Agroécologie 4 min

Développer des outils d’aide à la décision pour optimiser l’usage du biocontrôle

Aujourd’hui l’agriculture doit faire face à un défi de taille, produire plus tout en limitant son impact environnemental. Pour cela, l’utilisation d’intrants chimiques doit être réduite et des pratiques plus respectueuses comme le biocontrôle sont à mettre en place. Ces alternatives aux pesticides sont prometteuses mais doivent cependant être améliorées pour gagner en efficacité. Dans ce contexte, Thomas Pressecq, en thèse à l’unité Pathologie Végétale et à l’unité Ecodéveloppement d’INRAE, étudie les outils d’aide à la décision (OAD) afin d’optimiser l’usage du biocontrôle dans les cultures.

Publié le 18 juin 2020

illustration Développer des outils d’aide à la décision pour optimiser l’usage du biocontrôle
© INRAE

Le biocontrôle, une alternative aux pesticides

Le biocontrôle repose sur l’utilisation des interactions existant naturellement dans les écosystèmes pour protéger les végétaux cultivés. Il constitue une alternative ou un complément de protection des cultures et peut être utilisé seul ou en association avec d’autres méthodes de protection des plantes. 

Il existe plusieurs catégories d’agents de biocontrôle dont les agents de biocontrôle microbiens. Ce sont des outils prometteurs pour diminuer l’utilisation de pesticides mais leur déploiement est plus complexe que l’utilisation de molécules chimiques ce qui les rend souvent moins efficaces. Le développement d’OAD, intégrant les propriétés biologiques des agents de biocontrôle microbiens, des agents pathogènes qu’ils ciblent et les caractéristiques des systèmes de culture apparaît comme une voie prometteuse. Ces outils permettront d’utiliser plus efficacement les agents de biocontrôle en agriculture biologique tout en favorisant son développement en agriculture conventionnelle. 

Biocontrôle et OAD, une efficacité combinée à l’étude

Co-dirigée par l’Association Provençale de Recherche et d’Expérimentation Légumière (APREL) et impliquant les producteurs et conseillers de la région, la thèse réalisée par Thomas Pressecq a pour objectif le développement d’outils d’aide à la décision pour optimiser l’efficacité du biocontrôle.   

Pour cela, le jeune chercheur prévoit de répertorier et hiérarchiser les facteurs régissant l’efficacité des agents de biocontrôle microbiens ainsi que ceux qui pourraient faire l’objet de règles de décision. Un prototype générique d’OAD sera ensuite développé, paramétré et évalué. Pour cela une méta-analyse de la littérature scientifique et technique, des enquêtes auprès de professionnels et des expérimentations biologiques seront réalisées. 

Ce travail impactera plusieurs secteurs : agronomique, environnemental, économique et sociétal. À terme, il permettra d’améliorer l’efficacité des agents de biocontrôle microbiens tout en diminuant les coûts ainsi qu’en préservant la qualité de l’environnement et de l’alimentation. Cette étude posera les bases pour une utilisation plus large du biocontrôle grâce aux OAD, en maraîchage par exemple. Bien que la thèse de Thomas Pressecq prenne fin en 2022, l’étude sera poursuivie et appliquée à d’autres filières agricoles. 
 

Johanna BERMUDESRédactrice

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Thomas PRESSECQ ChercheurPathologie Végétale (PV)

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