Biodiversité Temps de lecture 2 min
Des cavités dans les arbres pour préserver les colonies d'abeilles sauvages
COMMUNIQUE DE PRESSE - Peu d’études existent sur les populations sauvages de l’abeille Apis mellifera, qui étaient même considérées comme éteintes en Europe. Cependant de récentes observations sur le terrain ont montré que des colonies sauvages d’abeilles mellifères (qui produisent du miel) existent toujours. Elles occupent notamment des arbres à cavité dans les forêts. Pour la première fois, quatre équipes de recherche européennes, dont une équipe d’Irstea, ont pu estimer à 80 000 le nombre de colonies sauvages dans les forêts européennes, en analysant la densité d’arbres à cavité dans les forêts. Grâce à leurs travaux, les chercheurs ont pu identifier plusieurs zones forestières favorables pour la conservation de l’espèce à l'état sauvage. Ces résultats, publiés dans Conservation Letters, contribuent à la politique de l’Union européenne pour stopper le déclin des pollinisateurs et révèlent l’importance des zones forestières pour la conservation des abeilles sauvages.
Publié le 12 décembre 2019

Jusqu’à présent, les connaissances scientifiques sur les colonies sauvages d'abeilles mellifères en Europe se restreignaient aux suivis faits au nord de la Pologne et en Allemagne (forêt de Hainich, Réserve de biosphère du Jura Souabe). En se basant sur ces travaux, des chercheurs d’Allemagne, de France, d’Italie et de République tchèque, se sont alors demandé où se trouveraient des habitats forestiers adaptés à l'échelle européenne et quelle serait la taille de la population d'abeilles mellifères sauvages en Europe.
Les colonies sauvages d’abeilles mellifères nichent préférentiellement dans les arbres à cavité en forêt. Pour estimer la taille de la population de ces abeilles, les chercheurs ont analysé la densité des cavités (nombre de cavités par hectare de forêt) sur 106 zones forestières dans 12 pays européens. Ils ont pu en déduire, pour la première fois, que 80 000 colonies sauvages pourraient potentiellement vivre dans les forêts en Europe.
Identifier les zones forestières à protéger
Les chercheurs ont identifié une trentaine de zones forestières où les abeilles mellifères trouvent un nombre important de sites de nidification (voir carte). Il s’agit principalement de forêts non gérées présentant une grande densité de cavités, dans des zones de montagne par exemple (Alpes, Pyrénées, Carpates). En France on peut citer les Vosges ou le Jura. Etonnamment, les chercheurs ont également identifié des zones de conservation dans des forêts avec une faible densité de cavités mais présentant de vastes zones forestières connectées comme en Suède, en Norvège, en Pologne et en Allemagne. La capacité de ces zones de conservation à accueillir des colonies d’abeilles sauvages varie de 170 colonies en Grèce à près de 7 000 dans les larges zones forestières de Suède.

Les colonies sauvages d'abeilles mellifères sont dépendantes des cavités d’arbres où elles peuvent nicher. C’est pourquoi il est important de conserver les arbres à cavité et le bois mort dans les forêts exploitées. Ces résultats de recherche s’inscrivent dans la stratégie de l’Union européenne pour enrayer le déclin des pollinisateurs, et révèlent le fort potentiel des zones forestières pour la conservation des abeilles sauvages.
Les abeilles sauvages |
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