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« Les conséquences de la montée du niveau de la mer » : Publication du rapport prospectif de la recherche française pour l’environnement

COMMUNIQUE DE PRESSE - 20% de la population mondiale vit à moins de 30 km des côtes, pour beaucoup dans des métropoles côtières. Les espaces littoraux sont à la fois des écosystèmes et des territoires fragiles où se concentrent les populations et les activités économiques. La montée du niveau de la mer est donc une question de première importance pour la recherche et doit le devenir pour les décideurs, tant les conséquences directes (submersion, inondation) et indirectes de ce phénomène sur les populations et l’environnement sont sérieuses.

Publié le 25 octobre 2019

illustration « Les conséquences de la montée du niveau de la mer » : Publication du rapport prospectif de la recherche française pour l’environnement
© INRAE, MARTY Bruno

L’élévation du niveau de la mer est inévitable à l’échelle du siècle. D’après le dernier rapport spécial du GIEC sur les océans, la hausse du niveau de la mer pourrait atteindre 60 à 110 cm d’ici 2100 si les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter au rythme actuel en dépit des accords de Paris sur le climat. Pour le Président d’AllEnvi et PDG de l’IRD Jean-Paul Moatti, « ce que la recherche peut affirmer, c’est que nous sommes dans une situation d’urgence face à la montée des eaux de la mer, aux conséquences potentiellement dramatiques, que le rapport prospectif AllEnvi explore. Des solutions existent, mais elles ne pourront anticiper ce phénomène que si la décision publique, à tous les échelons territoriaux, se nourrit des scénarios prospectifs élaborés par les scientifiques. »

Il est déjà possible, en l’état actuel des connaissances scientifiques, d’anticiper les conséquences de ce phénomène. Avec le spectre le plus large de scénarios plausibles d’élévation à l’horizon 2100, le rapport prospectif AllEnvi sur les conséquences de l’élévation du niveau de la mer remis aujourd’hui explore les répercussions possibles en termes de démographie, d’urbanisation et d’infrastructures, d’environnement et de ressources naturelles, de sécurité alimentaire, d’alimentation, d’économie littorale, et bien sûr de gouvernance.

Les conséquences sont loin de toucher uniquement les pays en développement ou les petits Etats insulaires, comme de nombreuses îles du Pacifique, symboliques victimes de cette montée des eaux. La France, forte de ses 20 000 km de côtes qui en font le deuxième espace maritime mondial, pourrait aussi être très touchée, dans ses territoires d’outre-mer mais aussi dans des régions métropolitaines particulièrement exposées.

Dans ce contexte, la recherche peut et doit jouer un rôle central pour alerter et pour comprendre le phénomène, le quantifier, éclairer les choix stratégiques de gouvernance et accompagner les transitions nécessaires. D’après les scénarios envisagés par les experts d’AllEnvi, en l’absence de politiques publiques volontaristes et coordonnées au niveau global d’ici 2040, des situations graves peuvent se développer et devenir non maitrisables.

Les auteurs de l’exercice de prospective invitent à privilégier des solutions réversibles et « basées sur la nature ». Ils pointent le besoin de recherches pluridisciplinaires, dans une perspective de « science de la durabilité » associant toutes disciplines scientifiques concernées mais aussi les parties prenantes, société civile, experts et décideurs.

Les auteurs du rapport : Denis Lacroix, animateur de la veille et de la prospective à la direction scientifique de l’Ifremer, co-animateur du groupe transversal prospective d’AllEnvi ; Olivier Mora, prospectiviste à la délégation à l’expertise scientifique collective, à la prospective et aux études de l’INRA, co-animateur du groupe transversal prospective d’AllEnvi ; Nicolas de Menthière, directeur en charge de l’appui aux politiques publiques à Irstea, co-animateur du GT prospective d’Allenvi et Audrey Béthinger, cheffe de projet, délégation à l’expertise scientifique collective, à la prospective et aux études de l’INRA.

Ce travail s’est appuyé sur le travail d’un groupe d’experts pluridisciplinaire et pluri-institutionnel.

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