (un assistant ingénieur, un ingénieur de recherche, une ingénieure d’étude) ainsi que plusieurs étudiants en thèse et stagiaires au cours de l’année.
Je travaille principalement sur le développement de méthodes pour doser des molécules antibiotiques utilisées en élevage (intérêt vétérinaire). Pour cela, nous analysons des matrices diverses (échantillons de sang, urines, fumiers) afin de comprendre le comportement, l’efficacité de ces antibiotiques dans l’organisme et savoir si nous retrouvons ces molécules dans l’environnement. Ces analyses ont pour objectif de proposer des stratégies pour réduire la quantité d’antibiotiques dans l’environnement et ainsi éviter de susciter des résistances à ces produits.
Grâce à ce travail, nous pouvons ainsi adapter la méthode d’administration de l’antibiotique (quantité, voie d’administration) afin d’optimiser son usage et d’éviter tout gaspillage.
Ces méthodes sont développées à l’aide de gros équipements (système chromatographique et spectromètre de masse) pour répondre aux différents besoins des chercheurs et chercheuses du laboratoire InTheRes.»

Etes-vous en lien avec d’autres laboratoires ?

M.L. : « Oui, je collabore avec l’équipe EXPER (Exposition, perturbation endocrino-métabolique & reproduction) de l’unité de recherche en Toxicologie alimentaire (ToxAlim) dans le cadre d’un travail de recherche sur l’exposition de l’homme à certains perturbateurs endocriniens (les bisphénols) ainsi que leurs mécanismes d’action. Plus précisément, nous étudions la question de l’exposition prénatale aux perturbateurs endocriniens en raison de la vulnérabilité du fœtus et des conséquences à long terme sur la santé d’une perturbation de l’équilibre hormonal à la gestation. »

Avez-vous des missions transversales ?

Je suis animatrice qualité du laboratoire (...) et membre de la Structure du Bien-être animal

M.L. : « Oui, je suis animatrice qualité du laboratoire, je mets en place des procédures afin d’assurer la traçabilité et fiabilité des résultats.

Je suis aussi membre de la Structure de Bien-être Animal (SBEA) qui conseille les chercheurs et les soigneurs en mettant l’animal et son bien-être au cœur de ses préoccupations.
De plus, je suis membre de l’Association francophone des sciences séparatives (AfSep) en tant que trésorière générale de l’association et du club sud-ouest. C’est une volonté personnelle car je souhaitais m’ouvrir à d’autres chercheurs de mon domaine. »

Qu’est-ce qui vous plait le plus dans votre travail ?

M.L. : « Ce que j’aime le plus, c’est l’étape du traitement des résultats, les mettre en forme pour les valoriser dans les publications ou trouver des explications lorsque ces résultats sont inattendus. C’est très intéressant de découvrir s’ils répondent ou non à nos questions de recherche et pourquoi. »

Quelles sont vos ambitions, vos envies pour le futur ?

M.L. : « Je vais très prochainement soutenir mon Habilitation à diriger les recherches (HDR) pour encadrer des thèses et continuer en tant qu’ingénieure dans le volet recherche et l’accompagnement d’étudiants. Et puis, j’essaye d’être à l’affut en matière de veille technologique afin d’utiliser des appareils et des méthodes plus performants, cela évolue tellement vite. »

Et après le bureau ?

M.L. : « J’ai deux enfants du coup, j’essaye de passer le plus de temps possible en famille et de préférence en pleine nature pour y faire des balades surtout en montagne, on adore ça ! »

 

 

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