Gregory Gondek : les Ressources Humaines dans le sang, version « Rh positif »

Lorsqu’au printemps 2020, Gregory Gondek voit paraître une poste de responsable formation à INRAE, il travaille à la Ville de Tours (37) sur un poste hors de son domaine d’expertise, les Ressources Humaines (RH). Et les RH lui manquent terriblement : c’est décidé, il envoie son CV. En entretien de recrutement, cette fois de l’autre côté de la barrière après en avoir lui-même mené des milliers, il sait ce qui compte. « Ma responsable a sans doute estimé que nous partagions les mêmes valeurs de bienveillance et d’exigence dans la gestion des RH ». Embauché, Gregory se sent « redonner du sens à son travail, au service des autres ». Il est fait pour ça, depuis longtemps et définitivement.

Un intérêt général pour le monde et en particulier envers l’humain

Après un bac économique et social, Gregory entame un cursus universitaire en Administration économique et sociale. Des enseignements « sur la construction de l’Etat, les droits constitutionnels, les problématiques sociales contemporaines et l’économie publique » qui lui permettent de satisfaire sa curiosité naturelle en « acquérant une vision à 360° de la structure et du fonctionnement de notre monde ». Profondément tourné « vers la fonction publique et l’intérêt général », il enchaîne avec un DESS* d’Administration et de gestion publique. Ses cours sur les RH et la mutation d’une culture de gestion administrative du personnel vers une gestion des ressources humaines qu’il observe alors, le stimulent. Mais surtout, dans les Ressources Humaines, il y a « Humain ». « J’avais toujours été très ouvert aux autres : les RH correspondaient à mon tempérament », déclare Grégory.

Le savoir-être plus que le savoir-faire

En 2004, il « plonge dans le bain », en tant que responsable formation et recrutement pour 1 200 agents en mairie d’Epinay sur Seine (93). Grâce à son sens de l’observation, il développe ses talents en recrutement, qu’il base non sur le « savoir-faire » mais sur le « savoir-être » : « Les responsables des services connaissent déjà les compétences qu’ils recherchent. En entretien, je me concentre sur ce qu’une personne va pouvoir apporter à une équipe en fonction de son attitude et son état d’esprit, mais aussi de l’équipe à intégrer. Au fil des expériences, on acquiert une compréhension de la sociologie des organisations. C’est crucial dans la fonction publique où le recruteur n’a pas trop le droit à l’erreur ».

Le dialogue est indispensable pour comprendre et affiner les besoins en formation

Une attention à chacun et à tous sans distinction

Quatre ans plus tard, il rejoint le Conseil régional d’Île-de-France en tant que responsable RH auprès de 400 agents « qu’il finit par tous connaitre, un par un ». Il se charge de la création et du redéploiement des postes, du recrutement et de la mobilité interne et de la formation des agents, mais aussi du conseil en organisation et management auprès des cadres. Il satisfait sa curiosité en découvrant des métiers et domaines qu’il ne connaît pas : « Dans les RH, on vit sa vie par procuration ! Pour moi, mener des entretiens pour le projet du Schéma Directeur de la région Ile-de-France (SDRIF) avec des responsables des transports, de l’aménagement de Paris et des sols agricoles de la région était extrêmement intéressant ! » Il devient ensuite responsable d’antenne RH « Agents des lycées ». Au quotidien, il a tour à tour pour interlocuteurs les proviseurs d’établissements scolaires, les décideurs politiques et les agents eux-mêmes. « Ayant grandi dans un environnement rassemblant toutes les classes sociales, j’ai en moi et toujours utilisé mes capacités à interagir avec tout le monde et à considérer chaque personne avec la même attention ». En 2017, il bouge, direction Blois (41), pour un poste de DRH adjoint en charge du recrutement, de l’administration du personnel et du dialogue social au Conseil départemental du Loir‐et‐Cher, « au sein d’une direction moderne : « Nous échangions des pratiques RH avec de grandes entreprises du privé et nous inspirions des méthodes qui fonctionnaient bien. Aujourd’hui, ce n’est plus tant le secteur que la taille de la structure qui fait la différence » .

Apprendre des autres pour mieux les servir

A son arrivée en octobre 2020 à INRAE, Grégory doit rapidement prendre le pli du télétravail imposé par l’épidémie de Covid-19. Il en profite pour s’autoformer sur les outils et les thématiques avec lesquels il devra travailler « pour être tout de suite opérationnel et comprendre l’univers de la science ». Il a surtout du pain sur la planche : préparer les plans de formation 2021 pour le millier de collaborateurs du Centre. Mais il n’est pas livré à lui-même : pour « affiner les besoins en formation des agents et bien (s)’occuper d’eux », il peut demander des précisions auprès des intéressés, mais aussi du Service RH et de ses homologues dans les autres centres.

Sa longue expérience lui permet toutefois d’appliquer sans peine les grands principes de la formation, dans les limites de la situation actuelle : « Les formations réglementaires sont en présentiel, les autres en distanciel. Pour certaines, par exemple en communication relationnelle, le virtuel n’a pas de sens. Et se former, c’est aussi rencontrer les autres et déjeuner ensemble ». En 2020, environ 6 800 heures de formation ont pu être délivrées aux agents du Centre, contre 14 0000 en 2019…. Mais en 2021, la formation reprend des couleurs, avec 1 000 agents formés prévus. Parmi les sujets qui ont le vent en poupe, la prévention et la santé au travail, mais aussi la communication scientifique et l’utilisation des réseaux sociaux.

Autonomie, bien-être au travail et perspectives d’évolution

Si Grégory représente le pivot entre les agents et la formation, il a aussi pour mission de faire le lien entre le local, le régional et le national dans ce domaine : animation des réunions de la Commission Locale Formation Permanente (CLPF), participation aux activités du réseau Formation permanente, interactions avec la Direction des Ressources Humaines et du Développement Durable du Siège d’INRAE… Des discussions et de l’organisation en perspective ! « Heureusement, mon poste m’autorise une vraie autonomie dans la gestion de mon travail ».

Selon lui, le label Human Ressources Excellence in Research* qu’INRAE a été le premier organisme à se voir décerner par la Commission européenne en 2020, se traduit « par un réel souci de qualité de vie au travail et d’équilibre personnel et professionnel » et des possibilités de déroulements de carrière diversifiés et évolutifs : « A INRAE, on peut arriver ‘par la petite porte’ et faire un beau chemin ».

* Diplôme d'Études supérieures spécialisées

** Label d’excellence des ressources humaines