Biodiversité 2 min

Contribution scientifique commune - Cultivons ensemble la biodiversité

Les scientifiques du Cirad, d’INRAE et de l’IRD délivrent des messages essentiels pour la lutte contre la perte de biodiversité. Déjà portée au Congrès mondial de la nature à Marseille en Septembre 2021, il s’agit d’une contribution commune en prévision de l’acte II de la COP15 sur la biodiversité, qui devrait se tenir à l’automne.

Publié le 20 mai 2022

illustration Contribution scientifique commune - Cultivons ensemble la biodiversité
© INRAE

La COP15 biodiversité, un cadre mondial pour la prochaine décennie

La 15èmeConférence des Parties des Nations unies à la convention sur la diversité biologique se tient en deux parties : avec un premier temps en octobre 2021 à Kunming en Chine, avec notamment un segment de haut niveau et la déclaration « Vers une civilisation écologique », et un second temps aura lieu à l’automne 2022.

Objectif principal : Adopter le nouveau cadre mondial de la biodiversité, qui fixe les cibles à atteindre à l’horizon 2030 pour inverser la courbe actuelle de perte de biodiversité.

Ce nouveau cadre fait suite au plan stratégique 2011-2020 pour la diversité biologique, adopté à Nagoya lors de la CoP10 au Japon et fixant 20 objectifs d’Aïchi qui n’ont pas été atteints. Il vise notamment à apporter une contribution aux enjeux de nutrition, de sécurité alimentaire, de santé et aux moyens de subsistance des personnes les plus vulnérables.

Le nouveau cadre mondial de la biodiversité, qui sera formellement adopté lors de la COP15, ambitionne notamment de protéger 30 % des terres et océans d’ici 2030. En 2022, selon Protected Planet, les aires protégées recouvrent 16% de surface terrestre (17% avec les zones de conservation) et 8 % de surface maritime.  La réalisation de cette ambition est fortement liée aux enjeux de sécurité alimentaire et de santé mondiales. En effet, la surface concernée impliquera nécessairement des espaces cultivés et gérés par l’homme, des espaces eux-mêmes dépendants de la biodiversité. À partir des interactions écologiques entre l’agriculture et la biodiversité naturelle, les auteurs de cette proposition commune appellent à intégrer les pratiques et savoirs locaux pour renouveler les approches agricoles au Nord et au Sud afin de co-construire une nouvelle relation à la nature avec tous les acteurs et pour le bien-être de tous, partout dans le monde.

S’allier à la biodiversité naturelle pour permettre à l’agriculture de s’adapter dans un environnement changeant

La biodiversité doit devenir une priorité pour l’agriculture planétaire qui pourra s’appuyer sur les pratiques agroécologiques ou les modes de gestion mixtes alliant zones d’activités intensives et espaces naturels préservés. Ses modes de gestion doivent tirer le meilleur des connaissances scientifiques et locales pour caractériser et comprendre les fonctions de la biodiversité et des services écosystémiques, tout en intégrant des combinaisons d’approches de conservation. Les échanges entre environnement naturel et cultivé ont eu des succès rappellent les auteurs. Ils ont permis, grâce au croisement avec des espèces apparentées sauvages, l’adaptation du maïs en haute altitude au Mexique et du mil aux climats sahéliens.

Les systèmes agricoles et alimentaires bénéficient des services rendus par les environnements naturels locaux

Les environnements naturels rendent aussi des services écosystémiques importants pour l’agriculture, comme la pollinisation. La bonne gestion des interactions écologiques à l’échelle locale des paysages peut ainsi permettre de développer une agriculture plus résiliente. Quant à la biodiversité des sols, elle est déterminante pour le bouclage des cycles du carbone de l’azote, du phosphore et l’eau.

Mieux prendre en compte le rôle et les connaissances des acteurs locaux

Les systèmes agricoles et alimentaires traditionnels sont particulièrement riches en biodiversité.  Mieux les connaître est ainsi essentiel pour construire des systèmes agricoles et alimentaires résilients face au changement climatique, reposant sur des ressources locales, protégées et valorisées. Il nous faut intégrer davantage les savoirs des agriculteurs et des communautés locales aux connaissances scientifiques et aux prises de décisions afin d’imaginer ensemble d’autres formes de gouvernance de la biodiversité agricole, en intégrant bien sa part de sauvage.

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