L’expertise INRAE au service de la santé des sols en région : l’Observatoire Rovalterra

Milieu fragile et menacé, le sol joue un rôle déterminant pour de nombreux services écosystémiques : produire les aliments, réguler le cycle et la qualité de l'eau, accumuler du carbone et limiter l'effet de serre, recycler les matières organiques, servir d’habitat pour la biodiversité, fournir des matériaux pour la construction et l'industrie, participer à la valeur esthétique des paysages...

Sous l’action de facteurs naturels et des activités humaines, le sol évolue constamment et sa capacité à fonctionner comme un système vivant traduit sa bonne santé.

Un Observatoire de la santé des sols, des experts...

Lancé en septembre 2017, l’Observatoire de la santé des sols Rovalterra ^TM a pour ambition d’étudier la relation entre différents types d’usages des sols (urbains et péri-urbains, agricoles, forestiers, naturels) et de pratiques de gestion des milieux agricoles, et un ensemble d’indicateurs de la santé des sols, en vue de disposer d’un outil de suivi territorial de l’état de santé des sols sur le long terme.

Né de l’initiative du syndicat mixte du Grand Rovaltain Drôme-Ardèche, Rovalterra^TM bénéficie de l’expertise INRAE. Sept chercheurs et ingénieurs de l’Institut participent au comité de suivi scientifique, composé de spécialistes dans l’étude des sols :

• Nathalie Cheviron et Christian Mougin, unité de recherche Ecologie fonctionnelle et écotoxicologie des agroécosystèmes - EcoSys (INRAE Ile de France Versailles-Grignon) ;
• Claude Bussi, Stéphanie Drusch et Vincent Mercier, unité expérimentale Recherches intégrées en production fruitière (INRAE Provence Alpes Côte d'Azur) ;
• Lauric Cécillon, unité de recherche Ecosystèmes forestiers (INRAE Val de Loire).

Ce comité soutient la mise en œuvre du projet en apportant les connaissances nécessaires à sa réalisation ainsi qu’à l’exploitation des résultats. Ses membres interviennent aussi dans la réalisation de certaines expérimentations et lors d’opérations de communication.

Rovalterra^TM s’appuie également sur les compétences pédagogiques de deux lycées agricoles de la Drôme (Terre d’horizon, Romans-sur-Isère et Le Valentin, Bourg-lès-Valence) dont les élèves de BTS, très motivés par le projet, sont chargés de l’échantillonnage des parcelles. Au nombre de 20, celles-ci sont notamment utilisées en viticulture, cultures bio, maraîchage ou arboricultures, situées dans un parc urbain ou nichées dans des pelouse sèches et des prairies diverses.

Multi-acteur puisqu’au-delà des équipes scientifiques et scolaires, il intéresse les collectivités territoriales, les chambres d’agriculture, les organisations professionnelles, les entreprises et acteurs des secteurs agricole, industriels et autres, Rovalterra^TM s’inscrit dans une démarche d’intelligence collective. Celle-ci englobe une diversité de points de vue qui permet aux participants de contribuer à un objectif commun, celui de la préservation de la santé des sols.

et une plate-forme de biochimie environnementale

La collecte des échantillons et les campagnes d’analyses d’activités enzymatiques du sol mobilisent la plateforme de biochimie environnementale Biochem-Env que dirigent N. Cheviron et C. Mougin, au sein de l’unité EcoSys.

Créée en 2012 par INRAE dans le cadre du Projet Investissements d’Avenir AnaEE-France, cette structure de travail collaboratif est dédiée à l'étude des écosystèmes continentaux. Elle a pour mission d’accroitre la connaissance des indicateurs biochimiques et de faciliter leur utilisation par la communauté scientifique (académique ou du secteur privé) et par différents acteurs (société civile...).

Biochem-Env dispose aujourd’hui d’un laboratoire mobile grâce auquel elle peut renforcer les interactions avec les lycées en exportant sur le terrain les méthodes de mesure habituellement réalisées en laboratoire, et renforcer les actions de formation et de communication autour de Rovalterra^TM.

Rovalterra^TM en pratique

Deux compagnes de prélèvements de et d’analyses ont été effectuées en 2018 et 2019 dans la Drôme et en Ardèche, la prochaine se fera à l’automne 2020 avec une ouverture à de nouveaux sites. Ces campagnes permettent de réaliser un bilan initial, point de départ d’un suivi de l’évolution des indicateurs mesurés au cours du temps dans la perspective de constituer une base de données et un référentiel. Une réflexion est en cours à propos des modes de restitution des résultats, une journée est programmée début 2021.