Agroécologie 2 min
Marie-Agnès Jacques, phytopathologiste, experte internationale et directrice de l'IRHS
Marie-Agnès Jacques, phytopathologiste et experte internationale sur l'émergence de la bactérie Xylella fastidiosa, devient la nouvelle directrice de l'Institut de Recherche en Horticulture et Semences à Angers.
Publié le 27 juin 2022
De l'Inra à INRAE
Entre Art et Science, Marie-Agnès Jacques a fait son choix. Bien qu'elle choisit de se diriger vers les Beaux-Arts après son baccalauréat, elle décide rapidement d'abandonner cette voie pour la Fac afin de préparer son entrée dans des écoles d'ingénieurs. Originaire d'un milieu agricole, elle choisit d'intégrer l'École nationale supérieure féminine agronomique de Rennes en 1986 où elle effectue un stage à l'Inra (ancien nom d'INRAE) sur le pied sec, une maladie émergente du colza. Ce stage est un véritable déclic pour elle. Elle découvre ce qu'est véritablement un labo et trouve passionnant la manière dont on étudie une maladie telle que le pied sec. Après l'obtention de son DEA (Diplôme d'études approfondies), elle réussit le concours d'Agent Scientifique Contractuel et décide de faire une thèse à Avignon en écologie microbienne à l’unité de Pathologie Végétale. Elle se penche alors sur l’écologie des bactéries responsables de la dégradation des salades de quatrième gamme, un nouveau mode de conservation des légumes frais, dont la qualité est dépendante de nombreux paramètres incluant la chaîne du froid et la prolifération de micro-organismes de dégradation.
Marie-Agnès Jacques rejoint l’unité de Phytobactériologie et Pathologie Végétale à Angers en 1997 et intègre l'Institut de Recherche en Horticulture et Semences (IRHS) à sa création en 2012 comme phytopathologiste où elle étudie la transmission de micro-organismes par les semences. Par la suite, elle s'intéresse de près à l'émergence de Xylella fastidiosa, une bactérie transmise et véhiculée par des insectes qui s'attaque à un très large spectre de végétaux, notamment les oliviers et représente une menace en zone méditerranéenne. Rapidement reconnue comme une des spécialistes de cette bactérie, elle y consacre une grande partie de ses recherches et devient une experte aux niveaux national et international.
La cohésion scientifique de l'unité, un objectif majeur
Marie-Agnès Jacques est depuis le début de l'année la nouvelle directrice de l'IRHS. C'est une unité qu'elle connait parfaitement bien puisqu'elle y est présente depuis sa création en 2012 suite à la fusion de quatre unités. L'IRHS est une unité de 265 agents, placée sous les tutelles de l'Université d’Angers, de l'Institut Agro Rennes-Angers et d'INRAE. Elle rassemble les expertises de généticiens, phytopathologistes, physiologistes, biochimistes, modélisateurs, bioinformaticiens et biophysiciens au service de la qualité, de la santé des espèces horticoles et de la production de semences. Le principal objectif de l'IRHS est de comprendre les mécanismes qui sous-tendent la durabilité de la santé des plantes et les qualités des semences dans le contexte de la transition agro-écologique.
La nouvelle directrice de l'IRHS bénéficie d'une longue expérience au sein de l'unité, notamment en tant que directrice d'unité adjointe et d'un soutien sans faille de son prédécesseur Jean-Pierre Renou. Elle s'est entourée de quatre adjoints pour mener à bien son projet d'unité. Elle souhaite un fonctionnement collégial de l'unité et la participation de toutes les équipes de recherche afin d'impulser une véritable cohésion scientifique pour l'IRHS. Enfin, Marie-Agnès Jacques souhaite "pouvoir arriver à faire du transversal et faire des ponts entre les différentes équipes, notamment pour mieux répondre à des projets scientifiques qui sont de plus en plus trans-disciplinaires".