Changement climatique et risques 2 min

Des chercheurs INRAE de Sophia Antipolis à la COP 27

Après la parution du rapport alarmant du GIEC sur les conséquences de nos émissions de gaz à effet de serre, la COP 27 s’est donnée rendez-vous en Egypte à Charm el-Cheikh, du 7 au 18 novembre 2022. Au sein d’une délégation de l’université Côte d’Azur, deux chercheurs INRAE de l’Institut Sophia Agrobiotech ont participé, en tant qu’experts, à cet évènement majeur.

Publié le 21 novembre 2022

illustration Des chercheurs INRAE de Sophia Antipolis à la COP 27
© INRAE, Etienne Danchin

Diminuer nos émissions de gaz à effet de serre pour contenir le réchauffement climatique

Après Glasgow en 2021, ce fut au tour de l’Égypte d’accueillir en 2022 la COP, à Charm el-Cheikh. Au-delà des discussions sur les moyens à déployer pour lutter contre le réchauffement climatique, cette COP 27 s’est concentrée particulièrement sur l’adaptation au changement climatique, ainsi que sur la justice climatique. Les principaux décideurs politiques de ce monde ne peuvent pas ignorer le dernier rapport alarmant du GIEC qui prévoit un réchauffement planétaire dans les années à venir avec pour conséquences la multiplication d’événements climatiques violents, de sérieuses menaces sur les écosystèmes et l’accroissement d’inégalités entre les pays.

 

En marge des activités de négociation, 11 enseignants-chercheurs de l’université Côte d’Azur ont participé à des animations scientifiques, des débats et de nombreux échanges pour apporter leurs connaissances sur le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre. Bien qu’ils n’aient pas de réels impacts sur les prises de décisions finales, les chercheurs azuréens issus de différentes disciplines ont pu fournir des expertises scientifiques, contribuer au débat et éclairer ainsi les décideurs politiques.

 

Deux chercheurs INRAE de l'Institut Sophia Agrobiotech pour parler de l’utilisation des terres

Après avoir obtenu 11 accréditations (contre 2 en 2021) pour participer à la COP, l’université Côte d’Azur souhaitait présenter pour cette année la diversité de science en lien avec le changement climatique au sein de son université. Pour ce qui concerne l’environnement terrestre, elle s’est appuyée sur les compétences d’Étienne Danchin et de Thibaut Malausa, chercheurs INRAE de l’Institut Sophia Agrobiotech à Sophia Antipolis.

 

Étienne Danchin précise que des chercheurs INRAE ont participé à la COP 27 car « l’agriculture et l’utilisation des terres, représentent la 3e source d’émission de gaz à effet de serre, responsable du réchauffement climatique. Et que la présence de chercheurs INRAE se justifie notamment pour discuter de la conversion des milieux sauvages en terres agricoles ». Ils sont ainsi intervenus pour présenter les leviers d’actions pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, tels que les grands principes de l’agroécologie et du biocontrôle et la sauvegarde des forêts et des écosystèmes naturels qui captent le carbone.

 

Agriculture : produire plus en impactant moins la biodiversité

Invités par l’université Côte d’Azur, les 2 chercheurs INRAE étaient présents sur le pavillon Science for Climate Action sponsorisé par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), l’Organisation météorologique mondiale (WMO), le Centre scientifique de Monaco, l’université Côte d’Azur et la Fondation Meri (une fondation philanthrope chilienne). Ils sont intervenus en tant qu’experts lors d’une conférence sur le thème Land use and nature-based solution. Ils ont pu également répondre à différents questionnements et échanger avec d’autres participants.

 

Étienne Danchin précise que « les recherches à l’Institut Sophia Agrobiotech s’interconnectent tout à fait avec la COP 27 car l’agriculture moderne joue un rôle important dans la transformation des terres. De plus, face à l’accroissement de la population mondiale, il est nécessaire de produire plus et mieux dans le cadre de la sécurité alimentaire. Il est estimé que 20 à 30 % de la production agricole mondiale est détruite par des bioagresseurs et des agents pathogènes avant la récolte. Comment fait-on alors pour diminuer ces pertes ? » L’agriculture est une cause du réchauffement climatique mais elle est également une victime, souligne le chercheur, avec par exemples des inondations et des sécheresses qui impactent les récoltes et favorisent la prolifération de parasites et d’agents pathogènes ainsi que les invasions biologiques. Dans ce contexte, les scientifiques mènent des recherches pour limiter les dommages causés par ces bioagresseurs sans impacter, plus qu’on ne le fait déjà, la biodiversité.

 

Le chercheur sophipolitain indique qu’il a été particulièrement marqué par la dimension gigantesque de cet évènement. « C’est une expérience unique, on évolue dans des sphères auxquelles on n’a pas l’habitude, avec des dirigeants du monde entier ». Sa participation à la COP 27 lui a permis de diffuser ses connaissances dans son domaine de recherche, de faire des rencontres avec notamment des peuples indigènes, des membres d’ONG en Afrique menant des actions concrètes sur le terrain et de déjeuner avec un représentant des peuples des forêts.

 

Rapport annuel 2022 du Haut Conseil pour le climat - Dépasser les constats, mettre en œuvre les solutions

Arnaud RIDELRédacteurDépartement Santé des Plantes et Environnement

Contacts

Etienne DANCHIN ChercheurInstitut Sophia Agrobiotech (ISA)

Thibaut MALAUSA ChercheurInstitut Sophia Agrobiotech

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