La consommation de polyphénols de raisin dans une situation d’excès calorique inhibe la formation de nouveaux vaisseaux sanguins dans le tissu adipeux chez l’Homme
L’augmentation des apports en polyphénols chez des personnes en situation d’obésité pourrait s’avérer d’intérêt en prévenant l’apparition de complications pathologiques. Des chercheurs ont étudié le potentiel thérapeutique des polyphénols de raisin dans une situation dynamique de prise de poids chez l’Homme sain, induite par une surnutrition hyperlipidique et hyperglucidique.
Publié le 29 février 2024
L’obésité, enjeu de santé publique majeur, résulte d’un excès d’apports caloriques par rapport aux dépenses énergétiques et d’une alimentation déséquilibrée. Elle est associée à une augmentation du nombre et de la taille des adipocytes dans les différents dépôts de tissu adipeux. L’obésité est un facteur de risque pour de nombreuses pathologies cardiovasculaires, l’hypertension, le diabète de type 2, et certains cancers. Identifier des cibles thérapeutiques pour limiter l’obésité et ses conséquences est donc de première importance. Parmi les pistes prometteuses, les polyphénols, composés bioactifs présents dans de nombreux aliments végétaux (fruits, légumes, épices), ont été identifiés comme améliorant la santé cardiovasculaire, limitant l’inflammation et ayant des propriétés antidiabétiques.
Les chercheurs ont testé le potentiel des polyphénols de raisin pour limiter le développement du tissu adipeux dans une situation dynamique de prise de poids, en utilisant un modèle original de surnutrition hyperlipidique et hyperglucidique de 1 mois chez l’Homme sain.
Les chercheurs ont observé que la supplémentation en polyphénols (2g/jour pendant 31 jours) ne prévient pas la modification d’expression des gènes liés au métabolisme lipidique et au remodelage tissulaire, induite par la suralimentation. En revanche, la prise de polyphénols a contrecarré les effets du régime hypercalorique sur l’expression d’une quarantaine de gènes impliqués dans la formation de nouveaux vaisseaux sanguins, l’angiogenèse, ce qui s’est traduit par une diminution de l’angiogenèse, confirmée par une approche immunohistochimique sur coupe de tissu adipeux. En parallèle les chercheurs ont montré que la quercétine et l’isorhamnetine, deux des métabolites les plus abondants identifiés dans le plasma des volontaires suite à l’ingestion de polyphénols, limitaient la migration de cellules endothéliales in vitro, qui est une des étapes nécessaires au processus d'angiogénèse.
Cette étude met en évidence le potentiel anti-angiogénique des polyphénols de raisin, qui pourrait ainsi constituer une approche pour limiter l’expansion du tissu adipeux en situation d’excès calorique. Les conséquences de cette inhibition restent néanmoins à évaluer sur la fonctionnalité du tissu adipeux.
Référence : doi: 10.1016/j.jnutbio.2023.109334