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La Fondation Droit Animal, Ethique et Sciences remet le Prix de biologie Alfred Kastler 2015 à Sarah Bonnet
Sarah Bonnet, directrice de recherche au sein de l’unité mixte de recherche biologie moléculaire et immunologie parasitaires (BIPAR), reçoit le Prix de biologie Alfred Kastler 2015, pour la mise en œuvre d’une technique permettant l’entretien de tiques sur un support artificiel, évitant, pour leur élevage, de devoir infester des animaux et facilitant ainsi les études des agents pathogènes qu’elles peuvent transmettre.
Publié le 03 décembre 2015
En partenariat avec l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort et avec l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, l’Inra mène des recherches sur les tiques et les agents pathogènes qu’elles transmettent. Les tiques représentent, au niveau mondial, le second vecteur de maladies infectieuses après les moustiques pour la santé humaine, et le premier vecteur pour la santé animale. Les changements sociaux-économiques et environnementaux, ainsi que l’intensification des mouvements de populations humaines et animales tendent à accroitre la distribution géographique de plusieurs espèces de tiques et des maladies qu’elles véhiculent. Actuellement, la lutte contre les tiques est essentiellement basée sur l’utilisation d’acaricides non spécifiques, polluants et source de développement de résistances. La recherche de méthodes alternatives de lutte contre les tiques est donc devenue une priorité. Elle nécessite en amont une bonne connaissance de la biologie de ces acariens et des modalités qui régissent la transmission des microorganismes qu’elles véhiculent.
C’est dans cette optique que s’inscrivent les travaux de recherche de Sarah Bonnet, au sein de l’équipe Vampir de l’unité BIPAR. Ses recherches sur les interactions entre hôtes, vecteurs et agents pathogènes nécessitent la maîtrise de l’élevage de tiques en laboratoire, dans des conditions contrôlées, et la mise en place de dispositifs efficaces reproduisant la transmission, par les tiques, des microorganismes à étudier. Se nourrissant de sang, les tiques sont généralement élevées sur des animaux vivants. Dans le but de s’affranchir de l’utilisation d’animaux, Sarah Bonnet a mis en place une méthode de gorgement et d’infection des tiques via un système de membrane. Cette technique est à présent adoptée pour entretenir un élevage de tiques au sein de son laboratoire, et a été utilisée avec succès à la fois pour tester de nouveaux acaricides, étudier la transmission de divers microorganismes, ou encore rechercher de potentielles cibles vaccinales contre les tiques. Cette innovation, qui associe préoccupation éthique et efficacité technique, a séduit le jury du Prix de biologie Alfred Kastler, destiné à encourager la recherche et l’application des méthodes évitant l’utilisation expérimentale traumatisante de l’animal. Une belle distinction individuelle, mais aussi collective pour l’équipe Vampir.